Toujours pas de pouvoir, toujours aucun pouvoir. Aïshala ne le savait pas encore, mais cette journée devait être belle. Elle allait attraper deux jolies proies, qui lui constituerait un magnifique repas qu'elle pourrait même partager avec un autre Shin'Kan si elle en croisait un, le soleil allait brillait toute la journée, les oiseaux allaient chanter, mais rien de tout cela ne pouvait illuminer sa journée. Elle avait perdu son pouvoir. Voilà prêt d'une semaine qu'elle s'acharnait chaque jour pour le retrouver, débloquer ce qui n'allait pas, comprendre comment récupérer la foudre qui vivait en elle, mais rien. Seuls les cliquetis familiers de son pouvoir résonnaient encore à ses oreilles lorsqu'elle l'invoquait, mais elle ne voyait plus apparaitre la moindre étincelle, elle ne ressentait plus la moindre force dans ses pattes, et elle ne pouvait plus l'utiliser pour chasser des grosses proies.

Voilà pourquoi elle décida aujourd'hui de tenter sa chance prêt de la rivière. Elle avait déjà réussit à y attraper deux poissons, peut-être la chance allait-elle encore lui sourire. Prenant sa position de pêche habituelle, elle se pencha au dessus de l'eau en mouvement et attendit qu'un éclair argenté passe sous sa gueule entrouverte, ses crocs prêt à se refermer sur les écailles tendres des poissons. Lorsque l'un d'eux fit l'erreur de passer sous sa gueule, elle plongea sa tête dans la flotte et en ressortit un magnifique poisson bien dodu et bien gras. Cette prise aurait dû la réjouirent et lui redonner le sourire, mais rien ne pourrait la rendre heureuse hormis retrouver son pouvoir.

Comment pouvait vivre un loup sans pouvoir dans un lieu où tous avait une capacité surnaturelle ? Elle était vulnérable, sans défense, une proie facile pour n'importe qui qui lui voudrait du mal. D'habitude, il lui suffirait de déclencher son pouvoir et de calmer les loups trop téméraire d'un bon coup de jus électrique, mais là elle était inoffensive. La louve noire dépose le poisson sur le sol et tendit l'oreille, soudain silencieuse. Quelque chose grattait le sol de la forêt. Elle tourna la tête pour repérer d'où venait le bruit et prit la direction des grattements. Le bruit de la rivière juste à côté camoufler ses bruits de pas, et elle put s'approcher juste assez près de la fouine pour lui bondir dessus et l'attraper. Elle possédait désormais deux proies. Elle aurait dû être aux anges, mais elle se rappela soudain que si elle possédait encore son pouvoir, elle aurait pu attraper une biche ou même un daim.

Tentant le tout pour le tout, elle ferma les yeux et se concentra pour invoquer ses pouvoirs. En les rouvrant, elle ne fut pas surprise de ne voir aucune étincelle à ses pattes. Pourtant elle l'entendait, le cliquetis de l'électricité dans l'air. Mais d'où venait-il ?

[size=38]Aujourd'hui n'était pas plus un grand jour qu'hier, mais peut être demain serait-il différent. Aishala tentait toujours de comprendre comment son pouvoir avait pu disparaître et pourquoi elle entendait toujours les cliquetis familiers de l'électricité autour d'elle. Comme c'était devenue une habitude, à peine réveillée, elle tenta d'invoquer son pouvoir mais rien n'y fit : il n'était toujours pas revenue. La chasse des jours passaient avait été fructueuse, mais son estomac commençait à gargouille, il était donc temps d'y retourner.

D'un pas décidé, elle se dirigea vers un terrain de lapins qu'elle avait croisé un jour sur le chemin du retour d'une petite escapade agréable. La louve s'approcha à pas feutré, aucune animal n'attendait devant l'entrée. Elle s'approcha un peu plus et plongea son museau autant qu'elle le pouvait dans le terrier, espérant peut être attraper ou sentir quelque chose mais rien. Elle gratta un peu le devant du terrier pour agrandir le trou, mais cela ne donnait rien. Elle abandonna rapidement, mieux valait trouver une source de nourriture ailleurs.

Elle se détourna du terrier et s'enfonca dans les bois. Elle n'eut pas à marcher longtemps avant de tomber sur un trésor qu'elle n'aurait cru apprécier un jour : un abree fruitier. Loin de là l'idée pour elle de devenir herbivore, mais les pigeons qui devoraient sans remords les graines tombaient à terre étaient déjà beaucoup plus comestible. S'avança d'un pas léger, elle chargea sur la bande d'oiseaux, ne gardant que son objectif en vue. Les volailles s'envolerent dans les airs et la louve bondit, refermant ses crocs sur l'aile fragile de l'un d'eux. En retombant sur le sol, elle l'ecrasa d'une de ses pattes et referma sa prise sur son cou pour lâcher. Les plumes volaient dans tous les sens mais elle s'en moquait.

Ce n'est pas de plumes qu'elle allait se régaler ce soir, mais d'un bon volatile bien juteux. [/size]

Ce jour là, Aïshala n'avait pas conscience que la chasse allait être fructueuse, au point qu'elle pourrait même nourrir le reste des Shin'Kan qui voudraient bien se joindre au festin. Voilà plusieurs semaines que son pouvoir avait disparu, et aujourd'hui, elle ne tenta même pas de le déclencher, trop abattue par tous ses échecs. Elle avait pour ainsi dire perdu espoir et elle se contentait de réfléchir aux raisons de l'absence des étincelles au niveau de ses griffes. Après de bonnes semaines de réfléxion, elle en était arrivée au fait que son pouvoir n'avait pas disparu, il avait simplement quitté ses pattes, pour aller elle ne savait où. Le problème étant que tant qu'elle ne connaissait pas l'endroit exact où son pouvoir s'était logé, elle ne pouvait pas lui commander de se déclencher car elle ne savait pas à quel muscle donnait cet ordre.

Les rayons du soleil étaient doux, il ne brûlait pas sa fourrure, ils se contentaient simplement de réchauffer ses membres endolories de la nuit, tandis qu'une brise fraîche raffraichissait l'air de ses poumons. Il était l'heure de partir en chasse. Ne sachant pas comment déclencher son pouvoir, Aïshala se rabatie d'abord sur une proie facile : un mulot. En position, elle s'approcha à pas de loup et une fois à bonne distance, légèrement dissimulée derrière un buie, elle le chargea. Vive comme l'éclair, ses crocs se refermèrent sur la chair tendre du petit rongeur. Alors qu'elle s'apprêtait à faire demi-tour, une vague odeur d'un troupeau de biches vint effleurer ses narines. Ils étaient loin, le fumet était très léger, mais il suffit à la faire gargouiller. La louve noire leva les yeux dans la direction d'où provenait l'odeur, puis zuieta sur son pauvre petit rongeur à ses pattes. Pourquoi ne pas tenter le coup après tout.

En quelques minutes, elle dévora la petite prise qu'elle venait de chasser et partit en direction du troupeau, qui semblait être logé dans une clairière plus au sud de la forêt. Il ne lui fallu que quelques minutes pour rejoindre le groupe. A l'affut, elle observa chaque biche présente pour évaluer laquelle était la plus faible, la plus âgée ou la plus jeune. En d'autre terme, elles cherchaient une faiblesse quelconque. Son regard de braise fut rapidement attiré par une biche qui, distraite par un magnifique carré d'herbe un peu plus loin, avait fait l'erreur de s'éloigner de la protection du reste du troupeau et du mâle dominant. L'occasion était parfaite, même si elle n'avait pas son pouvoir, elle devait le tenter. Avançant à pas feutrés dans la direction de la biche, elle s'élança dans une course folle une fois qu'elle fut prête. Le troupeau, affolé, commença à se disperser et la biche voulu le rejoindre mais Aïshala lui barra la route.

Dans un ancien réflexe, elle lui balança un coup de patte sur le flanc pour l'électrocuter mais comme elle s'en foutait, elle ne reçu aucune décharge. Aïshala voyait la fin de cette histoire approchait à grands pas, et elle n'était pas joyeuse : elle, rentrant bredouille après s'être épuisée pour rien, et les biches riant de son échecs. Dans un élan de rage et de désespoir, elle piqua une dernière accélération pour rattraper la biche et lui saisit une patte arrière entre les crocs. Cette action eut pour effet de déséquilibrer le cervidé qui tomba à la renverse, roulant plusieurs mètres sur le sol en emportant la louve noire avec elle. Aïshala fut plusieurs fois tenter de lâcher prise dans la chute, mais elle n'en fit rien, préférant ouvrir les chairs tendres de la patte de la biche pour l'empêcher de s'enfuir.

Lorsqu'elle réussit enfin à distinguer le haut du bas, la louve de Shin'Kan se remit sur ses pattes et se jeta sur la biche qui tentait de se redresser, enfonçant ses crocs dans son cou. Quand l'animal rendit son dernier souffle, la joie de la louve fut telle qu'elle en avait du mal à respirer. Elle venait de chasser seule une biche ! Et elle allait pouvoir ramener cette énorme prise aux autres Shin'Kan pour leur faire partager un repas bien mérité.

Quoi de mieux qu'une bonne petite journée de pêche pour remonter les batteries. Aïshala avait beau ne pas du tout supporter l'eau, car celle-ci l'empêchait d'utiliser son pouvoir s'en s'auto-griller, elle adorait pêcher. Peut-être parce que, d'un certain côté, comme elle ne pouvait utiliser son pouvoir qui faciliter les choses, elle avait l'impression de le mériter d'avantage, et de tester ses réels capacités.

Placer sur son rocher de pêche au centre de la rivière, elle scrute les eaux à la recherche d'un poisson qui pourrait faire l'erreur de passer sous son museau. Alors qu'elle analysait le fond de l'eau à la recherche du moindre mouvement, son corps se tendit lorsqu'elle vit une créature bougé. Tous ses muscles bandés, elle était à deux doigts de se jeter gueule en avant lorsque son instinct lui signala un danger et la laissa figer sur place. L'animal qui déambuler dans l'eau n'avait rien d'un poisson, on aurait plutôt dit un serpent. La louve scruta l'anguille avec appréhension, ne connaissant pas l'animal et l'apparentait donc à un serpent, reptile connu pour son dangereux venin.

La louve piétiner sur place, dans trop savoir quoi faire. Finalement, elle prit son courage à deux pattes et plongea la tête dans l'eau, ressortant fièrement avec l'anguille dans la gueule. Pour se débarrasser du danger rapidement, elle ne tenta pas de le tuer avec ses crocs mais elle le balança sur la rive. Si c'était un serpent, il allait certainement filer, mais il n'en fit rien. L'animal gigotait comme le ferait un poisson. Aïshala rejoignit la rive, abrégeant sa courte vie, satisfaite d'avoir fait la découverte d'une proie qu'elle ne connaissait pas.

Elle retourna sur son rocher, dans l'espoir d'en attraper une autre mais malheureusement, tous les poissons réussirent à échapper à ses puissantes canines d'une blancheur éclatante. Finalement, elle retourna sur la berge, saisit son anguille, et rentra à sa petite cachette dans les bois avec déjà l'impression d'avoir fait quelque chose de sa journée.

Un nouveau jour de chasse pour se remplir l'estomac était nécessaire. Elle n'avait désormais l'impression que de ne faire plus que ça, chasser, chasser, chasser. En même temps, c'était logique, sans quoi elle mourrait, mais elle avait l'impression de tuer d'avantage de proies que de ne prononcer des mots. Aujourd'hui, elle était à la recherche de rongeurs. Ayant trouvé un terrier de lapins il y a peu, elle se plaça dans un coin où l'entrée du terrier était visible puis attendit.

Après un long moment à patienter où elle faillit fermer l'œil deux trois fois, un lapin se décida enfin à pointer le bout de son museau. Sa petite queue en pompon s'agiter fièrement derrière son postérieur et ses grandes oreilles étaient sans aucun doute à la recherche de bruit suspect. IL l'aurait certainement entendu si elle n'était pas aussi silencieuse qu'une tombe. Ses quelques pas de plus pour voir les alentours furent son erreur. La louve était à bonne distance, elle chargea et réussit à le saisir juste avant qu'il ne rentre dans sa tanière. Lui ôtant la vie, elle fit demi-tour avec sa proie dans sa gueule.

Elle resta attentive le long du chemin du retour, au cas où une nouvelle proie pointerait son museau, mais rien. Elle n'aurait donc qu'un lapin à se mettre sous les crocs.

Depuis le début de sa traque, le vent souffle à l'ouest, ne devient que très peu de cette trajectoire. Elle était donc placé juste correctement pour que cette souris ne la sente pas. Malheureusement avant de pouvoir charger, le vent vira à l'opposé et son odeur prédatrice fut porté à la souris. Aussitôt, le rongeur s'enfuit dans son trou dans la direction opposé, et la louve ne prit même pas la peine de lui courir après, c'était peine perdue.

Elle reprit donc à sa marche à la recherche d'une prise convenable. Soudain, un battement d'aile se fit entendre au dessus d'elle et un pigeon plongea sur le sol. Aïshala se figea nette, une patte en l'air, se demandant par quel miracle ce piaf ne l'a pas entendue. Le volatile semblait très concentré à picorer le sol à la recherche d'elle-ne-savait-quoi. Une situation a ne pas laisser passer.

D'un pas extrêmement délicat, elle s'avança vers le pigeon qui ne lui prêtait aucune attention. Était-il sourd ? Aveugle ? Dans un élan et une précision parfaite, la louve chargea l'animal qui tenta de s'envoler pour lui échapper. Manque de chance, elle referma ses crocs puissants sur les plumes de l'oiseau. Secouant la tête pour le sonner, les plumes volèrent dans tous les sens. Lorsqu'elle sentit qu'il ne pourrait plus s'envoler, elle s'autorisa un festin, avant de reprendre sa partie de chasse.

Visiblement, Aïshala s'était levée du pied gauche ce matin car elle ne réussissait rien de ce qu'elle entreprenait. En voulant aller boire à la rivière, elle avait glissé sur un rebord mouillé et s'était retrouvé la tête dans l'eau, et voilà que maintenant, elle était incapable d'attraper quoique que ce soit pour se nourrir. La louve noire regarda l'oiseau qu'elle traquait s'envoler dans les airs en poussant des cris stridents pour alerter le reste de la population de la forêt qu'un prédateur rôdait dans le coin. Génial, les choses allaient être beaucoup plus facile à présent que tout le monde attendait son arrivée.

L'espoir et la conviction qu'une victoire était à la clé la poussèrent à continuer ses efforts. Pour obtenir à manger, elle devait persévérer. Les prises n'allaient pas simplement tomber du ciel directement dans sa gueule. Son regard de braise capta une agitation un peu plus loin, au milieu d'un fourrée qui s'agitait étrangement. Le vent ne soufflait pas si violemment, et le reste de la végétation des bois étaient tranquille. Quelque chose devait rôdait dans le coin. Elle s'approcha doucement, posant ses pattes aussi silencieusement qu'une plume d'oiseau atterrissant sur le sol de la forêt.

Alors qu'elle n'était qu'à quelques centimètres du buisson, tentant d'analyser de son regard embrasé l'intérieur du buisson, une créature lui bondit dessus dans un cri de rage et tenta de lui lacérer le museau. La tension qui était jusque là stocké dans tout son corps lui fut utile. Au lieu de charger en avant pour l'attraper, son corps se recula d'instinct pour éviter le coup de griffe. Sous ses yeux ébahit et les battements rapides de son cœur, une énorme fouine fila se refugier dans son terrier.

Et bien, si les proies commençaient à attaquer maintenant, elle n'était pas sortie d'affaire. Trop bouleversé par cette défaite très humiliante, elle décida d'arrêter le carnage et de finir la journée sur une balade. Elle aurait peut-être plus de chance demain.

La brindille craque et c'est le drame. Le lapin qu'elle traquait tendit l'oreille, se tournant vers la source du bruit. Elle ne bougea pas, espérant qu'il penserait à un branchage tombait de l'arbre ou à un oiseau qui venait de s'envoler. Visiblement, il n'était pas d'humeur à tenter le diable. Il déguerpit et une seconde plus tard, il ne restait plus sous les yeux de la femelle noire que des traces de pattes.

- Bordel de… crotte de renard, jura-t-elle en se reprenant sur la fin, même si elle savait que personne ici n'allait être choqué par ses injures.

Elle était complètement seule dans la Forêt du Crépuscule en train de chasser, à l'orée d'une petite clairière où avait fuit le lapin, s'enfonçant dans les autres herbes. D'un pas las, elle partie en direction d'un point d'eau, tête basse et désespoir rongeant son espoir. Pourquoi fallait-il qu'elle essuie autant d'échec, était-elle complètement nulle à la chasse ou les autres loups avaient-ils un ratio comme le sien. Pourtant, elle n'avait pas l'impression de toujours les rater, et elle manger à sa faim, mais chaque proie de plus qui disparaissait était un effort inutile fournis en moins.

En arrivant sur le point d'eau, qu'elle ne fut pas sa surprise que de constater qu'une foule de canards venaient d'y faire leur nid. Sa langue passa machinalement sur ses babines tandis qu'elle salivait d'avance. Voilà de quoi racheter sa première défaite. Se camouflant derrière les roseaux des bords de l'étang, elle s'approcha avec la grâce et la délicatesse d'un félin. Ses prunelles ne quittaient pas un seul instant le canard qu'elle avait dans sa ligne de mire. Lorsqu'elle fut assez proche, elle profita de la hauteur de lui offrait le monticule pour bondir et retomber littéralement sur l'animal. Ce dernier se mit à pousser des cris d'effrois mais ce fut inutile, elle n'avait pas l'intention d'attraper autre chose. Ce canard serait largement suffisant pour combler son appétit.

Revenant sur la rive avec sa proie dans la gueule, elle s'ébroua, pestant contre l'eau qui pesait à présent dans son poil, et repartit tête haute vers la forêt pour se délecter de son repas fraîchement attrapé.

Ses foulées sont rapides. Ses pattes claquent le sol à une vitesse folle. Ses yeux sont plissés pour les protéger des copeaux de terres que soulèvent les sabots de la biche qu'elle est en train de courser. Sa fourrure noire et soyeuse se secoue en vague à chacune de ses foulées. Sa queue, dressée bien haute, est signe qu'elle sait la victoire assuré. D'un bond puissant, elle s'élance sur la croupe de la biche et lui entaille la cuisse gauche de ses griffes, la chargeant de tout son poil pour lui faire perdre l'équilibre. L'animal en détresse pousse un cri de douleur et d'effroi tandis qu'elle glisse sur le sol, perdant l'équilibre sous le poids de son prédateur. Aïshala vient d'entamer la seconde étape, maintenant, il ne reste que la troisième et dernière : atteindre le gorge pour lui ôter la vie.

Reprenant vite contenance après avoir fait tomber sa proie, elle prend appuie sur les épaules de la biche pour la garder plaquer au sol et s'en sert de tremplin pour s'approcher de son cou. Ses crocs puissants se referment alors sur sa gorge, tranchant les veines vitales et l'étouffant sous la pression de sa mâchoire. Ses pattes puissantes maintiennent sa prise couchée au sol alors que cette dernière tente de se débattre de ses dernières force.

Lorsqu'elle sent son dernier souffle de vie la quitter, Aïshala relâche la pression de ses mâchoires et regarde le reste du troupeau de biches s'enfuirent à toute vitesse dans les bois. Sa respiration est saccadée, mais le résultat est là. Une magnifique biche, un repas suffisamment consistant pour la partager avec les membres de son groupe. Elle se redresse et de toute sa hauteur, elle poussa un hurlement pour appeler les membres les plus proches à la rejoindre pour le grand festin.

S'il y a bien une chose que Aïshala n'avait encore n'avait vu de sa vie durant ses parties de chasse, c'était un autre prédateur tentait de lui prendre sa proie en pleine traquet. En effet, la louve noire avançait à pas de loup dans les buissons de la forêt. Il faisait nuit, son poil sombre se fondait parfaitement dans les ombres des plantes et des arbres, si bien que seul ses deux pupilles ambrés brillaient dans l'obscurité. Lesdites prunelles ne quittaient d'ailleurs pas un instant la souris qui grignotait à quelques pas devant elle, visiblement très satisfaite de se faire une petite fringale de lui hors de sa tanière. Les rongeurs peuvent parfois être très, très idiot.

Alors qu'elle s'apprêtait à partir, un renard roux surgit de nul part et tenta de chasser sa souris. Malheureusement pour lui, la souris réussit à lui échapper et fila sans demander son reste. Pendant une seconde, la louve aux couleurs des ténèbres resta ébahis devant cette injustice, mais cela ne dura pas. En effet, la surprise laissa place à la colère. Dans un grondement rageur, elle se jeta sur le renard qui ne s'était visiblement pas encore remis de son échec. Il n'eut pas le temps de réagir, ni même de comprendre qu'il venait de passer de chasseur à chassé.

Ses crocs s'enfoncèrent dans le pelage duveteux du petit renard et elle lui ôta la vie sans plus de pitié pour ce voleur. Elle n'avait peut-être pas eut la souris, mais elle avait un renard. Voilà une bonne compensation pour la proie qu'il lui avait retiré en tentant de lui voler.

[size=39]Aujourd'hui la chance n'était visiblement pas de son côté. Alors qu'elle faisait le tour du territoire à la recherche d'une proie potentielle, ces derniers semblaient avoir été alerté de son arrivée car pas un seul petit animal ne croisa le bout de son museau. Aucune souris, aucun lapin, aucun oiseau. Pas même un troupeau de biches ou de daims. Les lieux semblaient déserts de tout signe de vie... Ou presque. Sur le chemin, elle croisa des insectes : des sauterelles, des grillons, des coccinelles, des papillons. Rien de consistant à se mettre sous les crocs pour un loup adulte de son envergure.

Le plus difficile à supporter dans tous ça, c'est que la seule fois où elle tomba sur un furet, elle le laissa s'échapper. Elle n'avait d'abord pas sentit l'animal, elle ne l'avait même pas vu, ainsi tapis dans les hautes herbes à la regarder passer en silence. Mais elle avait sentie un regard posé sur elle, une petite voix dans sa tête lui avait soufflé de faire plus attention, comme une mère dirait a son enfin "tu chauffes" ou "tu refroidis" en s'éloignant ou s'approchant du butin.

Seulement, cette petite voix était arrivé trop tard. Lorsqu'elle tourna la tête en direction du furet, celui-ci su qu'il était repéré et fila sans demander son reste. Aishala tenta de la rattraper en lui courant après, mais cette vermine utilisa les hautes herbes comme protection. Aishala l'entendait courir, mais elle n'arrivait plus à la voir. Elle courut jusqu'à ce qu'elle n'entende même plus le bruit des pas de l'animal.

Il avait filé... [/size]

Depuis que Aïshala avait découvert cet étang et qu'elle avait réussit à y attraper un canard, elle ne cessait d'y revenir pour se faire un festin. Aujourd'hui, la chasse allait à nouveau être une réussite, autant même dire, une double réussite. En s'approchant discrètement des bords du lac, elle distingua un héron, perché sur une de ses pattes dans l'eau vers la berge droite, qui fixait les ondes aquatiques à la recherche d'un poisson à attraper.

La louve s'approcha lentement, aussi discrètement que lui permettait l'herbe tendre sous ses pattes, dénuées de brindilles qui pourraient craquer à la moindre occasion. Elle était là, dans son dos, à quelques mètres à peine de sa proie. Elle aurait pu bondir sur l'animal occupé à chasser, mais sa chasse le rendait attentif à son environnement, et elle n'était pas suffisamment près. Or, si elle s'approchait d'avantage, il allait l'entendre. Elle attendit donc patiemment quelque chose, un coup de vent, un bruit qui pourrait couvrir sa charge, n'importe quoi.

Finalement, elle eut ce qu'elle désirait lorsque le héron plongea la tête dans l'eau, visiblement sûr et certain qu'il allait attraper quelque chose. Lorsqu'il ressortit la tête des flots, il émergea avec un gros poisson coincé dans le bec. C'était le moment. La louve noire s'approcha d'un pas rapide puis entama une course pour rejoindre le pêcheur qui jeta sa proie sur la berge, paniqué. Malheureusement pour lui, elle fut plus rapide. Vive comme l'éclair, elle jaillit sur le volatile et lui ôta la vie. Ramenant le corps sur la berge, elle zieuta vers le poisson qui bougeait toujours sur le bord du lac, à la recherche de son habitat naturel. Elle s'en approcha et le dévorer en quelques bouchées. Maintenant qu'elle était rassasié, elle allait pouvoir ramener ce héron aux autres !

[size=40]Tapis à ras du sol, la louve au pelage des ténèbres s'approche avec précaution d'une marmotte qui vient de sortir la tête de son trou pour observer le soleil. Elle n'a jamais tenté de les attraper, étant donné qu'elles ne sortent presque jamais, et seulement la tête, elle savait qu'elle avait peu de chance d' en attraper une. Néanmoins, elle ne se laissa pas décourager et tenta sa chance.

L'animal ne regardait pas dans sa direction alors, lorsqu'elle jugea la distance suffisante, elle fonça sur la marmotte aussi rapidement que possible. Cependant, il ne lui fallu pas plus d'une seconde pour disparaître dans son trou. La louve plongea son museau dedans, tentant de saisir quelque chose, mais rien. Ses crocs claquerent dans le vide de cette caverne.

Elle n'allait pas baisser les bras si facilement, elle voulait cette marmotte, alors elle allait l'avoir. Reprenant place dans sa cachette, elle se tassa sur le sol froid de la do he et attendit que le rongeur repointe son museau. Elle attendit longtemps, très longtemps. Par chance, le ciel lui avait offert la patience suffisante pour ce genre de chasse. Lorsque la marmotte sortit à nouveau de terre, Aishala n'attendit pas qu'elle capte sa présence. Elle fonça d'un bond que elle et ses crocs attraperent de justesse la peau au niveau de l'oreille de l'animal. Instinctivement, elle tira dessus pour sortir la marmotte de son trou. Une fois dehors, elle était vulnérable. Ainsi à sa merci, elle ne dit qu'une bouchée de ce petit animal. [/size]