Thème n°4 - Aurore Étoilée - feat Lunaire
 

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Secret partagé [PV - Lied]
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Dim 22 Sep - 10:48
Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas vu Lied, depuis la dernière fois, ont c’était donné rendez-vous à la clairière pour continuer notre apprentissage. La dernière fois on avait pêché, mais aujourd’hui, c’était la chasse, cela allait vraiment être excitant. Depuis que je l’avais rencontré, j’avais moins pensé à ma mère et cela me faisait du bien, car j’utilisais moins mon pouvoir qui me changeait mentalement. J’étais d’humeur joyeuse, et dés le levé du soleil, je sortis de la tanière pour aller vers la clairière, l’endroit où on avait prévu de se voir.

Une fois arrivé, je m’assoyais dans l’herbe, il n’y avait personne à part, une multitude d’odeur se mélangeait à la mienne. Ma présence avait fait fuir plusieurs petits mammifères, mais cela n’avait pas vraiment d’importance, car je n’étais pas ici pour chasser seule, je voulais être en compagnie de ma nouvelle amie, enfin de ma seule amie, j’avais ressenti une sorte de connexion lorsque nous étions toute les deux la dernière fois, j’arrivais à rire avec elle, je me sentais de nouveau vivante et mes cauchemars avait disparu.

Lorsque je la vis arriver, je me précipitais vers cette dernière, mais son visage semblait étrange. Levant la patte pour la poser entre ses oreilles, je voulais lui redonner le sourire, mais cela semblait peine perdue.

« Qu’est-ce qui t’arrive Lied. »

Je ne voulais pas voir ma meilleure amie dans cet état, cela me faisait vraiment mal au cœur parce que je tenais vraiment à elle.
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Dim 22 Sep - 15:17
- Lied. S'il te plaît. Il faut être raisonnable.

Lied comprend.

- Tu ne peux pas avoir une vie normale. Tu comprends ? C'est pour le mieux.

Lied est au courant.

- Tu dois renoncer aux amis, Lied.

Ou renoncer à la vie, Lied.

Son cœur bat la chamade. Ses yeux viennent de s'ouvrir sur le plafond humide du repaire. Il y règne une odeur douceâtre ; un mélange de sang, de sueur, de larmes. Le premier est lié au dernier repas de sa mère : un lapin nettoyé de ses chairs avec un soin excessif. Les autres relents viennent de ses cauchemars.
Ils se sont succédés durant la nuit. Elle pousse un soupir.
Ses lèvres se délient alors que Lied se relève péniblement. Ses muscles sont endoloris, ses os gelés. Elle se rappelle soudain de son programme pour la journée : Hélena. La chasse, les jeux, les rires. Elle a un coup de sang, une vague d'adrénaline à l'idée de retrouver son amie. Elle en a envie. Elle lui a manqué. Pourtant, la réalité la rattrape ; sa mère a beaucoup insisté sur les précautions à prendre ; il faut mentir à Hélena aussi. Pour se protéger, pour la protéger également. Il paraît que les méchants n'hésiteront pas à faire des dommages collatéraux pour les retrouver.

Elle se baigne un long moment pour effacer les dernières traces de ses cauchemars, puis se met en route vers la clairière. Son ventre est serré, son cœur lourd. Elle plisse les lèvres. Elle essaie de sourire, en vain. Ses croissants joviaux se sont changés en sourires gênés, penauds, douloureux. Elle pense être capable de donner l'impression que les choses sont normales mais Hélena le remarque au premier regard.
Lied retient son souffle. C'est le moment de prendre les jambes à son cou pour préserver ses secrets. Ouais… Mais Lied n'a pas envie. Elle n'en peut plus de fuir. Elle en a marre de dissimuler sa vraie nature à ses proches.

- Ça va…

Elle soupire doucement. Sa bouche est sèche.

- Je fais souvent des cauchemars en ce moment. Mais je ne peux pas en parler. Tu serais en danger sinon. Maman voudrait qu'on reprenne la route aussi, pour ne pas attirer l'attention sur nous ou sur les loups qui vivent près d'ici.

Ses yeux s'embuent de larmes que Lied veut chasser. En vain. L'idée de quitter sa précieuse amie — la seule — lui brise le cœur.

- Je n'ai pas envie de partir. Je suis bien ici ! Pourquoi il faudrait toujours que je me cache ou que je laisse mes amis derrière moi ?
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Mar 24 Sep - 10:59
La blanche était triste, je le voyais parfaitement, elle avait envie de pleurer et lorsqu'elle m'apprit que sa mère voulait partir, mon coeur sembla se briser une seconde fois. Pour la première fois, je me sentais en paix, et savoir Lied loin de moi me faisait peur, mais aussi souffrir. Je voulais rester avec elle, jouer encore et encore, sentir son odeur et profiter de la vie sans chercher ma mère biologique. M'allongeant à côté de mon amie, et la lèche entre les oreilles quelques secondes avant de poser ma tête sur son dos. Je respirais son odeur, je voulais m'en souvenir si elle devait s'éloigner de moi pour un temps incertain. Je voulais la réconforter et lui montrer que même si nous finissons loin l'une de l'autre, que je penserais toujours à elle et qu'un jour, on se retrouverait.

« Tu sais, je raconte souvent mes cauchemars à ma maman, elle dit que c'est un moyen de les faire disparaître, et ca marche pour moi, peut-être que se sera pareil pour toi. Tu peux tout me dire, tu sais, je sais garder les secrets. Etre avec toi, ça me fait beaucoup de bien, je n'ai pas envie de te voir triste et te voir partir. »

Je frottais mon museau contre sa douce fourrure, j'avais l'impression d'être sur un nuage, elle était tellement douce et soyeuse. C'était vraiment agréable. Je pouvais rester comme ça durant plusieurs heures, à renifler son odeur. Je pouvais même m'endormir comme ça, c'était la meilleure des mousses. Mais Lied était bien plus qu'un simple coussin, elle était mon amie et personne n'a envie de voir ses amies partir comme ça, sans explication et surtout sans sourire. Je voulais lui apporter toute mon aide, mais aussi tout mon amour, les larmes ne devaient plus couler sur son joli visage, elle était un peu comme un rayon de soleil.
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Mer 9 Oct - 12:19
Lied s’attend à un abandon, en réalité. Elle pense que son amie va partir, va prendre peur. Elle vient de reconnaître qu’être à ses côtés est dangereux, après tout. Elle ne peut pas en vouloir aux autres de faire le choix de la sécurité, de préférer vivre avec insouciance là où Lied ne connaît que l’inquiétude. Vouloir jouer sans arrêt, comme un bébé, n’est finalement qu’une espèce de stratagème pour se tromper ; pour ne pas se souvenir en permanence que sa vie peut s’arrêter n’importe quand. Son cœur bat à tout rompre. Elle a en assez, Lied. Elle est si fatiguée de courir après son enfance, après son adolescence. Après ces mois gâchés à force de se dépêcher de grandir — mais c’est nécessaire pour distancer la faucheuse. Lien sait. Lien en est consciente. Sa mère lui sauve la mise chaque jour en la formant au plus vite, même si ça veut dire bâcler les notions moins « importantes » ; comme la sociabilité, par exemple.
Les fugitifs n’ont pas besoin d’alliés ; seulement de coins où se planquer, du silence, de la nuit noire pour avancer plus discrètement. Elle sait comment effacer ses traces dans son sillage, Lied, mais pas comment tomber amoureuse.

Elle soupire de soulagement, pourtant. Hélena vient de se coucher auprès d’elle. Elle entreprend même de la calmer par des caresses. Hélena fera une bonne maman, un jour. Elle a les qualités pour. Lied couche les oreilles en arrière, passant son front sous le menton de son amie pendant quelques secondes avant que celle-ci ne pose sa tête sur son dos. L’adolescente en profite pour laisser la sienne sur ses pattes avant. Elle inspire profondément, avale des goulées d’air salvatrices en réfléchissant. Parler de ses cauchemars ?

- D’accord. Mais c’est un grand secret. Il ne faudra pas le répéter, ou alors tout le monde sera en danger !
(Elle a les yeux ouverts, les pupilles dilatées par la peur. Elle se replonge dans les souvenirs de son cauchemar.) Maman est née dans une meute. Une meute loiiiin d’ici. Très loin. Une meute pleine de règles, pleine de gens sévères, aussi. L’une de ces règles, c’est que personne n’a le droit de tomber amoureux d’un loup de « l’extérieur » ; il faut préserver la pureté des membres. Tu comprends ? Ils veulent avoir les plus beaux louveteaux, les plus forts. Pour ça, il faut éviter que des loups « faibles » de « dehors » parviennent à séduire les femelles de la meute.
Un jour, Maman a bravé plusieurs règles. Elle est sortie après le couvre-feu, a dépassé les frontières au nez et à la barbe des sentinelles mâles, puis s’est sauvée pendant des heures. C’est là qu’elle a rencontré Papa. Elle est tombée sous son charme. Maman avait les yeux qui brillaient si fort quand elle m’a raconté ça. J’aurais voulu que tu voies ça, Nana. C’était si beau.
Ils se sont revus. Encore, encore. Jusqu’à ce que Maman échappe à sa meute. Elle les a laissé derrière elle pour vivre avec le mâle de sa vie. Elle a rapidement eu ses chaleurs, et… me voilà ! Pourtant, la meute n’a jamais cessé de la chercher. Ses propres frères ont été chargés de la ramener. « Morte ou vive » il paraît.
J’allais bientôt naître mais ils nous ont trouvé.


Sa voix se brise dans un sanglot. Le visage de sa mère était déchiré à ce passage. Transcendé par une grande douleur, changé par la peur.

- Papa n’était pas là. (Elle murmure, désormais. Une larme roule sur sa joue.) Ils ont agressé Maman. Encore, encore. Jusqu’à la laisser presque morte — ils pensaient qu’elle l’était —, là, seule. Maman s’est réveillée plusieurs heures après. Son ventre lui faisait mal. J’essayais de sortir. Elle s’est armée de courage, s’est levée, a couru. Le plus loin possible. Puis, je suis née. Une semaine avant le jour J, apparemment. Maman a eu peur pour moi. J’étais si petite, il paraît.

Elle soupire. Ces choses-là, Lied ne s’en rappelle évidemment pas. Ce sont les mots de sa mère qui sortent de sa bouche.

- Mes oncles ont rapidement été mis au courant de la survie de Maman, de ma naissance. Ils ont reçu l’ordre de me tuer parce que je suis « impure », fille d’un « faible » ; Maman, elle, doit être ramenée de force. Parce que le nouvel Alpha la veut pour compagne. De gré ou pas.
C’est horrible, pas vrai ?
Alors on essaie de les fuir depuis que je suis bébé. On ne reste jamais au même endroit, on ment sur nos identités, sur nos origines, sur tout. Dans mes cauchemars, mes oncles nous retrouvent. Ils me font du mal sous les yeux de Maman qui pleure, qui supplie pour qu’ils arrêtent. Dans mes cauchemars de ces derniers soirs, ils s’en prennent à toi. À toute ta famille. Parce que tu as eu le malheur de croiser ma route. Juste pour ça.
Il y a du sang partout. Quand je me réveille, vos cris résonnent encore dans mes oreilles. Ils restent dans ma tête pendant des heures. C’est atroce.


Elle a terminé son récit, Lied. Pour se récompenser, elle prend une nouvelle bouffée d’air. Elle a parlé vite, comme de peur de se raviser en cours de route. Son ventre est serré, son visage baigné de larmes claires. Elle a mal à l’idée d’avoir mêlé sa meilleure amie à ces folies, à ces horreurs.

- Tu es en danger, Nana. Tu devrais rentrer, m’oublier. Maman avait raison. Je ne me le pardonnerais jamais si tu devais être blessée à cause d’eux.
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Mer 9 Oct - 18:17
Je l’écoute et je sens sa peur, c’était comme quand ma maman était morte. Son histoire était plus terrible que la mienne et lorsque je la vois pleurer, des larmes coulent sur mes joues, parce que j’ai peur de la perdre, parce que je tiens vraiment à elle, elle est comme une sœur pour moi. Je secoue la tête pour lui montrer que je n’étais pas d’accord avec elle.

« Je ne les laisserais jamais te faire du mal et ma maman elle est super forte parce qu’il y a un mâle dans son corps. Elle est très gentille, mais lui un peu moins, de fois, il veut me manger, mais maman s’en va quand il est comme ça. Et puis, si les méchants viennent pour te faire du mal, je vais leur montrer de quoi je suis capable. »

J’enfonce mon museau dans le doux pelage nacré de mon amie, la voir triste me rend triste, ma vraie maman avait toujours le sourire et elle disait qu’on avait tout le droit d’exister et de pardonner. Elle avait toujours un grand sourire, elle était tellement gentille, je suis sûr qu’elle aurait pu aider la maman de Lied si elle était encore en vie. Mais elle n’était plus là, et aujourd’hui maman Yuki veillait sur moi.

« Reste avec moi Lili, je me sens tellement bien avec toi. Quand tu es la tous mes cauchemars disparaissent, et je n’ai plus peur quand je suis à tes côtés. »

Je lui lèche le front pour la réconforter, pour lui montrer que je serais toujours là, comme une montagne, personne ne pourra nous faire du mal, parce que les morts m’accompagnent et que pour elle, je n’ai pas peur d’utiliser mon pouvoir.
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Jeu 10 Oct - 12:06
Un regard à sa meilleure amie achève de lui briser le cœur. Hélena pleure. Lied se penche un peu pour lui donner un petit coup de museau — comme une supplique silencieuse pour qu’elle cesse d’abîmer son beau visage avec de vilaines larmes. Mais Hélena reprend la parole, lui murmure des mots qui foutent du baume à son palpitant usé. Elle comble chacune de ses fissures avec sa gentillesse, avec ses attentions. À ce moment-là, Lied comprend que les esprits les ont sûrement réunies pour les aider.

Ses lèvres dessinent un sourire doux. Ses poumons se gonflent d’une bouffée d’air salvatrice. Hélena sait ce qu’il faut dire pour la réanimer, pour la ramener à la vie. Son âme panse ses plaies, l’espoir renaît dans son bide serré. Elle peut bien se battre pour son amie. Lied en est capable. Ces personnes ne peuvent pas avoir de si grands pouvoirs, ni de si incroyables compétences de combat. Ils ont forcément des faiblesses.

- Tu as raison, je ne peux pas partir. Maman répète toujours qu’on ne peut pas abandonner sa famille, que les personnes qui nous sont chères sont celles qu’il faut protéger par-dessus tout. Tu es de ma famille ! Tu es presque ma sœur. Je dois veiller sur toi !

Elle se redresse un peu pour gonfler le poitrail, désormais assise. Elle lèche le front de Hélena comme la femelle l’a fait plus tôt pour elle.

- Ça va aller ! On va y arriver. Je suis sûre qu’il y a un moyen de les vaincre, si un jour ils me retrouvent. Je vais m’entraîner très fort jusque-là. Tu m’aideras, hein, Nana ? Tu es forte, toi. Tu pourrais me montrer comment on se bat ! Oh, Nana. Je suis si contente de t’avoir à mes côtés. Tu es ma lumière.

L’adolescente décoche un immense sourire à sa meilleure amie. Oui, Hélena est incroyable. La queue de Lied fend l’air avec joie, ses yeux pétillent à nouveau de malice. Elle bouscule un peu Hélena d’un coup de museau contre son épaule pour lui redonner de l’énergie. Elle veut chasser, maintenant, Lied.

- Allons-y ! Je me sens forte. Je suis sûre que je vais ramener une super grosse proie.
(Elle se lève dans un petit bond excité.) Et, Nana. Je te promets de toujours te dire la vérité. Je suis obligée de mentir aux autres mais tu seras la seule qui saura tout !
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Jeu 10 Oct - 18:44
Elle avait retrouvé le sourire et cela me faisait plaisir. Mes larmes avaient cessé de couler, le sourire avait pris le dessus sur la tristesse. Je me levais à mon tour et mordit gentiment l’oreille de Lied pour lui donner envie de jouer.

« Oui, on va en attraper plein ! »

Je sautais de temps en temps sur Lied pour la faire rouler dans l’herbe, je préférais la voir comme ça que triste et la voir aussi joyeuse et surtout savoir que j’étais comme sa sœur me faisait vraiment plaisir, cela avait fait vibrer mon cœur. Une fois que je l’avais fait tomber par terre pour lui mordiller les oreilles quelques secondes avant de prendre la parole avec un large sourire.

« Pour moi aussi tu es comme une sœur. Entre nous, il n’y aura aucun secret, on se racontera tout et pour toujours. »

Même après la mort on sera encore ensemble, plus rien ne pouvait nous séparer c’était comme une promesse secrète, une promesse qui venait de nous lier a tout jamais.
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Jeu 10 Oct - 19:45
Voilà le pouvoir de Hélena. Son vrai pouvoir, celui de son cœur, celui de son âme. Hélena est une magicienne, une espèce de génie capable d’apaiser la douleur des autres. Si Lied avait été un chat, elle se serait sans doute mise à ronronner. Étant un loup, la jeune femelle préfère chahuter joyeusement en jappant. Ses oreilles flirtent avec le vent, allant devant, sur les côtés, derrière ; ses crocs sont dégagés des lèvres par un immense sourire joueur, qui croît inlassablement pendant les roulades dans l’herbe.
L’adolescente mime une chute mortelle, la langue pendouillant mollement sur le côté, les yeux fermés, les pattes qui convulsent. Elle a du mal à se retenir de rire aux éclats. Elle se redresse subitement pour sauter sur Hélena, la renverser, lui mordiller le cou ou les joues.

- Promis ! Personne ne pourra jamais nous séparer.

Sans jamais s’arrêter de jouer, Lied encourage son amie à marcher le long du cours d’eau où elles ont l’habitude de pêcher. Ce n’est évidemment pas le but du jour ; elles vont chasser ! L’enfant blanc balance un peu d’eau sur sa camarade, un sourire malicieux sur les lèvres.

Le sérieux revient enfin. Une odeur douceâtre flotte dans les environs. L’odeur d’une proie, un peu musquée. Celle d’un cervidé ? Probablement. Elle avance prudemment dans la direction concernée, en demeurant dans le vent pour camoufler son odeur. Dans une petite clairière, les yeux de Lied rencontrent la silhouette d’un cerf blessé. Il est seul — ce qui paraît indiquer que sa harde l’a abandonné. Un vieux mâle ? Sans doute. D’un signe de tête, Lied informe Hélena qu’il faut rabattre l’animal vers elle. Après quoi, les deux louves pourront l’achever ensemble.
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Ven 11 Oct - 11:06
Après nos petites chamaillerie, Lied me montra un cerf, il était tout seul, c'était rare, même très rare d'en voir un comme ça. J'hoche la tête à mon amie, on est comme connecté, on veux l'attraper, en plus mon ventre commençait à gargouiller et maman Yuki sera très contente de notre prise. Je commence à faire le tour dans un sens en prenant le temps de me poser sur le sol pour pas qu'il me voit lorsqu'il lève la tête. A nous deux, on peux l'avoir, il suffit de réfléchir.

Je bande mes muscles, je regarde Lied, j'attend qu'on soit synchrone pour qu'on lui saute dessus. je respire doucement, j'ai le coeur qui bat super vite, d'habitude j'attrape des souris, mais le cerf, c'est la première fois. Je suis tellement excité, que j'ai l'impression d'être comme une puce. Je dois me calmer, je dois faire le vide. Sans que je ne sache trop pourquoi, je repense à ma vrai maman, je la revois allongé dans la neige, avec son sourire. L'adrénaline disparais, son visage remplis d'amour m'aide à contrôler mon excitation, j'arrive a me calmer, je ne dois pas tuer pour le plaisir... Donner la mort c'est triste, mais vital.

Je regarde Lied, j'attend son feu vert.
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Mar 15 Oct - 14:05
Je regarde Hélena. Elle est installée. Elle est prête. Un sentiment nouveau circule dans mes veines : le sentiment d’appartenir à quelque chose. À un groupe, un ensemble. Je respire péniblement. Mon souffle veut s’accélérer, comme le rythme de mon cœur. Mais je ne peux pas l’autoriser. Je dois rester calme, sereine. Maîtresse de moi-même. C’est primordial, en chasse. Maman est claire là-dessus, seul un loup calme parvient à la réussite. Les excités finissent blessés. Ou pire. Morts. Je m’efforce d’expirer doucement, en faisant le moins de bruit possible.
Tapie dans la végétation, j’adresse un signe à Henael. Il est presque imperceptible, c’est un simple hochement de tête. Je sais que ma meilleure amie le captera. Je sais que nous sommes liées à ce point-là. Quand le moment me paraît opportun, je me coule dans les fourrés avec la rapidité propre aux loups un peu fins, mes membres foulent le sol de plus en plus rapidement. Je rase la terre avec mon ventre. Je bande les muscles de mes pattes arrières et, dans un bond brusque, je me jette sur le cerf. Je m’accroche à son cou pour l’obliger à ployer, laissant les pattes à Hélena qui a plus de force.

À deux, on parvient à le coucher. Il a du mal à se défendre. Il ne donne pas réellement de coups ; ceux qu’ils arrive à distribuer sont suffisamment lents pour que l’on réussisse à les esquiver. Mes mâchoires craquent un peu quand j’appuis davantage sur ma trachée. Sa respiration est sifflante. Il est en train d’agoniser. Bientôt, il crache son dernier soupir.


- Merci pour ton sacrifice, gentil cerf. Nous te ferons honneur, c’est promis.

La brève prière énoncée, je me précipite sur Hélena pour lécher son menton. Je suis contente. On a chassé une grosse proie ensemble. Enfin ! Maman va être fière quand je lui dirai. Mais je ne veux pas encore rentrer, je veux profiter un peu de ma meilleure amie. Même si l’heure avance, même s’il va bientôt falloir faire demi-tour.

- Tu as vu ? On a géré comme des cheffes !


Je fanfaronne un peu, pas peu fière de notre prise.
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Mar 15 Oct - 18:57
J’attend son signal, lorsque je la vois hocher la tête, je m’élance en même temps qu’elle, je la vois se diriger vers la tête, je cours vers la croupe et lui saute dessus en même temps que Lied. Je le vois mourir a petit feu jusqu’à ce que j’entende son dernier souffle. Lied lui offre un hommage, c’est très gentil, ma mère le faisait aussi de ce qu’elle me disait, qu’il fallait toujours honorer la nourriture car on prenait une vie pour en sauver une autre.

Je me jette sur Lied pour un gros câlin. J’étais vraiment contente de notre proie, on avait réussi, on avait réussi à attraper une proie, une grosse proie. C’était assez impressionnant en soit, mais pour nous, c’était complètement énorme.

« On est trop forte, toute les deux, rien ne nous résiste. »

Je lui lèche le visage et lui mordille les oreilles, j’étais vraiment contente d’avoir fait ça avec elle. Je me sentais tellement forte, a deux, on était plus forte que des adultes. Je faisais d’énorme câlin à Lied, je ne voulais plus la quitter, je ne voulais même pas rentrer tout de suite voir maman Yuki et Zenaïs. Et puis le soir, il y a les luciole et c’est vraiment beau, et je voulais voir ça avec mon amie Lied, un spectacle magnifique n’a d’intérêt que si on est avec une personne spéciale.
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Jeu 17 Oct - 15:30
Je suis heureuse. Être avec Hélena est la seule chose au monde qui me fasse réellement plaisir. J’adore Maman, mais c’est différent. Je suis obligée de cacher mes désirs avec elle. Je ne peux pas avouer chacun de mes rêves, sinon je pourrais la blesser. Maman souffre déjà assez. Je ne veux pas lui donner plus de peine. Avec Hélena, je n’ai pas à museler mes sentiments. Je peux pleurer, je peux crier, je peux rire, je peux courir. Elle ne me juge pas. Je ne remercierai jamais assez le ciel pour me l’avoir envoyée, pour nous avoir réunies.

La chasse achevée, je roule allègrement sur le sol en emportant Hélena dans mon élan. Je me retrouve allongée sur le dos, elle affalée sur mon ventre. Je dépose de petits baisers fébriles sur son beau visage, lèche son front dégagé, mâchouille une oreille.


- Rien ne nous résiste.

J’ai un air rêveur sur le visage, je le sais. Elle réveille l’enfant que j’ai été obligée de mettre en laisse. Elle le laisse s’exprimer, se libérer, espérer. Je crois qu’il n’y a rien de plus beau que ce lien-là, celui qui n’a aucune contrainte. Je soupire d’aise, je ferme les yeux pour savourer ce moment. Je sens l’air se rafraîchir. La nuit est arrivée. Peu à peu, des points dorés s’allument dans la forêt. Je les aperçois, pense halluciner. Je pousse Hélena de la truffe, me redresse, approche de ces petites fées. Choquée, je me mets à gambader derrière elles. Je tente de les attraper.

- C’est si beau… Qu’est-ce que c’est, Nana ?
Lied
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Jeu 17 Oct - 16:14
Nos corps roule dans la clairière, je me retrouve sur Lied et lui fait à mon tour un as de bisous baveux. Je suis si bien avec elle, je me sens plus forte et sereine, comme si le temps c'était arrêté et que nous étions simplement deux dans ce rêve bleu. Puis le crépsucule s'installe jusqu'à laisser place à la nuit, les lucioles arrive, scintillant de mille feux. Lied me pousse et pourchasse les insecte, je fais comme elle, jouant comme une enfant, comme si je ne grandirais jamais.

« Ce sont des luciole, sa vole et sa brille dans la nuit. »

J'essaie de les manger avec mon amie, on saute dans tout les sens, c'est vraiment amusant. Puis je m'assois, un peu fatiguée, me laissant glissé dans l'herbe haute, je reprend doucement mon souffle en gardant un grand sourire. Dans peu de temps, je savais que je devrais rentrer, sinon maman Yuki et Zenaïs s'inquietera de mon absence. J'étais triste à l'idée de dormir loin de ma meilleure amie, si triste.
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Vagabonde
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Feux Follets : 388
Jeu 17 Oct - 16:24
Je regarde les jolies lumières qui déambulent. Elles nous fuient, nous narguent en revenant, nous échappent sans arrêt. J’entends Hélena rire à côté. Elle non plus n’a pas l’air de parvenir à les choper. Je m’arrête un peu après ma meilleure amie, m’approche, m’affale contre son corps chaud. J’ai des idées dans la tête. Des idées pour l’avenir. Des envies, beaucoup d’envies qui impliquent de prendre son envol, de devenir une grande louve.

- Un jour, on vivra ensemble. J’espère qu’on aura des amies lucioles !

Un hurlement résonne au loin. Je reconnais sa mère, gonfle les joues de mécontentement avant de tourner la tête vers Hélena.

- C’est Maman. Je dois y aller. Je reviens demain, juré !

Et tous les jours suivants aussi.
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