Thème n°4 - Aurore Étoilée - feat Lunaire
 
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Laissez-moi me souvenir. [Hélena]
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Feux Follets : 388
Lun 2 Déc - 20:48
Les jours, peu à peu accumulés dans son sablier, prenaient les couleurs de la mauvaise saison. Celle-là même où l’enfant était née. Elle poussa un énième soupir. Elle s’était arrêtée dans l’Ouest pour bivouaquer quelques jours. Le Sud avait été décevant. Dangereux, traître, il n’avait pas aidé ses souvenirs à remonter et, pire, ne lui avait inspiré que des sales tourments.
Les animaux avaient de drôles de formes, des cris étranges, des voix caverneuses, des hurlements déchirants. Le sable rentrait par les pores, envahissait les poumons, brûlait le corps. Les rares points d’eau étaient assaillis par les mammifères mais aussi infestés de crocodiles peu aimables. Si bien que l’Étrangère avait écourté son séjour dans le désert en décidant que, non, sa guérisseuse de mère ne pouvait décemment pas vivre là-dedans.

La revoilà donc au point de départ, par conséquent. Encore un soupir. Penchée au-dessus de l’eau d’un ruisseau, l’Étrangère se rappela la peur de « Maman » pour ce liquide. Elle fuyait la pluie, l’océan, la brume, les rivières ou les torrents. Elle, pourtant, chérissait cet élément. Il semblait accueillant, presque rassurant avec son chuchotement.
Elle s’asseya au bord pour regarder son reflet dedans. Elle avait réellement les yeux de sa mère. Un bleu vif, sombre au-dehors, clair au-dedans. Mais ces yeux-là n’arrivaient pas à la guider jusqu’à la maison. À croire qu’il y avait quelqu’un, là-haut, bien décidé à la mettre sur des fausses pistes.

Un craquement déchira soudain le silence, la forçant à revenir sur Terre. Elle lança un regard vers la source, les oreilles bien droites, le corps raide. Elle forma plusieurs syllabes silencieuses puis se décida à expulser un vrai son :

- Il y a quelqu'un ?
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Mar 3 Déc - 15:58
"Où es-tu ?" C'était la phrase que je prononcer le soir quand mon père dormait. Je cherchais ma mère décédé. je sortais de al tanière de la nourrice, et je l’appelais sans jamais la voir venir. Je restais assise devant la grotte à attendre sans qu'elle ne montre le bout de son museau. Nuit après nuit, je pleurais, je voulais la revoir, elle qui avait était si douce et aimante. Puis j'ai arrêter de pleurer, mais je n'ai pas perdu espoir. Je me suis dit que pour la retrouver, je devais partir, partir à sa recherche, à la recherche de celui qui lui avait fait du mal. Alors, j'ai fuis ma meute, j'ai abandonné mon père comme il avait abandonné le cadavre de ma mère, sans un dernier regard, sans un dernier au revoir.

"Montre-toi !" Ce sont les mots que je prononçais, dans le royaume des morts. J'avançais encore et encore, circulant entre chaque âme qui n'avait pas trouvé le repos éternel. Je voulais qu'elle m’apparaisse et qu'elle me câline comme elle le faisait par le passé, mais elle est resté silencieuse sans jamais venir me voir. Peu à peu, j'ai perdu mes émotions, mais un jour, j'ai cessé de chercher, et j'ai gardé mon humanité. Je l'ai rencontré, une louve, un peu plus jeune que moi, mais qui aurait pu croire que le cauchemars recommencerait à sa disparition ?

Un jour, elle est partit, je ne l'ai plus revue. A ce moment-là, j'ai de nouveau sombré dans mon enfance, dans une spirale sans fin. "Où es-tu ?" venait de ressortir de ma gueule, je l'ai attendu dans la clairière, l'endroit où l'on avait partagé d’innombrable moment, mais comme ma défunt mère, elle n'est jamais apparu. Alors j'ai recommencé à rejoindre les mort. "Montre-toi !" J'ai cherché et cherché son âme, mais comme ma mère, elle n'est jamais venu à moi. Mon âme a un peu plus sombré, aujourd'hui, j'ai du mal à rire, je ne suis plus la même qu'avant, et pourtant je continue, car je ne trouve plus le repos.

Avançant dans la forêt, sans l'ombre d'une émotion, je me perd, me noie dans la végétation, je ne sais plus où je vais ni pourquoi j'avance. Puis une voix me sort de mes songes, je lève la tête et la voie. Elle est venue jusqu'à moi...

J'avance, les yeux grand ouvert, je n'y crois pas, et pourtant elle est bien là. Je ne dis rien, incapable de prononcer un mot, la malédiction serait-elle brisé ? Ai-je vraiment retrouvé une personne que j'aimais ?
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Feux Follets : 388
Mar 3 Déc - 16:54
Le vent souffla soudain. Il venait de là où le son provenait. Un vent du Nord, glacé, chargé de l'odeur humide des flocons qui n'arrêtaient décidément plus de les saluer. Pourtant, sous la couche de relents agressifs, l'Étrangère en remarqua un autre ; un parfum familier qui réanima son cœur un peu anesthésié. Il commença à battre fort, à hurler quelque chose qui ressemblait à un prénom. Elle se redressa brutalement pour se retourner complètement vers les ronces qui gémissaient sur le passage d'un loup.

D'une louve.

L'Étrangère demeura muette devant l'apparition. Elle espérait la voir depuis des semaines, l'appelait sans arrêt — au même titre que sa mère ou son père — pour qu'ils viennent la chercher sur les chemins de son errance. Au moment où la môme pensait ne plus avoir aucune chance de les retrouver, voilà que l'une des personnes les plus aimées au monde déboulait à nouveau dans sa vie. Les larmes coulèrent de ses yeux avec une violence inouïe, ravageant son pelage, s'engouffrant dans sa bouche, glissant sur son menton.

Elle piétina un peu sur place, hésitante, puis se pressa de rompre la distance. Elle sauta littéralement sur sa meilleure amie, les envoyant au sol toutes les deux pour frotter son visage contre la fourrure froide de l'autre femelle. Elle laissait échapper des sanglots bruyants en murmurant des choses incompréhensibles, accrochée de toutes ses forces à sa « bouée » soudainement retrouvée.

- Na-na... (Sa voix était entrecoupée de balbutiements et de mots mal noyés par ses pleurs.) J'étais si perdue ! Je n'arrivais plus à rentrer ! C'était affreux, si loin, si seule ! J'ai cru que j'allais mourir dans le désert ou dans les marécages ! Il y avait plein de gens bizarres dehors ! Je ne partirai plus jamais...

Elle se décida finalement à se redresser pour redonner de l'espace à sa meilleure amie. Pas beaucoup mais au moins assez pour respirer normalement. Ses yeux trahissaient un affolement certain, de même que ses oreilles couchées sur son crâne, sa queue gardée près du corps, les lèvres tremblantes.
Dieu merci, pourtant, l'Étrangère avait été remise sur la route des siens.
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Mer 4 Déc - 10:30
La blanche s'agite, je l'observe sans l'ombre d'un sourire, elle hésite, puis finalement, elle se rapproche rapidement jusqu'à ce que nos deux corps tombe dans la neige. Elle pleure, je l'entend pleurer, mais je ne sais pas quoi faire, dois-je rire de bonheur ou pleurer de tristesse ? Je ne sais plus. Une larme coule, puis une seconde l'accompagne. Elle ne veux plus partir. Ce sont ces mots qui m'ont touché, qu'elle désirait rester. J'arrive à être triste, mais moins qu'avant, c'est si étrange, si mélancolique, moi qui voulait ressembler à celle qui avait perdu la vie, je devenais con parfit opposé avec ce don dans lequel je pouvais me réfugier.

« Tu...m'as manqué. »

J'avais hésité au début, mais j'ai finis ma phrase, je suis perdu dans mes émotions, je ne sais plus ce que je dois faire et dire, mais il est vrai que même si je semblait plus distante, je ne mentais pas. Oui, elle m'avait manqué, même énormément. Mon coeur avait comme cessé de battre, il avait été déchiré, comme si j'avais perdue une partie de mon être, comme si je n'étais plus qu'une moitié. Je l'aimais en réalité.
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Feux Follets : 388
Ven 6 Déc - 19:39
Elle chercha la lumière. Oui, la lueur dans ses yeux. Celle, rassurante, que l'Étrangère avait adoré dès la première seconde. Quelqu'un avait éteint la clarté dans son regard. Quelqu'un avait dévoré la minuscule ampoule dorée qui ressemblait vaguement à un reflet du soleil. Elle observa sa meilleure amie, la chercha dans ce corps qui lui appartenait. Elle avait la même odeur, les mêmes couleurs. Tout était pareil. Tout était différent, aussi.
On cassa quelque chose dans son âme. Comme un coup de lame enfoncé en plein cœur. Elle essaya de comprendre, la môme. Elle avait des larmes sur les cils, dans la bouche, sur la langue. En face, seules une ou deux larmes parvenaient à se faire la malle. Son palpitant battait la chamade. Elle s'inquiétait pour Hélena, pour celle qui avait ce sourire, à l'époque.

- Tu... m'as manqué.

Les lèvres de l'Étrangère formèrent un croissant sincèrement heureux. Une demi-lune teintée de ce plaisir que les mots doux des êtres adorés — révérés, indispensables à une vie — arrivaient à créer. Elle laissa glisser quelques perles d'eau salées encore, sur ses joues, puis récupéra sa place contre la fourrure sombre de sa meilleure amie.
Oh, oui. Hélena était indispensable à sa vie. Au fond de son ventre, une boule d'anxiété se délia. Elle avait cherché son but dans le monde entier, en foulant tous les chemins qui étaient à sa portée ; mais, en vérité, son but était là depuis leur rencontre. Hélena était sa voie. Hélena était la route à suivre, le seul élément qui ne pouvait pas du tout être écarté pour les milliers de jours qui s'écouleraient au fur et à mesure.

- Je ne savais plus quoi faire de ma vie après la disparition de nos ennemis, tu sais. Je n'ai jamais vécu autrement qu'en me cachant, en ne comptant que sur moi ou sur Maman. Je me suis sentie si vide, Nana. Complètement vide au-dedans parce que je n'avais plus ces peurs qui me poussaient à vivre vraiment, à vivre fort, violemment. J'ai pensé qu'un voyage m'aiderait à trouver mon but mais j'ai été bête. Je l'avais sous le nez depuis le début, mon but. C'est toi. Je vais veiller sur toi jusqu'à la fin de mes jours. On ne sera plus jamais seules ni perdues, parce qu'on sera ensemble. Tu veux bien ? On pourrait découvrir le monde ensemble ! Ou rester là, c'est bien ici. On pourrait voir plein de nouvelles choses, les lucioles des autres contrées, chasser...

Elle espérait seulement que ses desseins faisaient envie à la principale intéressée. Elle lui lécha doucement l'épaule pour la faire réagir, pour obtenir une réponse.

- Je te protégerai.

Même contre le monde entier, s'il le fallait.

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Sam 7 Déc - 15:36

«Laissez-moi me souvenir»
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Elle était là, celle que j’avais cherché, celle pour qui j’avais offert une partie de moi, elle était revenue et elle respirait, comme un être vivant. Je voulais pleurer, je voulais rire, et sangloter, mais rien ne sortait pour le moment, j’arrivais à être heureuse, j’avais toujours ce sentiment, mais je reste avait du mal a parvenir jusqu’à moi et cela ne m’effraya pas autant que j’aurais pu le croire. J’étais assez perdue au final, mais j’étais heureuse de la retrouver, de retrouver celle qui m’aidait à vivre et qui m’avait permis d’oublier la dernière personne que je cherchais depuis temps de mois.

« Je t’ai cherché, j’ai…j’ai fais quelque chose d’horrible Lied… »

J’avais sacrifié une part qu’elle aimait, une chose qui pourrait la briser maintenant qu’elle était là. Mais même si j’imaginais le pire, je me fichais de sa réaction, cela ne me faisait ni chaud ni froid, je devenais un monstre et maintenant que j’en avais conscience, je n’en avais rien à faire. Pourrais-je lui apporter ce dont elle cherchait ? Car même si cela ne se voyait pas, je tenais à elle, je n’avais plus peur de l’avouer, elle m’attirait comme un aimant, car elle me compléter, elle avait ce que je ne possédais pas et je me sentais plus forte auprès d’elle.
:copyright: Codage par Zagan.
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Feux Follets : 388
Lun 9 Déc - 18:01
Le sourire de l'Étrangère mourut peu à peu, alors que les paroles de sa meilleure amie faisaient sens dans son esprit. Elle écarquilla les yeux en suivant une nouvelle fois ses courbes à la recherche d'une réponse. Elle ne semblait pas blessée, ni vraiment marquée. Il y avait seulement ce vide dans ses prunelles... Mais la jeune femelle refusait de croire qu'il était définitif. Il devait y avoir une raison à ce drôle d'air, à son calme impérieux dans un moment où elle aurait dû être pleine de sentiments.

La môme pencha la tête sur le côté. Elle se lécha les babines avec anxiété.

- Ce n'est pas grave, Nana. Tu veux me raconter ?

Elle se rapprocha pour caresser le crâne de sa meilleure amie, doucement, comme une mère avec son petit. Elle chercha à lui prodiguer son amour, à refermer ses plaies intérieures. Elle ne comprenait pas de quoi il était question mais la blanche n'abandonnerait jamais celle qui était son tout.

- On réparera ça ensemble, c'est juré. Quoi qu'il se soit passé, quoi que tu aies fait.

Elle remarqua néanmoins qu'Hélena avait utilisé un prénom pour lui parler : Lied. Elle ne se rappelait pas du tout de lui, n'avait même pas l'impression qu'il lui était familier. Elle savait pourtant qu'il devait s'agir du vrai. Elle décida de le laisser de côté. Elle y repenserait plus tard.
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Lun 16 Déc - 11:11

«Laissez-moi me souvenir»
Avec Lied

Elle avait espoir, la blanche, elle restait joyeuse, optimiste, tout le contraire de ce que je devenais au fil du temps. Elle croyait ce vide pouvant revenir mais il était perdu à tout jamais. Je pouvais encore aimer, mais un jour, tout ce qui me définissait finirait par être détruit, mangé par la mort elle même.

« Ca ne peux pas être réparé. »

Pourquoi mentir ? Pourquoi se bercer d'illusion alors que la vérité est toute proche, sortant du bout de mes babines pour frapper de plein fouet la femelle que j'aimais. Je savais ce qui allait m'attendre, un jour je me réveillerais et elle ne sera plus qu'une personne à mes yeux, elle perdra son rôle d'amant, elle ne sera plus que de la chair et rien de plus. Et pour finir, son sort n'aura plus aucun impact sur ma vie, elle ne sera qu'une âme errant dans un monde sans fois ni lois, et je serais là, à l'observer souffrir sans rien éprouver. Voici ma destinée.
:copyright: Codage par Zagan.
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Feux Follets : 388
Mar 17 Déc - 19:06
Ses croyances peu à peu éliminées par les paroles sans appel de sa meilleure amie, l'Étrangère coucha les oreilles sur le crâne. Elle sembla blessée sans réellement savoir ce qui l'avait heurtée. Peut-être le fait que Hélena refuse son aide ? Ou qu'elle se replie dans un monde auquel Lied n'avait pas accès ? Sûrement un peu des deux. Elle hocha doucement la tête contre l'épaule de la jeune louve colorée. Ses yeux rouges lui rappelaient des souvenirs mais avaient l'air d'appartenir à une inconnue.

Elle ne retrouvait plus sa lumière. Elle poussa un soupir résigné, puis se décida à faire un choix : celui de rester à ses côtés, quoi qu'il arrive. Elle lécha la joue avec amour.

- Je resterai avec toi pour toujours, Nana. Tu es mon âme sœur. Je me fiche du reste. D'accord ?

Après quoi, Lied proposa de se reposer un peu ensemble. Elle devait aussi retrouver bientôt ses parents.
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