Il y a peu, nous avions tous recouvré nos pouvoirs, sans cela la meute était tout aussi puissante, car chaque membre était de véritable tueur, des canidés sans pitié pouvant ôter la vie sans scrupule. Ils étaient musclés et puissant, mais depuis que notre sixième sens était revenu, car je le percevais ainsi, la nouvelle meute, celle qu’on dominé pouvait donner plus de résistance. Je réfléchissais à cette éventualité depuis quelques jours, élaborant plusieurs stratégies pour qu’on garde notre suprématie.

La vie en meute était nouvelle pour moi, mais cela était un mal pour un bien, car j’avais pu la revoir, celle qui avait fais battre mon cœur. Nos premiers petits avaient bien grandi et cela faisait déjà un peu plus d’un an qu’on revivait ensemble, de notre passion était né deux autres êtres exceptionnels que j’aimais tout autant que ma fille adoptive.

Marchant doucement, je venais d’arriver à la rivière de sang, mon visage se pencha pour laper l’eau et hydrater mon corps ainsi que mon esprit. Dans un soupir, je fermais les yeux, laissant le vent s’engouffrer dans mon pelage de neige et vider mes pensées. J’avais besoin de faire une légère pause, certains loups étaient plus turbulents que d’autre, mais tout fonctionnait plutôt bien dans la meute.

C’est une odeur particulière, une odeur que je reconnaîtrais entre mille qui me tirai de ce moment de solitude. Je ne saurais dire combien de temps, je ne m’étais pas retrouvé en phase avec moi-même, la vie de vagabond je ne manquais pas plus que cela, mais par moment, on avait tous besoin de quelques secondes de solitude.

C’est en ouvrant les paupières et laissant apparaître un sourire que je portais mon regard sur ma plus jeune fille. Elle était tout aussi charmante que sa mère, ses iris portais cette même couleur qui m’avait envoûé, elle était le parfait symbole de notre amour, elle avait hérité d’une partie de moi et une partie de sa mère.

« Tu es bien matinale mon enfant, que fais-tu ici ? »

J’ai toujours été un père protecteur, je ne voulais pas que mes petits rejoignent les cieux avant moi, par conséquent, j’ai toujours eu tendance à faire attention à eux pour que le pire n’arrive jamais. Mais aujourd’hui, elle était une belle adulte et je devais, tout comme avec Laliona et Mahina la laisser voler de ses propres ailes.

J'écoutais ma fille avec une grande attention. Elle était douée dans son domaine, je ne pouvais le nier, elle nous apportait beaucoup d'information, elle était discrète et appréciée de beaucoup. Je la voyais encore comme mon bébé, mais elle avait grandi et je devais la laisser prendre son envol, vivre comme une adulte. Un sourire passa sur mon visage pendant que je me relevais pour avancer vers elle, d'un signe de queue, je lui demandais de me suivre pour marcher un peu au bord de la rivière.

« Ta mère et moi avons aussi besoin de souffler quelques minutes. Nous tenons toujours les Yuubae par la peau du cou, mais j'ai la sensation que ça risque de ne pas durer encore bien longtemps. Dit moi ce que tu as pu apprendre. »

Je marchais lentement, réfléchissant à d'éventuelle manoeuvre, mais pour compléter mes plans, je devais en savoir davantage, tout était important, même les choses les plus banal. Cela me permettait en même temps de passer un petit moment avec ma jeune fille, depuis qu'elle était apprentie, on la voyait peu, elle était vraiment impliquée dans sa tâche, c'était une excellente chose, mais en tant que parent, je devais aussi prendre des nouvelles de mes enfants.

coutais du début à la fin, ce qu'elle disait confirmait mes craintes, en même temps, il était logique que cela arrive. Continuant mon chemin, je regardais la louve du coin de l'oeil pendant qu'elle s'exprimait. J'analysais chaque mot, chaque détail. Lorsqu'elle eu terminé, je réfléchissais plusieurs minutes, mon corps s'était arrêté et mon regard devient presque vide. Reprenant le cours de la réalité un peu après, mon corps reste immobile, pendant que je tournais la tête vers la femelle blanche.

« Non, ne t'approche pas trop d'eux, continue ainsi pour le moment. »

On pouvait les contrôler pour le moment, mais on devait rester vigilant, certain se croit plus malin que d'autre et au bout du chemin, ils finissent sans tête. Je repris le chemin qui longeait la rivière avec Lumen, un faible silence emprisonnait nos deux corps, pour seul fond sonore l'eau de la rivière qui s'écoule dans son lit.

« Avant de repartir, tu devrais te reposer un peu, personne n'est surpuissant, nous avons tous nos limites. »

Même moi, j'avais besoin de repos, je voulais qu'elle continue à faire attention à sa santé, on était fière d'elle, elle n'avait plus rien à nous prouver.

Mes pupilles la fixaient avec attention, elle avait grandi bien trop vite à mon goût, mais cela était la même chose pour tout les petits. J'avais eu peut-être moins de mal à lâcher Laliona et Mahina, peut-être parce qu'une partie de leur vie, c'était faite sans leur mère, je ne saurais le dire, peut-être parce qu'ils étaient bien plus complique que Lumen et Ikhail ? C'était une possibilité. Le contact de ma fille était chaleureux et j'acquiesçais pour la suivre vers la tanière. Elle avait raison, on devait rester unie même avec nos rangs qui nous éloigner.

Nous marchions tranquillement vers les autres canidés de la meute, saluant ceux qui passait à côté de nous, on rejoignit assez rapidement le garde-manger. J'avais mangé il y a peu, mais je restais en compagnie de ma petite pour profiter encore un peu de son innocence. Elle était devenue une louve agréable à voir, et le pire ennemi d'un père était de voir les mâles tourner autour de leur fille. Je ressentais la même chose avec mes deux autres filles, bien que Xilven ne m'inquiétait pas trop à ce sujet, elle était assez sauvage en ce qui concernait le sexe opposé.

« Où iras-tu ensuite ? As-tu déjà prévus tes prochaines missions d'espionnage ? »

Brisant le silence une nouvelle fois, je voulais connaître son parcours au cas où on ne la reverrait pas avant un long moment. C'était toujours rassurant de savoir où allait nos enfants, c'était une sécurité et ainsi, il serait plus facile de la pister.

A ma grande surprise je laissais échapper un grognement de ma gorge lorsqu'elle parla de l'ouest. Bien que la meute ennemie soit au Nord-Est, c'était relativement proche. Mais j'aurais envoyé n'importe quel espion dans cette zone, je ne devais pas faire de favoritisme, elle pouvait y aller si cela lui chantait.

« Fais attention, tu es Delta depuis un mois, tu n'as pas encore l'expérience nécessaire pour y aller seule, tu demandera à ton frère, Laliona d'y aller avec toi, il a vécu en terre neutre durant un bon moment, il pourrait sans doute t'apprendre des choses. »

Ce n'était pas vraiment une option, mais plutôt une obligation, je ne voulais pas qu'elle s'éloigne trop de la meute et surtout pour être proche de ces sacs à puces. Et puis cela lui donnera plus d'expérience. Je la regardais terminer son gibier avant de me lever pour me dégourdir les pattes. Lorsqu'elle fut proche de moi, je repris la parole doucement.

« Tu n'y resteras pas trop longtemps, cinq jours tout au plus, il ne faudrait pas éveiller les soupçons. »

Je restais autoritaire, mais doux en même temps, elle était une princesse, mais à mes yeux, je devais traiter tout le monde avec le même regard, c'était le plus gros problème des parents dominant, cherchant à protéger leur progéniture.

Lumen me suivait et m’expliquait qu’elle aimerait s’entretenir avec son frère aîné. J’hochais la tête et commençai à réfléchir de l’endroit où il pourrait se trouver. Je ne le suivais pas vraiment de prêt, j’avais une grande confiance en lui et en sa sœur, ils avaient vécu une grande partie de leur vie en terre neutre et connaissaient bien les environs.

« Il doit être vers la frontière. »

Je saluais ma fille lorsque nous arrivons à la tanière avant de faire demi-tour pour faire mon devoir de meneur. Je savais qu’elle était en sécurité, je n’avais donc plus besoin de m’en faire, bien que je fisse en sorte qu’aucun mâle ne lui tourne autour.

Je faisais ce que j’avais à faire, le reste de la journée passa rapidement et lorsque j’étais revenu à la tanière pour retrouver ma femelle. Lumen n’y était plus et cela ne me surprenait pas, je lui souhaitais bonne chance mentalement en retrouvant ma tendre et douce femelle.