A l’aube, un canidé était venu me voir, Apophis restait enroulé autour de mon corps et observait ce dernier avec attention. Le loup avait hésité à prendre la parole, mais pris confiance en lui lorsque je mettais assise et avait incliné la tête pour le rassurer. Beaucoup avaient encore peur de mon familier, il était protecteur envers moi, et nous étions pareil, on aimait tuer et cela effrayait facilement. Restant neutre lorsque le canidé s’exprima, il m’expliqua qu’il ne se sentait pas bien et qu’il voulait voir le guérisseur. Au début, je ne voyais pas où il voulait en venir, puis il m’expliqua que son apprenti et lui devait s’entraîner et qu’il n’avait trouvé personne pour le remplacer. Apophis ne semblait pas emballer de passer la journée avec un louveteau, mais ce n’était pas lui qui avait le dernier mot. J’acceptais la demande du loup, et lui demanda de se reposer, son apprentie était entre de bonnes pattes.

Après avoir parcouru la meute, je pus enfin apercevoir la louve en question. Je me plaçais en face de la femelle et m’installai. Je lui expliquais la situation et l’invitai à me rejoindre à la forêt du Crépuscule pour notre entraînement de chasse. Je ne voulais pas le faire à la meute, car elle devait commencer à connaître les diverses odeurs qui se trouvaient sur le territoire, le mieux était l’extérieur pour progresser rapidement.

J’étais partie devant pour lui laisser le temps de prendre un repas avant le grand entraînement, je n’avais encore jamais donné de cours de chasse, ce n’était pas mon premier rôle, mais j’avais beaucoup appris d’Azael, l’ancienne Maître de chasse des Hikari, j’avais su progresser rapidement.

J'étais arrivé à la forêt bien avant l'apprentie, c'était voulu. Assise au milieu des feuilles morte, j'attendais patiemment. J'observais les mouvements de la forêt, humant l'air ambiant. La nature semblait endormit, l'odeur d'ennemis n'était pas présente et c'était une bonne chose, ainsi, nous pouvions mieux nous concentrer pour l'entraînement du jour. Les minutes défilaient et je ne voyais toujours pas Eikthnos. Je me demandais ce qu'elle faisait, dans un sens, je ne lui avait pas donné d'horaire fixe, juste qu'elle vienne lorsqu'elle avait terminé de se nourrir. Je laissais les sifflements du serpent traverser mon esprit pour les faire sortir par l'autre oreille.

Après un bon moment, ma tête pivota instinctivement en direction d'un bruit assez inattendu. Je compris vite que c'était la louve grâce à son odeur qui était identique à la mienne. Mais son arrivé fût plus que surprenant. En effet, au lieu d'arriver debout, elle se présenta dans un triste état, elle n'avait pas fait attention à la branche, avec son élan elle tomba rapidement et se trouva en face de moi allongé dans la terre. J’aperçus un faible sourire sur ses babine,s mon expression était resté neutre, il n'y avait pas de colère, mais pas d'amour non plus. Elle était en bonne santé et ne semblait pas blessé à première vue, c'était la seule chose qui m'intéressait, le reste n'avait pas d'importance.

« Fais attention à toi, tes os ne sont pas aussi solide que ceux d'un adulte, tu es encore en pleine croissance, prendre soin de toi est ta priorité, ne l'oublie pas. »

J'essayais de lui adresser un mot gentil, je n'étais pas comme ma mère, douce et maternelle avec tout le monde, j'avais même du mal a tisser de nouveau lien avec ma propre soeur, mais ce n'était pas le sujet du jour, je devais m'occuper de la femelle, et cela me fera un bon entraînement, je n'avais pas eu d'apprentis depuis la mort de ma mère. D'un signe de tête je demandais à Apophis de glisser sur le sol et d'aller dans la verdure, puis mon regard se porta de nouveau vers la femelle sans aucune expression comme toujours.

« Je ne connais pas vraiment ton niveau, mais cela sera l'occasion de voir ce que tu sais faire et quel sont tes difficultés. Je veux que tu retrouve Apophis. »

Les serpents en eux même ne dégage aucune odeur, mise à part les serpents à sonnette, mais ce n'était pas le cas de mon familier. Il était donc plus difficile de le retrouver, mais il y avait d'autre moyen de trouver une proie que par son odeur et c'était ce que je voulais qu'elle fasse, qu'elle utilise ses autres sens.

La femelle était remplie d'énergie, elle avait commencé à humais l'air pour le trouver, mais compris rapidement la situation. C'est là qu'elle essaya d'utiliser sa vue ainsi que son ouïe. C'était une bonne chose, je la regardais au loin se rapprocher doucement de sa proie, mais après plusieurs minutes où je l'avais laissé seule tout en restant à une bonne distance d'elle, je l'entendis s'exprimer avec rage, mais aussi tristesse. Mon exercice n'était pas simple, mais pas inutile à me yeux. Il fallait voir au-delà d'une simple chasse.

Je m'approchais de cette dernière, en passant légèrement ma queue vers son flanc pour lui montrer ma présence, mais aussi pour la rassurer. Je n'étais plus vraiment douce avec les autres depuis la mort de ma mère, mais cela ne devait pas se répercuter sur les canidés de la meute, je devais faire des efforts de temps en temps pour montrer que je me souciais d'eux au fond de moi.

« Ton esprit est trop focaliser sur ce que tu désires avoir, certains reptiles ne porte aucune odeur, tu as commencé à utiliser ta vue et ton ouïe, c'était très bien. Mais au lieu de chercher des traces, observe ce qui t'entour. Les reptiles font souvent du bruit, ils ne peuvent pas se déplacer aussi silencieusement que nous a certain endroit, profite de cette faiblesse. »

Je voulais l'encourager, lui montrer que ce n'était pas impossible, comment fera-t-elle, le jour où elle tombera sur un canidé qui possèdera ces capacités ? Chaque pouvoir était différent, je voulais que ma meute soit le mieux préparé à toute éventualité, pour qu'il puisse revenir après chaque mission. Elle pouvait réussir si elle se concentrait encore un peu.

La femelle releva la tête pour se concentrer de nouveau. Je sentais sa respiration diminuer, elle redevenait normale. C’était une bonne chose, on devait être silencieux pour mieux trouver, car si on faisait du bruit, le gibier s’enfuyait. Après plusieurs minutes, la louve se concentra de nouveau, je mettais légèrement éloignée pour la laisser se concentrer sans la déranger. J’observais chacun de ses gestes.

Après un certain temps, elle se dirigea vers un buisson et recula quelques secondes après. Elle venait de trouver mon familier, un sourire s’étira sur mes babines, j’étais fière d’elle. Apophis revint s’enrouler autour de mon corps, pour lui, cela faisait trop longtemps qu’il c’était éloigné, il n’avait plus l’habitude d’être loin de moi comme maintenant.

J’approchais de la louve toujours avec ce même sourire sur les babines. J’étais contente de sa performance, son mentor était vraiment bon et cela me rendait heureuse. Elle avait de bonnesbases, elle devait juste améliorer son stress qui prenait bien trop vite le dessus à mes yeux.

« C’était parfait, n’oublie jamais cette leçon, elle te servira contre nos ennemis aussi, chaque don est différent et dangereux. »

Tu voulais qu’elle comprenne que ce n’était pas qu’un entraînement de chasse, mais aussi pour repérer nos ennemis pouvant se dissimuler facilement, il y avait des choses qui ne pouvait pas disparaître, tel était la nature. Maintenant que j’avais vu ce dont elle était capable, que je connaissais ses points faibles et ses points fort, il était tant de trouver une ou deux proies.

« Eh bien, partons en chasse, qu’en dis-tu ? »

Je lui posais cette question avec un petit sourire, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas chassé avec quelqu’un.

La jeune louve semblait heureuse de cette nouvelle, elle c'était vite relevé et commença rapidement à faire ce que son mentor lui avait enseigné. Sa voix était bien plus enjoué, sa queue battait frénétiquement l'air, cela me faisait plaisir de la voir aussi heureuse. J'aimais chaque membre de ma meute, même si je ne le montrais pas, leur santé était ma priorité et ensuite leur épanouissement. Je voulais qu'ils se sentent bien et en sécurité.

Je n'avais pas vraiment d'écho de ce que pensais la meute de moi, de ma manière de les diriger, j'étais distante, froide par moment, je me refuge dans les sifflements d'Apophis, il est mon seul ami en dehors de Lunaire avec qui j'ai pu garder une bonne entente depuis la mort de ma mère.

Après quelques minutes de réflexion intérieur, je reportais mon attention sur la femelle qui humait l'air tout en écoutant attentivement. J'approchais doucement, sans faire de bruit pour l'observer en me cachant pour ne pas éveiller les soupçon. Elle avait de bonne position, puis, quelques secondes après qu'elle ai repéré sa proie, elle se jeta dessus sans lui laisser le temps de souffrir. C'était une bonne chose, la nourriture était sacré, faire souffrir un être vivant n'était pas digne de notre meute.

Eikthnos l'apporta vers moi une fois que j'étais sortis des buissons pour la féliciter. Elle dépose le cadavre devant mes pattes, dans son regard, j’aperçois une certaine fierté, et elle avait raison.

« C'était parfait, tu sera une grande chasseuse Eikthnos. Désires-tu te reposer où veux-tu qu'on continu ? »

Je lui posais la question, je voulais avoir son avis, savoir si elle était fatigué, ou autre.

La louve désirait reprendre son souffle, ce qui était normal, mais j’étais encore plus surprise de voir qu’elle désirait continuer. Elle était vraiment courageuse et je respectais cela, je trouvais que c’était même digne d’un chasseur. Elle devait encore apprendre à maîtriser son rythme cardiaque, mais ce n’était pas bien compliqué. Enterrant sa proie pour qu’on revienne la chercher plus tard.

J’hochais la tête pour lui dire que j’étais d’accord pour qu’on chasse ensemble. Prenant les devants, j’observais les alentours, je n’entais rien, aucune odeur ne venait traverser ma truffe. Je faisais signe de tête pour que Apophis glisse le long de mon corps pour aller un peu plus loin. Remuant les épaules, j’aimais être seule en générale pour chasser, c’était le seul moment où Apophis restait avec Lunaire pour que je profite de ce moment de solitude.

J’avance doucement, faisant le moins de bruit possible, le vent était à contre sens, je profitais de ce petit moment pour m’aventurer un peu plus loin jusqu’à ce que je sente l’odeur d’un sanglier. Baissant les oreilles et frôlant le sol avec mon ventre. Je me cachais derrière un rocher, j’observais la créature, ma respiration devenait plus faible, je ne voyais plus rien autour de moi, il n’y avait plus que le sanglier et moi.

Lorsque le gibier baissa la tête, je changeais de place pour me retrouver derrière lui et lorsque le moment fut opportun pour moi, mon corps se jeta sur lui, ma queue toucha une branche morte qui fit relever la tête au sanglier. Ma mâchoire réussie tout de même a lui mordre le jarret. Il me donna un coup de sabot dans le flanc. Me faisant tomber. Mais un sanglier énervé n’est pas un bon ami. Montrant les crocs, je me relevais difficilement, mais je ne voulais pas que la louve soit blessée par ma faute. Je passe devant la jeune femelle et fonce sur le sanglier en lui mordant brièvement le flan pour l’obliger à m’attaquer. Il se tourne vers moi et commence à charger, j’évite de justesse ses défenses et me précipite vers Eikthnos en lui donnant un coup d’épaule pour qu’elle se mette à courir le plus vite possible. Les femelles truie son très possessif, elle devait avoir des petits pas très loin et le vent ne m’avait pas prévenu de leur présence. C’était une erreur, j’espérais que la louve me trouve faible de ne pas avoir attrapé de proie. Une fois suffisamment loin, je m’arrête pour reprendre doucement mon souffle. J’attendais Apophis qui c’était faufilé ailleurs et observa la jeune louve.

« Tu vas bien ? »

Je m’inquiétais plus pour elle que pour le coup que j’avais reçus.

Eiktnos semblait paniquer, ce qui venait de se produire était de petit accident de chasse courant lorsque l'on ne jugeait pas assez la situation. Les première font toute très peur et cela peux même aller jusqu'à une certaine phobie pour certain canidé. Je m'en voulais d'avoir rater, car elle était dans un état assez impressionnant. Je m'approchais d'elle et posa ma patte sur sa tête pour qu'elle arrête de bouger et qu'elle se calme. Le reptile approcha et s'enroula autour de mon corps avec calme.

« Tu n'aurais rien pu faire, tu es notre future, dans ce genre de situation, tu dois fuir, c'est mon devoir de te protéger. Votre santé passe avant toute chose a mes yeux. Calme toi et tout ira bien tu verra. »

Ce n'était pas toujours évident, beaucoup pensais qu'ils devaient mourir pour sauver leur meneur, alors que c'était l'inverse, à mes yeux, c'est à moi de me sacrifier pour les voir vivre. Je ne demandai qu'une chose, les voir sourire un jour de plus, j'étais prête à tout pour eux, pour leur survie. Mon regard était bienveillant et doux.

La louve lui expliqua qu'elle était fatigué de toute cette agitation. Elle n'avait pas encore les nerfs pour lutter contre ce genre d'incident et cela était normal. Sa formation n'était pas terminé. J'hochais la tête pour lui montrer que j'étais d'accord, j'étais la pour lui apprendre des choses, et non pas pour la dégouter de sa formation. Je pris les devant pour détérer la proie et la porta durant tout le trajet.

Nous marchions lentement pour que la femelle ne s'effondre pas et qu'elle reprenne doucement son calme. Je n'étais pas pressée et sa santé m'importait bien plus. Une fois arriver à la meute, je partis déposer la proie vers les autres gibier, avant de retrouver Eikthnos.

« Repose-toi pour aujourd'hui, ton mentor reviendra demain. J'espère que cette journée t'a été bénéfique. »

Je la saluais après sa réponse et partit retourner à mes occupations de tout les jours avec Apophis.