Thème n°4 - Aurore Étoilée - feat Lunaire
 
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Hello, sweet grief. [Impera]
Lunaire
Bêta
Lunaire
Feux Follets : 544
Sam 26 Oct - 22:58
Avec Impera — 26.10

J’aimerais que mon cœur se change en pierre.
En joyau.
En diamant.

Incassable
Inaltérable

Je ne causerais plus aucune souffrance si je n’en ressens pas moi-même ; du moins, je crois. Le pouvoir ne serait pas éprouvé. Il n’aurait pas à bondir parce que je serais incapable de perdre pied.

Je suis la seule responsable de son irritabilité.

La seule qui ne réussisse pas à lutter sans qu’il soit à mes côtés. Je peux me mentir, me leurrer, dire que je n’ai pas souffert de son absence quand les pouvoirs ont cessé de couler dans nos veines ; mais je ne peux pas réellement me duper. Je l’aime autant qu’on peut aimer un bout de soi.
Je ne peux pas le museler pour l’éternité. J’en ai conscience. Je ressasse depuis deux semaines. Depuis ce regard échangé avec la guérisseuse, à la réunion. Je sais que je représente un danger pour les miens, à l’heure qu’il est.

Une bombe à retardement.

J’ignore quels effets un pareil don pourrait avoir sur des petits. Je ne peux pas m’empêcher de repenser à mes parents ; eux qui veulent que j’ai des bébés. Comment espèrent-ils qu’ils survivent à l’accouchement ? Le pouvoir se réveillera à la seconde où je commencerai à souffrir. Il pourrait s’en prendre aux nouveaux-nés.
Une nausée me retourne l’estomac. J’ai le pouvoir de mettre à mort mes propres enfants. La mort, oui.
Ne nous méprenons pas — des gamins aussi jeunes ne survivraient pas à une épreuve pareille. Sitôt nés sitôt persécutés.

Je pince les lèvres. C’est ce qui m’a encouragé à franchir le cap, je crois. Alors je m’annonce à Impera, la guérisseuse, d’un raclement de la gorge. Je suis à l’entrée de son repère, n’ayant pas osé pénétrer son monde sans permission. Surtout sans savoir si quelqu’un est en train de se faire soigner.
Je m’assieds, la queue enroulée autour de mes pattes antérieures. Je patiente calmement, le visage neutre. Quand, enfin, j’aperçois la louve qui se rapproche, je lui accorde un sourire chaleureux. Je l’apprécie. Son courage, surtout. Sa dévotion, aussi.

« Salut. Je sais qu’il est tard mais… J’ai repensé à notre conversation. Tu sais… à propos de mon pouvoir. Je voudrais apprendre à le contrôler. Je ne sais pas si tu as du temps à m’accorder ? »

En réalité, c’est pour me confier que je suis venue. C’est sûrement égoïste de ma part, je sais que mon don l’a blessé — en plus de lui avoir collé une frousse impressionnante — alors ce n’est probablement pas la personne adaptée. Je pourrais la heurter un peu plus. Ou l’inquiéter pour l’avenir de la meute. J’ai cru discerner de la désapprobation dans ses yeux, le jour de la réunion. Je ne sais pas réellement quoi en penser.
Je soupire.
Pando
Lunaire
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Impera
Guérisseuse
Impera
Feux Follets : 196
Mar 29 Oct - 15:51
J'étais rentrée tôt dans la matinée, la gueule pleine de toiles d'araignées et de bouts de boix. J'avais au moins un beau stock contre de graves blessures ou des urgences pour la mauvaise saison. Cette petite excursion m'avait revigorée l'esprit, la nuit avait été longue, encore une fois, même si cela n'était pas arrivée depuis longtemps, un nouveau cauchemar mélangeant tremblement de terre, perte de pouvoir et sang d'une mère et d'une sœur m'avait assiégé mes songes durant une bonne partie de la nuit.
La matinée était d'un ciel bleu couleur de glace, frais certes, mais cela annoncée une belle journée en pleine saison des feuilles mortes.

Alors que j'étais en train de ranger ma petite récolte dans les cavités de pierre un bruit me fit dresser les oreilles en arrière. Me retournant, ce n'était autre que Saké, le guerrier qui ne cessé jamais de se blesser. Je savais pertinemment que ce jeune mâle adorait venir simplement me voir, et même si d'habitude son arrivée me faisait rire intérieurement, aujourd'hui, cet aspect drôle ne me fit pas rire du tout. Il avait un regard dubitatif alors qu'il entrait sans me demander la permission dans la tanière. En y réfléchissant; cela faisait bien depuis que je lui avais demandé de partir pour me retrouver seule avec l'espion qu'on ne s'était pas revu. Et qu'elle erreur de ma part, Saké semblait m'en vouloir et depuis le rétablissement de Nehëmah je n'avais pas eu nouvelle de lui. Il ne valait mieux pas y penser car sinon je sentais une farouche colère monter en moi.

- Hum hum, excuse-moi Impera... j'ai besoin de te parler.

La pire phrase que je pouvais attendre de la part du guerrier, je ne voulais absolument pas entendre ce qu'il avait à me dire. En d'autre circonstance, peut-être mais le moment était très mal choisit en cette période de trouble. Je reculais de mon stock de plantes pour me tenir face à lui. Je gardais un petit sourire amical même si ma mâchoire était si serrée qu'elle me faisait mal.

- Pas d'épine dans la patte aujourd'hui Saké ?


- Non.


Le mâle ne rigolait pas du tout, il semblait tendu et son regard balaya ma tanière comme pour vérifier qu'il n'y avait pas de malade ni mon apprenti. Je n'aimais pas ça et avant que je ne prenne l’initiative de m'asseoir je me voyais reculer inconsciemment proche du ruisseau.

- Ecoute si tu n'as pas de problème, je n'ai pas le temps pour t'écouter Saké, j'ai du travail en ce moment.

L'espion parut choquer et s'arrêta net en me regardant de ses yeux surpris. Son regard me fit de la peine, beaucoup de peine, ou était notre petit jeu amical ?

- Tu es guérisseuse, tu pourrais... je vois... j'ai compris, c'est sûr que tu es débordée actuellement.

Le guerrier s'en retourna la queue battante d'un pas furibond et avant que je ne puisse sortir un son de ma gorge serrée, il n'était plus là. Il m'avait fait si peur. Mais à la fois, ce qui venait de se passer me rendit aussi détestable que la teigne durant toute la journée qui suivit.
Ce n'est que le soir, alors qu'il commençait déjà à faire sombre que quelque chose changea. Alors que j'apprenais au jeune comment appliquer un cataplasme, un petit son me fit stopper net mon travail. Pendant une seconde, je pensais que le guerrier étais revenu, et au fond, je l'espérais un peu pour pouvoir m'excuser, mais la louve qui était devant ma tanière me surpris encore plus. La Veilleuse attendait mon feu vert pour entrer et c'est avec une petite curiosité qui faisait du baume au cœur que je laissais Irysviel continuer tout seul. Il s'en sortait de toute manière très bien. Lunaire m'attendait d'un petit regard chaleureux que je ne lui connaissais pas encore très bien, mais je me surprenais moi-même à être très heureuse de la voir. Au fond, il s'en était passé des choses depuis leur première véritable rencontre.
Les paroles qui s'ensuivirent de la louve blanche, tandis que je m'étais rapprochée pour la saluer et m'assurer qu'il ne se passait rien de grave, explosèrent quand des milliers de petit éclats dans mon corps. J'en oublié presque mes soucis de la journée et c'est avec un sourire plus radieux que jamais que j'acceptais sa demande.

- Je serai ravie Lunaire de pouvoir t'aider. Attend-moi là, j'ai déjà préparé quelques trucs... je lui lance un petit regard en retournant vers le fond de ma tanière, au cas ou tu viendrais me voir.

Après un dernier sourire je pars prévenir l'apprenti de mon absence. Je ne sais pas pourquoi mais je sens en moi plus de l'excitation que de la peur. Sans doute, je suis heureuse que Lunaire est acceptée la proposition d'une simple guérisseuse. Un Veilleuse au rôle très important dans la meute demandant de l'aide à une simple louve tel que moi, mais il s'avère que cette joie viens aussi du fait de quitter cette zone de confort que je connais que trop bien. Il était difficile à croire que j'aimais bien plus que je ne pouvais l'envisager la compagnie de la louve blanche.

Je rejoignis Lunaire et avec un regard aimable vers celle-ci je lui montrais la sortie. Je voulais me rendre à nouveau à la Cascade au Crystal.
Impera
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