Alors que le soleil faiblissait, je me suis rendue vers le lac pour trouver un peu de solitude. La journée avait été épuisante, et j'avais besoin de souffler légèrement. Je profitais du vent provenant des terres du nord qui s'engouffrais dans mon pelage, le soulevant légèrement. Mon corps s'habituais peu à peu à la baisse de température, elle déclinait rapidement, mais cela faisait un bien fou. M'allongeant au bord du lac, ma tête se posa sur mes pattes avant, mes pupilles parcourait le sol jusqu'à atteindre la surface de l'eau. J'y voyais mon reflet et celui d'Apophis. Ce dernier quitta la chaleur de mon poil pour se fondre avec la roche tout en essayant d'attraper des souris. C'était son seul moment de liberté, je lui devais bien ça.

Reportant mes prunelles sur mon reflet, je repensais doucement au passé, lorsque mon frère et moi nous nous retrouvions a cet endroit, lorsque nous étions encore jeune et remplis d’innocence. Le passé était douloureux quand on voyait le présent dans lequel on vivait. A l’époque, on ne pensait pas qu'une tel tragédie arriverait, on vivait simplement sans se soucier des êtres malfaisant qui peupler le monde.

Un soupir sortit de ma gueule, je me demandais pourquoi je repensais à toute ses choses, alors que le seul être qui me complétait, m'avait quitté. Si j'e pouvais remonter le passé, je ne pense pas que je changerais mes actes, alors à quoi bon se morfondre en fin de compte ? J'avais beau me bercer d'illusion, dire que je le haïssais parce qu'il avait quitté la meute, mais au fond, je gardais cet amour fraternel. Tout était devenu si compliqué, je me demandais si je pouvais lui pardonner, lui laisser une seconde chance si je le voyais.

Apophis revenait doucement vers moi après avoir gobé son mulot, lui enroula son corps autour de mon cou et observait le loup qui arrivait. Comme toujours, il avait ce regard menaçant, mais il n'avait encore blessé aucun canidé de la meute. Je lui faisais confiance, car lui est moi étions pareil au final.

Souriant au nouveau venu, je regardais le ciel et remarqué que la lune était bien haute. j'étais resté seule bien longtemps et pourtant cela me semblait avoir passé en une fraction de seconde. D'un coup de queue j'invitais l'apprentis a se joindre à moi. Je devais apprendre à les connaître pour mieux les protéger.

« Bonsoir mon petit, que fais-tu ici en pleine nuit ? »

Les protéger n'était pas seulement mon devoir, je devais aussi les aider, je pouvais être une confidente, j'étais bien plus que leur dominante, j'étais aussi leur amies.

Le petit resta tout de même à l'écart de moi, je ne pouvais pas le forcer à s'approcher et respecta son choix. Je ne bougeais pas, gardant un regard fixe sur lui, tout en lui portant une grande attention auditive. Il semblait troublé par quelque chose, tout comme moi en fin de compte, nous n'étions pas si différent l'un de l'autre et comme beaucoup d'autre. reportant mon regard vers le lac, j'inspirais profondément, laissant mes tourments du passé là où ils étaient, je devais aider ce petit qui devait trouver la paix intérieur pour se reposer et être en pleine forme, il était encore jeune et ne devais pas commencer à faire des nuits blanche.

« Moi non plus je n'arrive pas à dormir. Veux-tu en parler avec moi ? Je peux peut-être t'aider. »

Mon regard c'était de nouveau dirigé vers l'apprentis, il était de mon devoir de l'écouter et de le conseiller du mieux que je pouvais. Même si je n'avais pas l'expérience de la défunte mère, je voulais venir en aide à ce petit. Apophis le regardait d'un oeil attentif, comme s'il cherchait la partie la plus appétissante de son corps. Il ressentait la faiblesse des autres mammifères, les plus vulnérable qui mourront rapide et sans trop se défendre. Donnant un coup d'épaule, mon regard noir lui fit comprendre qu'il devait avoir un regard moins carnassier.

Me levant pour m'approcher du jeune guérisseur, je m'installais à quelques longueurs de queue de lui, de manière à mieux communiquer. Sur mon visage, un sourire qui était toujours présent et rassurant. Dans mon regard, j'avais retrouvé ma douceur passé, laissant de côté le démon qui sommeillait en moi.

J’écoutais attentivement le jeune mâle qui avait hésité à t’expliquer ce qui le tracassait au début, mais il c’était lancé et ses mots avaient percuté mon esprit ainsi que celui d’Apophis. A son âge il pouvait aller en terre neutre, mais je n’avais pas souvenir que Menhit soit partis chercher ses fleurs en dehors du territoire. Je devais admettre que cela me troublait vraiment, mais ce n’était pas le problème principal, c’était que le second problème que je devais résoudre.

« Lorsque l’on découvre son pouvoir, c’est toujours étrange au début, on ne sait pas ce qu’il se passe, pour certain, on voit le monde différemment. Ce n’était pas évident pour moi non plus, lorsque j’ai utilisé mon pouvoir pour la première fois. Tu ne dois pas avoir peur, car peut importe ton pouvoir, nous sommes là pour t’aider. »

Les paroles de Menhit m’avaient aidé à voir plus clair, j’espérais que cela aide Irysviel aussi, je ne voulais pas le voir aussi inquiet pour cela, je ne voulais pas qu’il soit comme moi, je n’avais pas expliqué ma crainte, ce que mon pouvoir faisait sur mon comportement et par rapport à cela j’avais a caché à tous ce que je pouvais devenir. Mais quand ma mère a perdu la vie, j’ai compris qu’avec, je pouvais aider ma meute, mais encore une fois, j’avais peur des regard et Menhit m’avait aidé à voir plus claire.

Mon esprit ne cessait de se poser des questions sur cet inconnu, je voulais savoir qui il était, quand cela, c’était produit et surtout, où est-ce que cela, c’était passé. J’osais un regard dans sa direction, je sentais Apophis serrer son corps autour du mien, je comprenais qu’il était tout aussi en colère contre cette rencontre. Par chance, notre apprenti n’avait rien eu, mais cela aurait pu mal finir et les sentinelles devaient faire plus de ronde, les Akatsuki ne nous ménageaient pas et avoir des solitaires sur le dos en plus n’était pas une bonne idée. J’essayais de calmer le poison qui commençait à circuler rapidement dans mes veines, mais cela était bien difficile, je devais me concentrer sur le jeune mâle qui avait besoin de mon aide, et non que je l’effraie.

Gardant un sourire chaleureux, je ne montrais pas ma colère contre ce canidé qui avait osé s’approcher d’un des miens, il faisait partie de ma grande famille à mes yeux.

Le jeune apprenti commença à jouer sur ses pattes, il avait l’air vraiment stressé. Je le regardais jusqu’à ce qu’il ait le courage de me dire ce qu’il avait sur le cœur. Je l’écoutais attentivement, son pouvoir le rendais vulnérable de ce que je comprenais. Par rapport à ceci, il devait faire attention à laisser son corps en sécurité auprès d’un de ses congénères, ou de le cacher quelque part. Mais tout ceci s’apprenait, il n’était pas seul, on réapprenait tous notre pouvoir, on pouvait donc le soutenir.

« Ne t’en fais pas, peu importe ce que c’est, il faut en voir le côté positif. Nous sommes tous avec toi dans cette évolution. »

J’essayais d’être rassurante, lui montrer que jamais il ne sera seul dans ses expériences, qu’on sera présent pour le soutenir, peu importe l’épreuve. Il fait partie de notre grande famille, ses peurs sont aussi les nôtres, peux de chose nous différencie, nous respirons le même air, vivions sous la même lune.

« Beaucoup de choses peuvent nous effrayer, mais tu ne dois pas lutter contre ton don, laisse-toi transporter et tu verras qu’il sera plus facile de le comprendre et de le contrôler. Ce n’est pas toujours évident, mais tu te sentiras bien plus libre. »

Je me souvenais parfaitement de la première fois, la peur m’avait envahi parce que j’avais tué un être. Puis je l’ai laissé s’exprimer, et peu à peu, je suis devenue une meurtrière en terre neutre. Je me sentais tellement plus libre en laissant mon esprit s’éclipser pour devenir un véritable démon. Mais aujourd’hui, j’ai recouvré mon don et je ne ferais plus les mêmes erreurs, je peux évoluer plus rapidement et mieux contrôler cette force. Avec Apophis, je me sentais invincible.

Regardant le jeune loup avec attention et amour, je voulais l’encourager dans cette nouvelle expérience qui va pimenter le reste de sa vie. Je voulais qu’il sache que peu importe le moment, je n’étais pas seulement sa dominante, j’étais aussi sa meilleure amie, celle qui l’écouterait lorsqu’il ne se sentirais pas bien. Comme avec tous.

Le jeune apprenti se redresse après qu'il soit rassuré. Je ne voulais pas qu'il doute de lui, même s'il était encore jeune, il nous était bénéfique et utile. Jamais il ne devais douter de ses capacité, jamais et je voulais qu'il le comprenne, qu'il se sente à l'aise à chaque fois qu'il traverssera la meute. Les temps passé étaient difficile, mais on avait tous pu surmonter cette épreuve et aujourd'hui on se relevait doucement.

Je n'avais pas bougé, mon regard resté posé sur le canidé, avant de se porter sur le lac endormis. J'espérais ne pas trop l'effrayer en étant un êu distante de temps en temps, ce n'étais pas contre lui, mais contre ma nature profonde, je devais reprendre complètement le contrôle de mon don avant de m'autoriser à être plus convivial. Lorsqu'il me posa sa question, je sentis rapidement sa gène, un faible sourire apparu sur mes babones avant de disparaître en quelques secondes.

« J'ai peur chaque jour, j'ai peur de vous perdre. »

Je n'avais pas peur de mon don, mais de ce qu'il me faisait, j'avais peur d'être une mauvaise Alpha, qu'a cause de moi ils périssent tous. Peut-être que ma mère avait ressentis la même chose, je ne le saurais jamais, mais j'espère qu'elle repose efin en paix. J'étais honnête avec le jeune guérisseur, même si j'étais celle qui dominait, mentir ne servirait à rien, car c'est grâce à notre peur qu'on peu devenir plus fort, qu'on cherche à se surpasser pour devenir des êtres exceptionnel.

Les paroles du jeune apprenti me rassura dans un sens, je devais admettre que nous avions une certaine force, mais j'avais tout de même peur qu'ils souffrent à cause de mes décisions, je désire qu'ils sauvent leur peau plutôt que la mienne, une meute n'est pas le nombre de canidé qui s'y trouve, non, c'est un état d'esprit, c'est faire parti d'une grande famille, et pour cette famille, je suis prête à tout pour les sauver et les protéger.

« Je te remercie Irysviel, tu seras un grand guérisseur, tu en a déjà l'âme. »

Un doux sourire apparut sur mon visage, je me sentais plus sereine et mes maux avait complètement disparu, je voyais bien là l'apprentissage de Menhit qui nous était précieux. Je déposais un coup de langue sur le crâne du jeune apprenti, il m'avait aidé à oublier certaine de mes peurs. Peut-être que l'approche d'apprenti allait m'aider à oublier la trahison de mon frère et me rendre plus chaleureuse, comme par le passé. Rester seule laissait Apophis guider mes pas vers la mort, mais peut-être que mon âme pouvait redevenir comme par le passé, quand ma mère était encore parmi nous. Je ne pourrais jamais abandonné une partie de ma véritable identité, celle du démon qui sommeil en moi lorsque j'utilise mon pouvoir, mais au sein de la meute, je pouvais évoluer, changer et m'améliorer, Irysviel m'avait fait comprendre cette petite différence que je n'avais pas encore aperçus.

« Il est temps que tu rejoigne la tanière pour te reposer Irysviel. »

Je parlais d'une voix protectrice et douce, je me sentais bien mieux que quand j'étais venu ici pour me changer les idées. Je prenais le chemin de la tanière accompagné de l'apprenti guérisseur, le coeur léger et en paix. Apophis semblait accepter cette décision, en tout cas, il n'avait pas cherché à me siffler des chose au creux de l'oreille.