Au sein de la meute des Kuragari, une mère, la mienne vient de mettre au monde une portée de louveteaux lors d’une nuit de pleine lune du mois d’avril.

Mais le temps relativement froid ou peut être juste le destin, eut raisons de plusieurs vies et il ne resta à la fin que mon frère et moi-même, ma mère ne nous parla jamais de ceux qu’ils perdirent ce jour-là et se contentait de nous donner le plus d’affection possible. Notre père ne venait pas nous voir souvent mais à chaque fois qui nous rendait visite, mon frère était collé à lui et avait des étoiles plein les yeux mais mon père avait un regard froid, vide et même si je ne l’évitais pas, je préférais rester aux côtés de ma mère.

Comme tous les louveteaux nous jouions avec mon frère mais parfois il était assez brutal et me faisait mal,  je me demandais s’il le faisait volontairement ou pas et quand je me plaignais, mon jeune frère me traitait de faible ou de minable. J’ai fini par ne plus trop jouer avec mon frère mais gardait une certaine rancœur envers lui que j’essayais de ne pas montrer. On me répétait assez souvent qu’il fallait toujours rester calme peu importe les circonstances sinon cela me porterait préjudice.

Quand on passa en entrainement à l’âge de 6 mois, je commençais vraiment à développer une certaine jalousie vis-à-vis de mon frère, il était meilleur en combat, meilleur en chasse que moi et cela me rendait fou de rage … ou me plongeait dans une tristesse en fonction des jours, et il passait son temps à me rabaisser devant tout le clan. Ma mère me disait de ne pas entrer dans son jeu, de ne pas lui montrer mes faiblesses mais c’était tellement difficile, j’ai fini par me renfermer, ne me sentant bien qu’avec ma génitrice.

Je finis, non sans mal mon entrainement et j’intégrais le groupe des chasseurs, je parlais de moins en moins à mon frère n’écoutant même pas quand il s’adressait à moi. Puis vint le jour où tout bascula, la perte des pouvoirs tout d’abord, affecta beaucoup les loups et même si je sentis qu’on m’avait arraché quelque chose, je réussis sans trop de mal à m’y faire car je n’utilisais de base pas beaucoup mon pouvoir.

Puis on a appris la mort de Wistala et la soumission des Hiraki qui avait été défié par une meute se faisant appelé « Akatsuki ». Notre meute s’est dissoute et chacun est parti de son côté. Pendant quelques mois, ma mère, mon père, mon frère et moi ont vagabondé dans la forêt sans autre objectif que de survivre.

Lors d’une partie de chasse, notre père fut blessé par ma faute car je ne fus pas assez attentif et il mourra peu de temps après. Pour mon frère, son monde s’écroula, dans la tristesse il me sauta dessus bien décidé à me tuer.

Il se jeta sur moi et me mordu violemment le dos, je hurlai de douleur et eut du mal à le faire lâcher prise, je savais que je ne faisais pas le poids contre lui mais je n’allais pas me laisser tuer si facilement, ce jour-là, j’ai vraiment cru qu’il pouvait me tuer. Il voulut  me resauter dessus mais ma mère s’interposa entre lui et moi, elle se prit les coups qui m’étais destiné et s’écroula sur le sol.

Juste avant de partir, mon frère me regarda avec ma mère et me dit ces mots « Tu n'es pas mon frère, tu ne l’as jamais été à mes yeux » avant de tourner les talons et de partir. Suite à cet événement, je n’ai  jamais su ce qu’il était devenu…

Plus tard nous rejoignîmes, ma mère et moi, les Shin’Kan, et ce dans deux buts. Ils voulaient restaurer les anciennes meutes et je n’étais pas contre cette idée, j’avais des amis dans cette meute et toute ma vie était là-bas. Le second but était que j’espérais trouver quelqu’un pour sauver ma mère, elle s’affaiblissait de jour en jour et les plaies qu’elle avait ne semblaient pas guérir correctement mais malgré l’aide d’un guérisseur elle me quitta. Avant qu’elle ne meurt, elle me prononça les quelques mots suivants « Tu n’as pas besoin de te comparer à ton frère, vis ta vie, toi seul est le maître de ton destin ». Je n’arrivais pas à pleurer, plusieurs loups m’aidaient dans mon deuil et je retrouvais même certains amis de mon ancienne meute et je commençais à me rouvrir peu à peu et peut être que j’arriverais à m’épanouir en trouvant de bon ami sur qui je pourrais compter.