Thème n°4 - Aurore Étoilée - feat Lunaire
 
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One step from hell. [Impera]
Lunaire
Bêta
Lunaire
Feux Follets : 544
Sam 12 Oct - 16:07





Impera & Lunaire

Qui aurait pu savoir qu'à l'aube — ou bien hier soir, ou au crépuscule de la veille encore, le mois dernier aussi, ou l'année passée — que je croiserais quelqu'un qui me ressemblerait.

Lunaire soupire.
« Je vomis les gosses.
Sa mère se marre doucement. Son père hausse les épaules avec nonchalance, un sourire sur les lèvres.
— Tu verras dans quelques années, ma douce.
Sa mère, quelle traîtresse.
— Oui. Mais essaie d’ouvrir les yeux avant qu’on meure, hein. J’aimerais avoir des petits enfants à gâter.
Son père. Un air rêveur passe sur son visage. Lunaire grogne. Ses lèvres sont serrées, sa moue fermée. Elle ne veut pas de mômes. Elle n’en voudra jamais. Elle claque la langue avec un dédain mal simulé.
— Certaines personnes n’ont pas le temps de copuler à loisir pour pondre des monstres. Ils ont du boulot. Vous connaissez ce mot ? Bou-lot.
Ses parents gloussent comme deux dindes, habitués au parlé assez peu délicat de la sentinelle.
— Bande de vieux ! »

Lunaire presse l’allure pour s’éloigner des commères. Elle rencontre des camarades dans le camp. Elle passe devant les Zêtas, aussi. La raison de son énervement contre les morveux, d’ailleurs. Les jeunes apprentis sont fous. Spécialement ceux de l’année en cours ; allez savoir, la disparition des pouvoirs a dû avoir des conséquences sur les bonshommes des géniteurs.
Comme pour illustrer ses pensées, un mâle à peine nubile s’amuse à courir après sa propre queue. Seigneur… Nul doute que Yuubae est perdu si ces petits cons représentent son avenir. Lunaire lève les yeux au ciel. Un gosse la hue en représailles, ce qui pousse la sentinelle à gronder. Il se ratatine sur lui-même comme un raisin sec, les prunelles écarquillées par la peur.

« Lunaire ?
La concernée lève ses billes bicolores vers une connaissance. Une nourrice.
— Mhh ?
Elle paraît gênée. Elle trépigne, ne répond pas. Elle est jeune, plus ou moins inexpérimentée.
— Quoi ? Accouche.
Ahah, la bonne blague pour une nourrice.
— J’ai perdu un petit. Tu ne l’aurais pas vu ? C’est Opale.
Lunaire penche la tête sur la gauche, l’air de ne pas comprendre. Qui est Opale ? Aucune idée.
— Nah. Pas vu. Il s’est barré quand ?
— Elle.
(Lunaire plisse les cils, ce qui a le mérite de faire paniquer l’autre femelle.) C’est une petite femelle. Blanche…
— Elle est là-bas, non ?
— Non, c’est… Laisse, je vais chercher. »


La femelle passe son chemin sans plus de mots, Lunaire demeure perplexe un moment. Un regard aux gosses lui apprend que c’est dur de différencier les louveteaux. Elle n’en a que plus de respect pour les nourrices qui les supportent à longueur de journée. Elle hausse les épaules puis s’engage vers la cascade. Elle espère y découvrir Henael, occupée à se reposer un peu entre deux responsabilités. En vain. Son amie n’est pas là.
Son sang s’arrête brutalement dans ses veines. Elle a vu quelque chose, là. Elle rebrousse chemin sur l’herbe spongieuse. Un sanglot lui parvient. Son cœur s’accélère, les éléments abondent dans son crâne : louveteau perdu, fourrure blanche, femelle. La sentinelle s’approche prudemment du bord pour pencher le visage au-dessus du vide. Le bébé est suspendu, les griffes plantées dans la végétation. Ah… On va avoir des problèmes.

« Opale ?
La petite lève les yeux vers elle. Ils sont embués de larmes. Sa bouche est légèrement ouverte dans un sanglot muet.
— Lunaire ?
Surprise. Elle connaît son nom. L’aînée hoche doucement la tête, les épaules voûtées. Elle commence déjà à chercher un moyen pour descendre.
— J’arrive. Accroche-toi.

Facile à dire. Lunaire avise une succession de petites corniches qui peuvent éventuellement servir pour descendre. Enfin, ça pourrait si Lunaire faisait la taille d’un nouveau-né. C’est malheureusement la seule solution ; les autres voies d’accès sont lisses, ne présentant aucune aspérité pour s’accrocher. La sentinelle se lance donc sur la coursive ridiculement étroite. Elle lâche quelques paroles rassurantes pour la gamine, mais sa voix est rendue sourde par ses mâchoires serrées. Le brouhaha de la cascade recouvre d’ailleurs l’essentiel des sons.

Lunaire progresse lentement. Elle est désespérée, à ce stade. La petite avoue avoir mal, ne plus pouvoir tenir. Or, aucun bébé ne peut survivre à une chute pareille. C’est trop haut, la noyade est inévitable une fois en bas, si elle ne se fracasse pas sur les rochers. Elle accélère, prenant des risques inconsidérés. De la poussière dégringole sous ses pas, les gravats également. Ses lèvres se referment sur la nuque du louveteau au moment où celle-là s’apprêtait à lâcher. Malheureusement, Lunaire n’a pas le temps de la sécuriser qu’elles basculent dans le vide. Elle serre la petite, essaie de montrer son dos au sol pour protéger la môme logée contre son cou et ses antérieurs.

La brutalité du choc lui coupe le souffle. Lunaire s’enfonce dans les eaux claires de la cascade qui ruisselle ; par chance, elle n’a pas lâché Opale. Sa vision est floue. Ses yeux sont recouverts d’un voile épais. Elle pense que son heure est arrivée. L’idée lui refile la nausée, puis lui arrache un sourire dépité. Elle, avec son âme de guerrière, va crever noyée pour avoir espéré sauver un morveux. Mais, paradoxalement, Lunaire l’a souvent répété : ces sales gosses auront sa peau.
Preuve en est que c’est vrai. Ses souffle s’échappe en faisant des bulles. Ses poumons se remplissent d’eau. Ceux d’Opale aussi. La petite chose sombre dans l’inconscience. Elle ne se défend pas contre le courant, n’aide pas Lunaire à refaire surface. L’aînée est obligée d’affronter les éléments seule. Elle sollicite ses dernières forces. Elle sait que c’est le cap à ne pas franchir, pourtant.
Parce que c’est dangereux pour les autres.

Elle parvient à sortir la tête de l’eau, inspire de longues goulées d’air ; elle est rapidement imitée par le louveteau qui crache. S’ensuit un véritable combat pour atteindre les berges pleines de cailloux. Le fond en est tapissé, lui aussi. Ceux-là lui coupent les coussinets, lui mordent la chair. Mais c’est bien. La douleur l’empêche de perdre connaissance. Elle a mal dans tout le corps. Elle a la nausée au bord des lèvres. Son cœur bat la chamade. Son ventre est retourné.
Elles s’échouent finalement sur le sol, à bout de tout. Elle a les poumons qui sifflent. Pourtant, sitôt posée sur la terre ferme, la sentinelle prend ses distances avec le jeune. Opale essaie de la suivre, l’appelle même. Lunaire l’ignore. Il faut s’éloigner. Le plus possible. Certains adultes ayant réussi à les rejoindre s’approchent également d’elle. La mère du louveteau veut la remercier d’une étreinte, Lunaire repousse chacun d’entre eux. Elle presse le pas, s’enfonce péniblement. Son corps hurle. Elle s’effondre un peu plus loin, la gueule grande ouverte dans l’espoir d’aspirer plus d’oxygène.

« N’approchez pas ! »

Ses aboiements résonnent dans toutes les oreilles. Elle s’adresse spécialement aux guérisseurs. Elle ne veut pas les blesser. Son pouvoir perd pied. Il cherche à la protéger, même des personnes qui peuvent la sauver.
(c) DΛNDELION
Lunaire
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Impera
Guérisseuse
Impera
Feux Follets : 196
Sam 12 Oct - 19:41
Bredouille.
Je suis bredouille ! Je n'ai absolument rien trouvé pendant plusieurs heures de marche !
Je remontais la pente pour rentrer. J'étais si frustrée d'avoir perdu tout ce temps que lorsque je posa mes fesses proche du ruisseau dans ma petite tanière à l'odeur chaleureuse, je me mis à soupirer longuement. Heureusement, il n'y avait rien eu de grave en mon absence. C'était toujours la crainte de partir de la meute pour aller chercher des plantes. Et s'il se passait quelque chose de très grave en mon absence ? Encore une fois, il n'y avait pas eu de drame.
Des cris me sortir de mes pensées. Ils étaient de plus en plus fort. Je me redressa soudain, faisant rouler les galets dans le ruisseau. Saké, arriva dans ma tanière. Il était essoufflé. Je ne put entendre qu'un seul mot, "accident".
Une peur sordide traversa en un battement de cœur mon corps. Je me précipita contre mon mur troué et pris dans ma gueule un peu de tout, ne sachant pas ce qui s'était passé.
Je suivi le mâle hors de la tanière. La peur fit place à la concentration. Je m'imaginais le pire. J'angoissé à l'idée qu'il n'y ai aucune source d'eau à proximité de cet accident. Mon eau était toujours d'un secours important et d'une sécurité sans nom.

Lorsque j'arrivai à la Cascade de Cristal. Mon premier sentiment fut le soulagement. Il y avait de l'eau partout ! Mais lorsque mon regard se porta sur le nombre étonnant de loup autour du lac, je dévala la petite pente en sautillant pour accélérer. J'aperçu en premier la petite Opale totalement trempée. Alors que j'allais foncer vers la petite, des grognements me firent tourner la tête. La guerrière Lunaire saignait abondamment, trempée elle aussi, elle repoussait d'un geste brusque les loups qui accouraient vers elle. Voyant qu'Opale était prise en charge, je trottina vers Lunaire anxieuse.
Celle-ci aboya soudain d'une voix grondante avant de s'échapper de ce lieu bruyant. La cascade grondait si fort que j'avais l'impression qu'un nouveau tremblement de terre commençait. Un frisson me parcourut avant de suivre les pas de la louve. Peu importe ce qu'elle disait, je savais. Mon ventre se plia en deux en pensant au pouvoir de Lunaire. Mais en tant que guérisseuse, il y avait des fois des devoirs plus important que sa propre souffrance.
D'un regard vers le lac, un filet d'eau suivit mes pas.
Lunaire n'était pas très loin, elle s'était écroulée entre des buissons. Ignorant un quelconque éclair de douleur, je m'approcha d'elle en analysant le plus vite possible son état. L'eau devait déjà être froide, il ne fallait surtout pas qu'elle fasse de l'hypothermie. Elle avait des égratignures partout et son sang salissait son pelage blanc trempée.
Libérant ma gueule je déclara d'une voix douce :

- Je suis là, Lunaire. Calmes-toi, ne dit rien, tout vas bien.


Il fallait l'a rassurer, l'a calmer le plus vite possible. Plus facile à dire qu'à faire... Alors que je cherchais du plantain dans mon petit tas, j'avais malgré moi peur de la suite des événements.
Impera
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Lunaire
Bêta
Lunaire
Feux Follets : 544
Lun 14 Oct - 19:35





Impera & Lunaire

Qui aurait pu savoir qu'à l'aube — ou bien hier soir, ou au crépuscule de la veille encore, le mois dernier aussi, ou l'année passée — que je croiserais quelqu'un qui me ressemblerait.

Elle sent le pouvoir, Lunaire. Comme s’il courait sur sa peau. Ou en-dessous. Ou les deux. Elle n’est pas sûre. Elle n’a jamais su le décrire. C’est comme une eau, une eau rouge, pas limpide, qui s’accumule dans son cerveau. Qui noie ses yeux. Qui noie ses pensées. Qui noie son cœur. Comme une eau qui a besoin d’être projetée.

Elle halète. Son souffle est accompagné de gémissements rauques ; elle a mal, bien sûr, mais ce n’est pas à cause de ça que les larmes menacent de couler. Son pouvoir commence à se séparer de son corps. Il avance à la manière d’un serpent. Il cherche une cible dans son périmètre, dans son champ de vision. Lunaire essaie de garder les paupières closes. Son pouvoir a moins de facilité à aller vers les autres quand ses yeux sont fermés.

Du moment que ses congénères ne s’approchent pas, personne ne sera blessé. Ni elle, ni eux. Elle se raccroche à ce vain espoir, à l’idée saugrenue que la meute va la laisser à son sort alors que son sang souille l’herbe. Son sang ? Quel sang ?
Les yeux de Lunaire s’ouvrent, s’écarquillent. Son pouls accélère. Le pouvoir revient à la charge avec plus de verve. Elle est en danger. Elle va mourir. Le pouvoir veut l’aider. Il rampe, invisible. Quelqu’un apparaît. Non…
Ses yeux s’embuent de larmes. Son pouvoir a chopé une proie. Il s’est installé sur un loup. Sur un camarade de meute. Sur un frère, sur une sœur. Sur un individu que Lunaire est censée protéger, pas balancer en Enfer. Mais c’est le pouvoir. Le pouvoir a sa propre volonté. Le pouvoir a besoin de faire le mal, parce qu’il pense que c’est le seul moyen d’assurer sa sécurité.

Quand le loup est assez près, Lunaire comprend que c’est Impera. Impera qui est au courant de ce qu’elle a dans le crâne, dans le cœur, dans l’âme. Impera qui connaît son pouvoir, sans y avoir jamais été confrontée. Pauvre Impera. Pauvre guérisseuse qui veut sauver mais qui se condamne par la même occasion. Lunaire retient son souffle. Le visage de la louve est imperturbable. Lisse comme la surface d’un lac.

Elle n’a peut-être pas mal.

Lunaire ouvre la bouche sans qu’aucun son ne sorte. Elle a envie de rire. Rire de sa propre naïveté. Impera est touchée par le pouvoir. C’est forcément le cas, parce qu’il renvoie vaguement les échos à Lunaire. Les « échos » ne viennent pas sans une cible atteinte en première. Elle espère seulement, au fond de son palpitant, que la louve ne la haïra pas pour ça. Ce n’est pas vraiment sa faute, à Lunaire.
Quelqu’un dissipe un peu la foule qui s’est rassemblée autour de la sentinelle. Même s’ils gardent leurs distances, ils sont des proies potentielles. Ils se dispersent. Quand il n’y a plus personne, Lunaire se laisse aller. Elle sanglote doucement, un peu bruyamment. Elle pleure, non pas à cause de sa propre douleur mais à cause de celle infligée. Si seulement ce don-là se contrôlait…

« Je suis vraiment désolée, Impera. Si désolée.
Ses larmes redoublent d’intensité. Lunaire cherche à se lever.
— Tu dois partir.
Et moi, m’évanouir.
— Dans dix minutes…
Elle jappe sous les brûlures de ses blessures au dos. De la peau a été arrachée.
— Ce sera terminé dans dix minutes. »

Elle sera dans le coma, dans dix minutes. Son pouvoir s’endormira aussi, épuisé. Ils ne se réveilleront que dans une poignée de jours, las, usés chacun à sa manière. Elle aura un mal de crâne épouvantable, le pouvoir sera plein de trous qu’il devra combler en se nourrissant d’une énergie que Lunaire connaît mal. Sans doute sa propre force vitale. Elle grogne, gronde. Pourquoi lui a-t-on donné ce foutu don ? Pourquoi lui, pas un autre ? Elle a besoin de fuir la guérisseuse. Les vagues de pouvoir continuent à se fracasser sur elle, à écraser les nerfs si sensibles, si fragiles.
Une nausée l’étrangle. C’est sûrement la panique, ou alors autre chose. Son dos ruisselle. C’est quand elles sont tombées, Lunaire s’est écorchée. Pour le reste, c’est le choc qui a provoqué des lésions internes. Rien de trop grave, non. C’est seulement atroce à la sensation. Comme des poumons qui ont éclaté, comme des vertèbres qui se sont rompues. Elle retombe, molle, sur le sol spongieux.
(c) DΛNDELION
Lunaire
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Impera
Guérisseuse
Impera
Feux Follets : 196
Mar 15 Oct - 15:59
Je m'approchais un peu plus, ne sentant toujours rien mais le coeur tambourinant si fort que j'avais l'impression qu'il allait s'arracher de mon poitrail.
Je pose une patte sur son flanc, pour l'apaiser. Mon eau nettoie les plaies, sagement, délicatement, en douceur, avant de tomber sur son pelage sans plus aucune contrainte. Il est trop tard... Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi ne pas l'avoir laisser seule ? Tout simplement car je ne le pouvais pas.
Mon esprit s’éteint un instant, mes pattes se dérobent sous moi tandis que j'ai l'impression que mon sang est remplit d'un venin qui va arriver jusqu'à mon coeur. Pire que ça, je n'émet aucun son, tout mes muscles sont tétanisés, comme si on tirait sur chacune de mes fibres, de mes nerfs, qu'on y creusait des petits trous sans jamais s'arrêter. Je n'ai jamais connu telle douleur. Pendant une minute je ne contrôle plus rien, je pleure, je ne sais plus ou je suis, je ne sais plus qui je suis. Je revoie ma famille, je veux aller avec elle si cela me promet de stopper la haine qui me transperce le corps. Puis j'entend des sanglots. Loin très loin.

— Tu dois partir.

Qui devait partir ? J'avais l'impression que plus j'attendais, plus le pouvoir de Lunaire me tenait entre ses griffes.
Pouvoir de Lunaire ? Mon esprit essayait de combattre le mal. Ma vision redevenait légèrement net me permettant de voir les alentours. Un loup blanc était...non Lunaire était là. Je couinais maintenant mes membres tremblants. Comment j'aurais put l'aider ? J'étais maintenant coincer là, comment pouvais-je faire ? Comment s'en sortir, toutes les deux ? J'avais si mal, j'avais l'impression d'être brûler vive, coincé dans les flammes causé par un nouveau cataclysme. Ce n'était pas un don que la nature avait offert à cette pauvre louve, c'était une malédiction ! Je tremblais de plus en plus alors que les minutes passaient. Lunaire s'est éloignée avant de s'écrouler plus loin sans une once de vie. J'ai peur que d'autres arrives. Personne ne dois voir ça.
Puis la douleur passe, j'ai l'impression qu'une lune entière est passée. Je suis vidée. Mes pensées reviennent peu à peu même si je n'arrive pas à réfléchir convenablement. Est-ce qu'au moins j'étais encore en vie ?
J'ai l'impression que mes muscles sont morts et c'est avec je ne sais qu'elle magie que je réussis à redresser ma tête. Lunaire est là-bas. Mes yeux se ferment avant de se ré ouvrir. Je tends mes pattes en avant pour ramper vers elle. Chaque mouvements m'effraie au plus haut point. J'ai l'impression que je vais être à nouveau frapper par ce mal, à n'importe quel moment. Je suis maintenant effrayé mais je suis guérisseuse. Même si je n'ai plus mal, j'imagine mes muscles riposter à chaque seconde. J

Je suis maintenant à côté de Lunaire. Je pleure toujours mais je me décide à l'examiner. Elle perd trop de sang. C'est avec difficulté que je retourne à mon petit tas pour en prendre des toiles d'araignées. J'essaye d'arrêter les plaies tout en sanglotant. J'ai du mal à oublier. Lunaire respire, mais ne se réveille pas. Je l'appelle fébrilement. Puis de plus en plus fort. Il fallait qu'elle se réveille.
Impera
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Lunaire
Bêta
Lunaire
Feux Follets : 544
Mar 15 Oct - 19:15





Impera & Lunaire

Qui aurait pu savoir qu'à l'aube — ou bien hier soir, ou au crépuscule de la veille encore, le mois dernier aussi, ou l'année passée — que je croiserais quelqu'un qui me ressemblerait.

Elle exhale un soupir malheureux. Comme s’il s’agissait du dernier. Elle se replie, se recroqueville comme un nouveau-né. Les larmes roulent sur ses joues, ses yeux sont presque fermés. À côté, Impera a mal. Impera chiale. La vision, floutée, lui déchire le cœur. Ses propres sanglots redoublent pour faire écho à ceux de la guérisseuse. Des « je suis désolée » franchissent ses lèvres sans discontinuer. C’est affreux. Elle aurait préféré que les pouvoirs ne reviennent jamais ; que le sien demeure à jamais muselé, incapable de faire le moindre mal.
Son visage est déformé par la honte, par la peine. Elle cherche sa meilleure amie du regard mais il n’y a plus personne. Ils sont tous partis. Henael n’est probablement même pas encore informée de l’incident. Lunaire est donc seule pour affronter son démon. Le seul, l’unique. Celui qui, cependant, peut ruiner une vie.

Elle hésite, Lunaire. Elle pense à se relever, à bousculer sa congénère suffisamment fort pour l’expédier au loin, ou alors à ramper. L’eau est encore assez proche pour que la sentinelle l’entende, après tout. Il doit y avoir moyen de se glisser dedans, puis de permettre au courant de l’emporter à sa guise. Même si cela sous-entend bien sûr mourir par noyade. Une mort horrible, il paraît. L’aperçu de la journée lui a donné matière à croire aux rumeurs sur parole. Elle a les poumons brûlés par les tasses avalées, les muscles endoloris par la morsure de l’onde glacée.

Peu à peu, le silence revient. Sa psychée s’enroule dans une épaisse couverture. Ses cils recouvrent la totalité de ses prunelles, à présent. Son monde est sombre, mais pas noir. La faute à la lumière du jour. Son souffle s’apaise, ses pleurs cessent. Les perles salées tracent encore des sillons vers la bouche par intermittence ; cependant, le chaos est passé. Son pouvoir se détache progressivement de sa proie. Il se rapproche de Lunaire, lui renvoie le peu d’énergie qu’il n’a pas consommé, puis lui accorde un sommeil sans rêve. La jeune femelle y plonge sans méfiance. Son corps le réclame désespérément. Quand Impera commence ses soins, Lunaire est profondément endormie — lovée dans une espèce de coma léger, qui est le seul moyen pour elle de ne pas mourir.


La psychée de Lunaire rassemble ses bouts morcelés. Bout par bout. Morceau par morceau. Elle se répare elle-même, pansant les blessures psychiques laissées par le pouvoir mal contenu dans un corps qui n’est pas adapté. Tout est calme, désormais. Le pouvoir, usé, s’est calfeutré dans un coin de son crâne. Il ne peut pas faire de dommages, dans l’état où il est. C’est dans ce même état que Lunaire l’apprécie ; il est impuissant mais là quand même, donc sécurisant. Elle se laisse le temps. Elle l’accorde à sa pensée qui a besoin d’une poignée d’heures pour ériger à nouveau les murs.
Ses oreilles captent vaguement des sons, lointains mais familiers. Des voix, le froissement des bruits de pas. Son museau retient quelques odeurs qui flottent autour de son corps : beaucoup de plantes, quelques relents de loups. Elle ne se sent pas en danger, ces odeurs sont celles des Yuubae.

Au bout d’une heure supplémentaire, enfin, Lunaire ouvre un œil. Elle s’étire précautionneusement. Son dos l’élance douloureusement. Ses muscles sont perclus de courbatures. Elle soupire, retient un gémissement plaintif. Les souvenirs lui reviennent progressivement. La cascade, Opale, Impera, son pouvoir. Elle pince les lèvres, empêche les larmes d’abonder dans ses yeux. La guérisseuse est là, proche. Elle lui tourne le dos. Lunaire n’essaie même pas de se lever. Son corps ne pourrait pas fournir un pareil effort.

« Impera ?
Sa voix est rauque, sa gorge sèche. Elle se lèche les lèvres pour les hydrater un peu.
— Ça va ? Je suis désolée. Tu sais, à cause du pouvoir. »

La prochaine fois, n’approche pas.
Lunaire s’abstient des derniers commentaires pour ne pas donner l’impression que la louve est responsable de la douleur subie. Elle n’y est pour rien, elle a seulement eu à cœur de faire son boulot. C’est son pouvoir qui est vicieux.
(c) DΛNDELION
Lunaire
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Impera
Guérisseuse
Impera
Feux Follets : 196
Mar 15 Oct - 21:40
Mes gestes sont peu convaincants. Je suis si épuisée, comme si j'étais emprise d'une maladie incurable. Est-ce que ma mère vivait se calvaire à la fin de sa vie ? Était-ce ça ?
J'essaye de faire tout mon possible pour la louve. Mais je suis lente, ma tête dodeline de temps en temps alors que des frissons me parcourent le corps. J'ai l'impression d'être toutes les minutes, à nouveau frappé par le mal et la douleur.

Il fallut un certains temps pour qu'enfin je puisse me relever et demander de l'aide. Lunaire avait besoin de soin. Je cachais la douleur qu'il n'y avait plus que dans ma tête pendant qu'on remontait la guerrière jusqu'à ma tanière. L'ascension fut la plus longue que je n'ai jamais vécu de toute ma vie.

***

La foule est maintenant partie. Henael doit vite être au courant, je le sais mais j'ai encore du mal à réfléchir. Je range doucement mes plantes à l'heure place. Mes gestes son si lent. Je regarde avec lassitude mon petit ruisseau qui m'apaise habituellement. Pour une fois, je n'ai pas à jouer la louve toujours souriante et délicate. Je n'en ai pas la force. Après un temps, je commence à reprendre un peu de vigueur même si à chaque bruit je sursaute. C'est stupide, je le sais, mais il me faudra du temps. Au moins, je peux visualiser à nouveau toute la scène. Du moment ou je savais ce qui m'attendais jusqu'à la fournaise de mes nerfs. Je jette un bref coup d'oeil vers la guerrière et un nouveau frisson me parcours. "Ce n'est pas de sa faute... ce n'est pas de sa faute..." Jamais elle n'aurait voulut faire du mal à un membre de sa meute, c'était logique mais... ce que l'esprit peut être tordu. Il en va à te faire croire, même si c'est infime, que la douleur était méritée. Que je n'avais tout simplement pas du l'aider, je m'en serai portais mieux. C'est étrange ce qui peux se passer dans nos têtes.
Je suis aussi soulagée. Même si l'inquiétude n'avait pas put percer mon âme meurtrie, Lunaire allait survivre, et si cela n'en avait pas été ainsi ? Qu'aurait dit l'alpha ? Qu'aurai-je moi même pensé ?

- Impera ?


Je sursaute. Serre les mâchoires pour ne pas dire quelque chose trop vite. Je me retourne doucement et étire un fin sourire. Toujours le masque. Il le faut.
Je m'approche tandis que mon regard ne s'attarde pas vers ses yeux de peur que son pouvoir ne jaillisse sans qu'elle fasse attention. Je regarde l'eau pour qu'un nouveau filet d'eau froide sorte pour venir jusqu'au babine de la louve. Je suis aussi contente de la voir parler. Les yeux ouverts.

- Bois Lunaire. Tu vas rester quelques jours avec moi, pour que tes écorchures ne sois plus qu'un mauvais souvenir. Les plaies sont propres, les risques d'infections sont moindre.


Je m'asseyais à côté d'elle, surveillant qu'elle boive même si elle n'avait pas soif. Je n'avais pas répondu à sa question. Je ne savais pas quoi dire, je n'y arrivais pas.

- Opale était encore un peu sous le choc mais elle est bien mieux avec sa mère.

J'examine ses flancs, touche quelques endroits. Puis m'éloigne jusqu'au ruisseau. Je me comporte comme n'importe quel loup doit se comporter après une telle histoire. En pensant cela, mon poil se hérisse. Qui était cette louve qui ignorait son prochain ! Qu'avais-je donc dans la tête ! Certes c'était atroce ce qui venait de ce produire, mais ce n'était arrivé qu'à moi ! Est-ce que tout les défunts du tremblement de terre pouvait en dire autant ?! Est-ce que ma mère et ma sœur pouvait-être fière de moi à cet instant ! Je laissais Lunaire dans cette coquille noire, seule dans la souffrance d'avoir fait du mal, et tout ceci était si injuste ! Si laid !

Je me levais soudainement, la queue battante d'une nouvelle vigueur. Le monde et des dizaines de loups avaient succombé, et moi, je n'arrivais pas à regarder en face une louve qui n'y était pour rien...! Je devais avoir honte de ma personne.
C'est alors avec les larmes aux yeux que je m'approchais de la louve. Je devais faire abstraction, je devais faire honneur à mon éducation, à mon passé, à ma personne tout simplement.

- C'est difficile... Lunaire, je sais que tu n'y es pour rien, je te demande pardon pour ce manque de tact.


Je pleurais pour faire retomber la pression, la honte. J'espère que cet instant restera simplement entre elle et moi.

- Je ne savais pas que ton pouvoir était si lourd a porter. Je te pardonne si c'est ce que tu veux entendre, mais tu n'as pas à te faire pardonner. D'autre on plus souffert que moi à ce jour. Reposes-toi. Je...


J'allais mieux. C'était bon de lâcher ce que j'avais sur le coeur.
Impera
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Lunaire
Bêta
Lunaire
Feux Follets : 544
Sam 19 Oct - 12:06





Impera & Lunaire

Qui aurait pu savoir qu'à l'aube — ou bien hier soir, ou au crépuscule de la veille encore, le mois dernier aussi, ou l'année passée — que je croiserais quelqu'un qui me ressemblerait.

Le sourire.
Le sourire, là, mensonger. Celui que l’on réserve aux personnes qui nous ont heurtées, qui nous ont blessées. Lunaire s’immobilise, ses yeux s’embuent. Elle retient pudiquement ses larmes, aussi pour ne pas culpabiliser la guérisseuse qui a des raisons de lui en vouloir. Elle pince la bouche, se mord la lèvre jusqu’au sang ; il faut garder la face. Au moins pour faire honneur à son rang, pour prouver que son cœur est plus fort qu’il y paraît. Elle a déjà trop chialé en sortant de l’eau. Ses congénères n’oublieront pas de si tôt la couleur de ses larmes.

Elle lâche un soupir las, se recouche complètement, puis laisse ses paupières recouvrir la vision affreuse des faux-semblants. Au fond de son cœur, Lunaire a une légère amertume. Elle n’aime pas le calcul, la manipulation. Elle a les masques en horreur. Si son amour indicible pour Henael la force à accepter le sien — la vilaine neutralité qui lui ressemble si peu —, Lunaire connaît trop peu Impera pour excuser la manœuvre.
Parce que Lunaire est le sang, la vie, le soleil, la richesse débordante des sentiments, le hurlement d’un rire qui n’est jamais enchaîné. Personne n’a jamais été aussi libre. Personne ne le sera, d’ailleurs. Car ils ne veulent pas renoncer à la sécurité des fers, à la planque qu’ils se sont creusés avec les années. De peur d’être blessés, sûrement.

Il y a un bruissement dans l’air. Les oreilles de la sentinelle se plient dans la direction concernée. On vient vers elle. Elle devient raide comme une pique. Elle n’est pas suffisamment mesquine pour croire que la guérisseuse lui veut du mal, mais ses muscles répondent — bien malgré elle — à l’individu qui pénètre dans son espace vital. Ses yeux s’ouvrent à nouveau. On lui propose de l’eau. Son pouvoir à elle n’est pas méchant, il est délicat.
Comme Impera.

Elle se désaltère longuement pour soulager la brûlure dans sa gorge, accorde à la femelle de l’étudier. Elle s’emmure dans le silence, un peu paumée entre la colère — envers le monde entier —, l’épuisement, la douleur qui mange ses méninges.
Puis les choses changent. La guérisseuse, à côté de son cours d’eau, se redresse. Son langage corporel a évolué. Elle se rapproche encore une fois mais c’est différent. Son visage exprime les remords, sa bouche aussi. Lunaire hausse l’épaule sur laquelle elle n’est pas allongée. Son ventre se serre. C’est bouleversant de regarder quelqu’un qui pleure, surtout dans les yeux. Son reflet est noyé par les perles salées que les cils chassent.
La sentinelle lui donne du temps pour se libérer, cracher son fardeau d’une voix qui flanche. Paradoxalement, ses propres sanglots se sont retirés profondément en elle. Lunaire est redevenue le bloc de ciment que ses proches connaissent. Celle qui ne pleure jamais, quoi qui l’accable.

« Il m’a déjà sauvé la vie, Impera. » (Sa voix est rauque, pleine de fatigue.) « Il n’est pas sanguinaire, il n’est pas mauvais. C’est un pouvoir qui peut même apporter l’apaisement ; je le sais pour l’avoir vu soulager ma mère quand la maladie lui faisait vivre un enfer. Il répond seulement à des besoins : les miens. Si j’ai peur, il me protège. Si je meurs, il me défend. Si j’aime assez quelqu’un qui s’en va ou qui s’éteint, il soulage ses peines. Il ne sait seulement pas faire la différence entre une peur créée par un ennemi qui m’a mise à terre et un accident. Donc il s’en prend à celui qui est le plus proche. »

Elle pousse un soupir usé. Parler de son pouvoir la dérange. Elle a l’impression de se livrer sur ses faiblesses, sur les rares choses qui peuvent lui prendre la vie.

« Henael est la seule qui ne subisse jamais ses foudres. Je ne sais pas pourquoi. Elle paraît immunisée contre ses effets. Sans doute parce qu’on a grandi ensemble, que j’ai eu des centaines de plaies à cause de nos jeux dangereux. Il ne la discerne pas. Pour les autres, il faut simplement m’écouter : fuir quand je le demande. Je ne dis pas que tu es responsable de ce qui est arrivé, hein. Tu n’y es pour rien. Tu voulais seulement m’aider. Mais je préfère prendre le risque de mourir seule durant le laps de temps où je suis dangereuse pour autrui plutôt que de vous faire du mal. Tu comprends ? »

Ça y est, Lunaire est libérée de son fardeau. Elle a mise en garde la guérisseuse qui sera chargée de la soigner, dorénavant. Un pareil incident ne se reproduira plus jamais.

« Je suis désolée de ne pas être passée avant pour te prévenir. Je n’ai pas eu une minute à moi ces dernières semaines. Menhit s’occupait de moi depuis longtemps. J’ai fini par oublié que ce n’est pas dans la nature des guérisseurs d’attendre que le patient sombre dans le coma avant de procéder aux soins. »
(c) DΛNDELION
Lunaire
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Impera
Guérisseuse
Impera
Feux Follets : 196
Sam 19 Oct - 19:46
Lunaire commença alors à tout déballer. D'abord d'une voix rauque, puis elle commença à m'expliquer plus en détail ce pouvoir que je considérais comme maudit. Je voyais bien qu'elle essayait de me faire changer d'avis. Qu'il y avait des bons côtés dans tout ceci, qu'il y a toujours quelque chose de bon dans ce que la nature à créer. Je l'écoutais en reniflant bruyamment, hochant la tête de temps en temps. Ses arguments ne pouvait être que juste. C'était elle, après tout, qui portait ce pouvoir, pas moi. Je n'aurais pas put, dans tout les cas, je n'aurais pas été assez forte.
J'attendais qu'elle termine. Un silence fuyant s'installa alors que je réfléchissais.

- Je comprend.

Je réfléchissais toujours et encore. Puis ma tête se mit en mouvement de gauche à droite.

- Non je ne comprend pas. Chacun son job Lunaire.

Je la regardais avec un nouveau sourire, cette fois-ci sincère et déterminée.

- Je suis ici pour que vous, je la touche de la patte, ne mourriez pas. C'est ça mon job. Je n'ai pas le choix Lunaire. Tu préfères le risque de mourir plutôt que de nous faire du mal ? Je préfère souffrir et faire tout mon possible plutôt que d'échouer et de perdre une vie. La meute n'a pas besoin de ça. Tu es importante ici, un avenir puissant et radieux t'attend, j'en suis persuadée.

J'hésitez à dire tout haut ce que je pensais tout bas. La connaissant, elle refuserait. Mais mieux valait essayer non ?

- Je ne sais pas ce que Menhit faisait pour toi... c'est vrai, il était incommensurablement plus expérimenté que moi de ce que j'ai pu en voir, mais, maintenant j'aimerai t'aider. Peut-être qu'il y a un moyen pour que tu maîtrises tes émotions ? Je te crois quand tu dis que ce pouvoir est bon pour toi. Mais peut-être y a t'il moyen à plus le contrôler, le maîtriser ? Alors d'accord, c'est décidé, je t'aiderai !

Je m'étais levée toute revigorée par ce nouvel objectif. Je l'a regardais les yeux brillant, le sourire au babine. Cela pouvait être un beau défi qui commençait. Une belle aventure. Je savais qu'elle refuserait sans aucun doute mon aide. Par qu'elle moyen j'allais procéder ? Je n'en avais aucune idée, mais peu importait, j'étais déterminée.
Impera
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Lunaire
Bêta
Lunaire
Feux Follets : 544
Lun 21 Oct - 15:24





Impera & Lunaire

Qui aurait pu savoir qu'à l'aube — ou bien hier soir, ou au crépuscule de la veille encore, le mois dernier aussi, ou l'année passée — que je croiserais quelqu'un qui me ressemblerait.

Impera paraît se défaire peu à peu de sa méfiance, de ses doutes, de sa gêne. Les faux-semblants sont remplacés par de vrais sourires qui réchauffent son cœur plein de peur. Elle ne veut pas être rejetée, Lunaire. Yuubae est sa famille. Sa raison de respirer, en réalité. Être repoussée par ses proches est un déchirement.
Elle pouffe devant son impétuosité. Ouais, c’est vrai. Chacune son job. Mais, Lunaire a une certitude, les deux femelles sont prêtes à mourir dans l’exercice de leurs fonctions. Elles se ressemblent. Plus que prévu, sans doute. Les quelques préjugés qu’il lui restait sur les guérisseurs s’évanouissent soudainement. Ils ne se cachent pas, ils mènent seulement un combat différent du leur.

Lunaire écoute pensivement Impera exposer ses idées. Menhit aussi avait suggéré une chose similaire, quand la sentinelle était encore apprentie. Son pouvoir se manifestait alors plus souvent, de façon aléatoire et dangereuse. Elle hoche la tête.

« Ton prédécesseur disait la même chose. Mon pouvoir était réellement incontrôlable quand j’étais plus jeune. J’étais très émotive, donc il bouillonnait sans arrêt. Comme j’étais généralement seule avec Henael, il n’y avait pas spécialement de problème ; mais j’ai dû m’enfuir un jour en plein entraînement parce qu’il avait commencé à blesser mon mentor. Grâce aux exercices de méditation — et avec le recul des années, évidemment — je peux le contrôler suffisamment pour qu’il ne m’oblige pas à rester seule en permanence. Il y a sûrement un moyen de poursuivre ce travail pour que j’apprenne à le diriger. Je suis fatiguée pour le moment mais on en reparlera. Si tu as des idées, je suis preneuse. »

La femelle bâille, se rallonge plus confortablement — en prenant garde à ses blessures —, puis somnole en laissant la guérisseuse reprendre sa petite vie en parallèle. D’une certaine manière, être à nouveau accompagnée pour se guérir de l’impulsivité de son don lui fout du baume au cœur.
(c) DΛNDELION
Lunaire
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