La gueule pleine de feuilles et de racines à l'odeur des terres du centre, j'avançais vers la caverne Yuubae d'un pas, pour une fois, joyeux.

Le ciel était calme et mise à part une légère brise fraîche des saisons des feuilles mortes, j'avais trouvé plein de remède pour l'hiver à venir. Je me refaisais un bon stock et, pour une première année en tant que seule guérisseuse "expérimentée" pour toute une meute, je me trouvais assez bien organisée.
La grande montagne ou on pouvait voir le pic rocheux était inondée de lumière alors que les rayons du soleil le frapper fortement. Cela faisais longtemps que je n'étais pas parti dans ce coin et je me réjouissais de n'avoir croisé personne sur ma route. De plus, l'idée de me balader sur les terres pour trouver des remèdes me faisait monter le sourire aux babines. Quand il faisait beau tout du moins.

Alors que le chemin principal me ramènerai à coup sûr sur mon territoire à l'heure propice, je remarquais un petit sentier de terre qui menait vers les bois. M'arrêtant un instant, je n'avais jamais eu l'occasion de passer par ce chemin. La vilaine petite curiotisé pris le dessus sur moi et, en y réfléchissant il n'y avait aucune meute dans ce coin là. Peut-être allais-je découvrir un endroit avec des têtes de champignons rares ! Regardant le ciel, il me restait encore un peu de temps, et lorsque mes pattes prirent le sentier de terre, un petit frisson d'excitation me parcourut l'échine. Cela faisait du bien de ne penser à rien d'autre que la balade. De n'avoir pas les souvenirs d'un passé ou les angoisses d'un présent.
Les arbres ici semblaient avoir pris vie dans la roche qui montait en piqué. La falaise grise sur le côté gauche jetait une ombre froide sur le lieu et plus j'avançais, plus je commençais à me dire qu'il fallait rebrousser chemin. C'est alors qu'au même moment, dans la roche, un courant d'air arriva jusqu'à moi. L'odeur d'eau pure et l'intrigue de cette nouvelle grotte me chatouilla les sens. Humant l'air pour m'assurer qu'il n'y avait aucun danger, habitant, à l'intérieur, je pénétrais à l'intérieur après avoir déposer mes remèdes dans un petit creux caché. L'odeur était si pure, j'étais curieuse de voir ou mener ce chemin.

Je m'enfonçais dans le coeur de la montagne et plus j'avançais plus la pente était raide est humide. Pendant un tant je me demandais ou j'allais et si l'utilisation de mon pouvoir ne serai pas utile pour virer l'eau sur mon chemin, mais je n'eu pas le temps de réfléchir d'avantage que l'une de mes pattes glissa sur la roche et que mon corps tombait plus bas. Me relevant avec peine, le souffle coupé, j'observais le lieu dans lequel j'étais arrivée. Le boyau s'espaçait pour laisser place à une caverne gigantesque. Ce lieu, dont je ne voyais pas le fond semblait être éclairé par de la lumière verdâtre et fantomatique. Qu'elle était donc cette magie splendide ? Etais-je en train de rêver ?

J'observais avec attention les petites lumières qui éclairaient la galerie. Tout était si splendide ! Si on observait de plus près ces lueurs, on pouvait remarquer des mouvements. Comme des petites billes brillantes et belles.

- Ce sont des lucioles ! déclarais-je tout bas.

J'avançais dans les profondeurs, humant l'air humide sans déceler un quelconque ennemi. Est-ce que j'étais la seule à connaître cet endroit ? Le fait de penser cela fit naître en moi une petite excitation. Un petit ruisseau s'écoulait le long d'un mur pour venir tournoyer plus loin dans les profondeurs. Je le regardais en souriant bêtement. Reniflant l'eau, je commençais à boire doucement cette eau si froide avant de me redresser soudain en ayant entendu un bruit venant de l'entrée. Gonflant mon poil, je me tournais face à l'entrée au loin pour voir apparaître un canidé. La lueur que renvoyait les lucioles sur le corps de l'alpha Yuubae était étrange à regarder. Mais qu'elle surprise avais-je là de croiser la route d'Henael dans un lieu si particulier.
M'ébrouant pour remettre mon poil correctement, l'arrivé de l'alpha m'avait fait peur.

- Je...non. Ma curiosité envers le tunnel là-haut m'a amené jusqu'ici. Je ne voulais prendre qu'un raccourci au départ mais quand j'ai vu la grotte...

Je lançais un petit coup d'oeil vers Henael. La seule fois ou j'avais vraiment accomplis quelque chose en sa présence avait été le sauvetage de Nehëmah. J'étais encore si peu à l'aise en sa présence. Pour moi, Henael avait été la sauveuse. Celle qui avait sauvé les Kuragari de la fin. Celle qui nous avait recueilli, aider, donner une chance. C'était si... étrange de l'avoir en face de moi. Ici.

- Et vous ? Que faites-vous ici ? Je ne connaissais pas cet endroit auparavant, il semble sortit d'un rêve.

Mon museau s'élevait vers le plafond pour regarder une petite luciole s'envoler plus loin.

Je sentais son regard sur moi. Comment ne pouvait-elle pas sentir ma gêne, cela était impossible. Elle devait se voir à des kilomètres à la ronde. De plus, le fait de penser ainsi me donnait encore plus l'impression d'être une jeune petite louvette sans défense.
Je plongeais un regard timide vers l'alpha qui avait un léger sourire sur ses babines.
De ce faciès, je me détendis un peu et regardais à nouveau les alentours de ce pays merveilleux.
Ce fut mon tour d'avoir un sourire sincère sur mon museau. C'était gentil de la part d'Henael. J'avais bien envie de lui demander qu'est-ce qu'elle faisait si loin du territoire ? Une mission ? Un problème ? Ou simplement une chasse ou une balade ?
Toutes ces questions... Je perdais la tête ou quoi ? Henael avait bien le droit d'être là ou elle était.
La louve blanche semblait être partie dans ses propres pensées. Cela devait être étrange de l'extérieur, deux louves observant ce milieu particulier. Pour ma part, on ne voyait pas le bout, et si en réalité, la même surface du monde extérieur se trouvais dans ses tunnels et ses cavernes ? Etait-ce possible ?
La proposition de l'alpha stoppa nette un nouveau questionnement qui commençait à me donner mal au crâne. J'arrêtais également ma contemplation d'un filet d'eau sur une paroie pour me tourner vers Henael.
Le voulait-elle vraiment ? Je ne savais pas si bien faire la conversation que ça et puis, je ne voulais surtout pas l'embêter ou l'ennuyer. Et puis, après tout je n'avais jamais eu vraiment l'occasion de lui parler. Enfin de lui dire ce que j'avais sur le coeur depuis la réunification des meutes. J'hochais donc la tête souriante.

- Je veux bien. Enfin... il ne faut pas que cela vous dérange !

Je commençais à remonter la pente avant de jeter un dernier coup d'oeil derrière moi.

- Il faudra peut-être que je revienne un jour, il y a peut-être des mousses et d'autres remèdes à l'intérieur.

Je ne savais pas vraiment pourquoi je lui disais ça. C'était bête.
Remontant, je prenais mon petit tas dont j'avais pris soin de cacher. Comment j'allais faire pour lui parler en fait, si j'avais la gueule pleine de plantes ! Impera... ça ne va plus du tout dans ta tête... Je reposais donc le paquet en attendant Henael. J'apréhender comme une enfant sa venue. C'était le moment ou jamais...

- Hum... Henael, avant de repartir, je... je n'ai jamais eu l'occasion de...

Que c'était compliqué cette histoire !

- de te dire merci.

Il ne fallait pas que je m'arrête là quand même.

- Merci pour ce que tu as réussis à creer. Tu as offert au Kuragari une nouvelle chance. Enfin je sais que l'on ne parle plus des anciennes meutes mais... Je te dois beaucoup, et je voulais que tu le saches.

Mon malaise qui s'ensuivit fut alors plus grand encore, mais étrangement, j'étais heureuse de lui avoir partager mon sentiment enfouis depuis tout ce temps.

A l'extérieur de la meute depuis plusieurs jours, je vagabonder à droite, puis à gauche, sans rien appercevoir, comme si tout le modne c'était fait passé le mot pour ne m'offrir aucune information pour les miens. Je n'étais donc pas rentré, je restais à l'extérieur et ainsi cela m'offrait la possibilité de ne pas tomber sur la guérisseuse Yuubae. J'étais loins à l'idée d'imagier que le destin, voulait absolument que je la rencontre encore une fois.

Alors que je m'aventurer vers le centre, je sentis l'odeur de notre dominante accompagnée de celle de fleur et de la guérisseuse. Un long soupir sort de ma gueule quand je les apperçois. La voix de la dominante traverse le silence pour s'incruster dans mes oreilles. Au moins, cela voulait dire que je faisais bien mon travail, mais sa seconde phrase me rendais moins heureux. Elle ne me laissa pas le temps de répondre, qu'elle partit immédiatement... J'observais la femelle, sans aucune expression avant de tourner la tête pour prendre la route.

« Aller viens. »

Le regard qui s'illumina chez Henael fut comme un petit artifice dans mon estomac. Je savais maintenant qu'il n'y avait pas à avoir de gêne. Encore plus, j'aurai dû l'a remercier depuis longtemps déjà, j'avais trop tarder. Le fait que Menhit ait disparu depuis plusieurs lunes me donnait maintenant le plus haut pouvoir de guérisseuse et la responsabilité de parler à Henael sans être dans le malaise. Je le comprenais enfin, c'était une bonne chose, j'avais encore tant de choses à apprendre.
Je lui rendis alors son sourire en comprenant ce qu'elle voulait me dire.
Après avoir récupérer mon petit paquet, je l'a suivais dans le calme. Quelques corbeaux croassaient ici et là en haut des sapins pendant que nous remontions le sentier de terre. Soudain, Henael m'intima de m'arrêter, ce que je fis sans tarder le coeur s'accélérant soudain. Avec mes feulles toutes proches de mon museau je ne décelais rien d'autre que leurs odeurs. J'observais le lointain en appréhendant la suite. Ce fut alors une multitude de sentiment qui déferlèrent en moi à l'approche de Nehëmah. Je remarquais que je serrais un peu plus les feuilles et les racines dans ma gueule et il valait mieux que je cesse si je ne voulais pas tout écraser.
Je ne le salua pas tandis qu'Henael le félicité de son camouflage. Je le regardais, sans ciller pour une fois. La proposition de l'alpha me tomba des nus et si je n'avais pas eu les remèdes dans la gueule je l'aurais sûrement fait croire que je pouvais rentrer toute seule. Mais la volonté de la louve était tel et lorsqu'elle s'éloigna je pouvais lire sur le faciès du mâle la déception. Oh s'il le prenait comme ça, il pouvait lire la mienne avec autant de facilitée.

- Aller viens.

Je plissais les yeux, je l'examinais. J'attendais de ne plus entendre les pas d'Henael dans le lointain. Mais je ne bougeais pas. Je ne savais pas par quel moyen cette relation en était arrivé là avec Nehëmah. On pouvait très bien nous comparer à un noeud impossible à dénoué tant le coeur était serré. Je sentais en moi, la colère certes, mais aussi la vulnérabilité, le secret, et ce pique qui faisait faire des bons à mon coeur lorsque son regard émeraude transpercé le doré de mes yeux. M'apercevant à nouveau que je serrai mes remèdes, j'avançais toutes rêveries du lieu que j'avais découvert envolé.
J'avais la tête haute, le regard de pimbêche que j'avais jadis...avec Karagane.
Je suivais l'espion sans mots dire.
Après un temps dans le silence, un promontoire donnant une vue imprenable sur les glaciers au loin et le territoire Yuubae me donnèrent l'envie de faire une pause. J'étais si tendu que j'en avais mal à la mâchoire et c'est ainsi que je déposais mon petit paquet sur une roche.

- Je veux faire une pause.

Il n'y avait plus de délicatesse dans ma voix, du moins il n'y avait pas la voix que j'avais avec les autres. Pourquoi étais-je si hautaine avec lui ? Je voulais sûrement lui faire payer sa neutralité, son manque de tact et sa brusquerie aussi, peut-être... Une véritable Impera jeune.
J'observais alors le ciel qui prenait une teinte orangée et les montagnes dans le lointain. Il y avait encore de la marche ! Une grosse rafale ébouriffa toute ma fourrure et je frissonnais un instant avant de passer ma langue sur mes babines. Elle était si sèche.
Je me risquais un regard vers l'espion. Ses manières de ne percevoir aucune émotion dans ses yeux m'agaçait un peu plus. Le soleil renvoyait des rayons foncés sur son pelage pâle. Il avait une de ces prestance. Il était magnifique dans ce paysage.
Écarquillant les yeux de stupeur, je détournais le regard vers l'horizon en jurant contre moi-même. Mais ça n'allait vraiment pas ! Reprenant mes émotions dans le bon sens je déclarai en avalant au début avec difficulté.

- Je ne vois pas pourquoi elle t'a demandé de me raccompagner... Tu peux partir si tu veux... je ne veux pas te causer souffrance plus que cela.

Je marchais sans regarder derrière moi une seconde, puis la voix d'Impera arrive jusqu'à moi pour me dire qu'elle était fatiguer. Je me tourner pour la voir, elle avait posé ses brindilles et était montée sur un promontoire. Je m'assoyais en l'observant, en attendant qu'elle finisse de se reposer. Les paroles qui précédèrent était assez futile et enfantin pour toi, même si dans un sens j'aimais assez bien sa compagnie, je ne pouvais pas faire comme si la dominante ne m'avait rien dit.

« Je vais me faire arracher les poils si je rentre sans toi, de plus, avec tes fleurs, tu ne sentira pas le danger venir... »

Je voulais lui dire que je voulais la protéger, comme pour la dernière fois, parce que au final, je l'appréciais et malgré ce qui c'était passé entre nous, je ne lui voulais aucun mal. Même eux avait réussi à rester discret et ils avaient voulu l'aider dans la tanière la dernière fois. Mais je ne pouvais pas lui dire directement, je préférais le faire de manière plus subtile en espérant qu'elle ne s'en rende pas compte.

Je me doutais qu'il dirait cela. En réalité, c'était évident. Bien sûr qu'il n'allait pas se mettre en l'encontre d'un ordre de l'alpha. Mais j'avais cette colère, ce mélange de sentiment qui me perdais un peu. J'avais envie qu'il paye ce je ne sais quoi. Peut-être sentirait-il quelque chose ? Peut-être rien. Mais j'avais tellement envie de lui faire comprendre qu'il m'avait blessé en me rejetant tout sur ma personne. Comme si tout étais de ma faute et qu'il n'avait rien à se repprocher.

- Ce ne sont pas des fleurs déclarai-je sur un ton peu convainquant. Racines de pissenlit et feuilles de menthes ajoutais-je par la suite en lui lançant un petit regard provocateur.

Mes ma moquerie fut de courte durée. Je redirigeais mon regard vers les montagnes de glaces au loin aussi vite que je le pouvais. Nehëmah m'avait regardé avec une expression que je découvrais pour la première fois. Je m'imaginais encore des choses sans aucun doute mais que pouvait'il bien se passer dans ma tête. Je me sentais frémir un instant alors qu'il n'y avait pourtant pas de bourrasque et les pointes de mes oreilles chauffaient d'une étrange manière.
Ne pouvant me résoudre un instant de plus à continuer dans cette situation, je faisais demi-tour pour reprendre mes remèdes.
Je passais devant le mâle sans plus de chichi, la pimbêche s'était envolée, pour un temps du moins.
Puis je m'arrêtais. Mes remèdes ne m'aidaient pas beaucoup et c'est avec un soupir que je l'ai déposé sur le sol.

- Excuse-moi Nehëmah.

Mon cœur s'accélérait, mais je ne comprenais toujours pas pourquoi. La colère, je devais être en colère.

- Je ne sais pas pourquoi je me comporte comme ça.

« Cela ne change pas grand chose, tu ne sentira rien avec leur odeur. »

Je lui répondais comme si tout étais normal, comme si j'étais normal, un peu taquin peut-être, je ne sais pas vraiment, mais je trouve cela amusant dans un sens, cela me fais du bien. Par la suite, la femelle s'excuse, je ne sais pas pourquoi, elle est étrange, je ne voulais pas lui faire peur, étais-je un monstre enfin de compte ? C'était possible.

Je la regardais, sans vraiment savoir quoi lui répondre. C'était comme si elle avait changé de personnalité en une seconde. Pourquoi faisait-elle ça ? Avait-elle pitié de nous en fin de compte ? C'était la chose qu'on horrifiait le plus, avoir pitié de nous... Nous sommes des êtres comme les autre, on n'a pas besoin d'être aidé ou autre, on peut survivre, mais ça, personne ne le sait, car nous sommes différent, et c'est ce qui leur fait peur.

On se retourne pour avancer un peu en lui tournant le dos. Assis en ramenant notre queue vers nous, la tête haute, j'observais ce qu'il y avait devant moi, des arbres, et seulement des arbres, mais c'était mieux que de lui montrer un visage sombre.

« Arrête de t'excuser, à part les mettre en colère ça ne fait pas grand chose. »

La phrase qui suivit les pas du mâle me fit redresser les oreilles. Je reprenais vite les plantes dans ma gueule pour le suivre.
Nous quittions le promontoire pour nous ré-enfoncer dans les bois. Je savais très bien que les quelques mots de l'espion m'avait réchauffer le coeur. Comme si, la colère avait fondu, je me posais maintenant les questions auxquels j'avais le droit de me poser. En réalité, je comprenais les mots de Nehëmah comme une paix entre nous deux. Il m'avait parler de son plein gré des autres. De son pouvoir qui me posait de nombreuses questions, qui avait causé ce noeud entre nous deux. Le fait qu'il ne fasse qu'une allusion à cela m'apaiser et me redonner espoir. Espoir ? Mais qu'est-ce que je racontais encore... M'avait-il pardonné ?

Je n'osais pas lui poser la question, j'avais bien trop peur qu'il ne se renferme plus qu'il ne l'étais déjà. J'avais peur qu'il me déteste plus comme si je remuer la griffe dans un plaie. Je trottinais jusqu'à son flanc pour me rapprocher de lui. Non pas que j'en avais envie, non se serai étrange ? Mais plutôt pour qu'il m'entende parler, oui c'était pour cela. J'avais envie qu'il m'explique un peu plus ses camarades. J'éloignais les mauvaises pensées et l'étrangeté de la chose, je commençais à connaître de nombreux pouvoirs chez les autres, qui n'étaient pas simple de porter le fardeau.

- Ils... mhh Eche qu'ils m'aiment bien auchmoins ?

Question stupide. Mais pourquoi diable j'avais posé cette question. Ma curiosité et ma stupidité n'avait-elle aucune limite ? Qu'elle crédibilité avais-je, j'avais un bout de racine coinçait entre les crocs.

- Oublie.

J'avais du mal à articuler, je ne voulais plus qu'une chose rentrer le plus vite possible. Si Nehëmah accepterai un jour de m'en parler, je devais au moins avoir la possibilité de répondre d'une manière potable.
Je soupirais en baissant les yeux sur mes pattes. Nous nous rapprochions de Yuubae maintenant. Un petit sourire que je détesta s'installa sur mes babines. J'étais heureuse de marcher à côté de lui.

La route reprit en direction de la meute, on avait traversé la frontière mais pas encore atteint sa tanière. Mais les mots qu'elle prononça me figea. J'ai du m'arrêter, assez surpris de sa question, je ne savais pas vraiment quoi dire, c'était la première fois que quelqu'un me posait cette question et cela éveilla la curiosité chez eux, tout comme chez moi.

« Eh bien, il sont curieux, un peu comme moi, tu n'es pas comme les autres. »

Voilà un moment gênant, voir même extrêmement gênant, je ne savais pas quoi répondre et cela me faisait perdre mes moyens. Oui, elle nous intriguait, pourquoi ? eh bien, comme je lui ai dit, elle n'est pas comme les autres, elle veux les connaître, était-ce une chance d'avoir une confidente ? Le seul qui me comprenait avait perdu la vie, personne ne pourrait le remplacer, mais j'avais bien besoin d'une âme charitable pour m'épauler et m'aider à les contrôler. C'est la haine et la peur des autres qui m'empêche d'être serein et de vivre normalement, car ils ne sont pas des monstres, ils sont comme mes frères.

« Tu voudrais qu'on passe un peu de temps tout les deux, loin des regards des autres? »

J'avais osé demander, car on avait pas mal de point communs et au moins, je pourrais être moi même loin de la meute et de ceux qui me crache dessus.

C'était à mon tour de m'arrêter. Nehëmah avait bien voulut répondre à ma question, mais je ne m'attendais pas à ça. Un nouveau fourmillement au bout des pattes et des oreilles se fit sentir tandis que, pour je ne savais qu'elle raison, j'avais envie de bondir et de courir jusqu'au sommet de la montagne la plus proche. C'étais si compliqué à comprendre, si étrange et je ressentais dans mon coeur enfin l'apaisement d'une bonne entente avec l'espion. Henael avait peut-être inconsciemment réglé beaucoup de problèmes.
Je ne développa pas sa première phrase. Il y avait ce malaise bien connu maintenant qui s'était installé entre nous deux. Je souriais pourtant bêtement. Ecoutant le silence et les battements assourdissant de mon coeur qui me vrillait la tête.
Si je m'étais préparé à sa deuxième question je n'aurais sûrement pas lâcher bêtement mes remèdes par terre. A son regard, je savais qu'il ne se moquait pas de moi. L'espoir qu'il veuille recoller les morceaux brisés me réchauffait encore plus le coeur. Je lui souriais enfin d'un regard brillant. J'aurais explosé de rire si l'on m'avait dit qu'il y a quelque minute je voulais lui faire payer se je ne sais quoi. Je voyais qu'il voulait apprendre à me connaître comme je voulais faire de même. Pourtant guérisseuse d'une meute, je ne m'étais pas encore si bien intégré que ça aux autres. Je remerciais du fond du coeur une alpha bienveillante, et j'appréciais sans nul doute une veilleuse drôle mais sérieuse quand il le fallait. Je n'avais pas d'amis ici, les derniers Kuragari étaient sois plus âgés soit, surtout les femelles, jalouses et rancunière de ce que j'avais pus dire dans le passé en compagnie de ma soeur.

- J'aimerai bien Nehëmah. J'aimerai beaucoup.

Je le regardais le sourire aux babines. J'étais bien là en fait, rien à faire, rien à penser. J'écarquillais les yeux soudain en reprenant mes remèdes dans la gueule les joues en feu.

- Maiche rentrons pour l'inchtant.

J'avais de l'énergie dans les veines. Je n'aurais su dire d’où me venais cette joie de vivre soudaine mais j'avais l'impression que rien ne pouvais m'arriver aujourd'hui. Ce qui étais bien une première...

Je frôler cette fois-ci l'espion en ignorant les picotements de mes oreilles, comme un louveteau, je lui frôler le museau du bout de ma queue avant de trottiner guillerette vers notre territoire. Tout allait pour e mieux, et au fond, sans se mentir, je savais très bien d'ou me venais cette joie de vivre.