Récapitulatif des chasses

01.01 : Aucune proie.
02.01 : 1 proie.
03.01 : 1 proie.
04.01 : 1 proie.
05.01 : 1 proie.
07.01 : 1 proie.
08.01 : 1 proie.
09.01 : Aucune proie.
10.01 : 1 proie.
11.01 : 1 proie.
13.01 : 1 proie.

Cepheid caressa doucement la fourrure de ses petits. Ils dormaient, lovés contre son cœur de mère au supplice. Une épidémie sévissait ces derniers jours, se refilant les uns aux autres. Inutile de préciser que la jeune femelle ne le supportait pas. Dans ces moments pénibles, Céphée regrettait la présence de son amoureux. Elle espérait le voir apparaître d'une seconde à l'autre mais ses espoirs demeuraient vains. Il cherchait sa sœur avec l'assiduité d'un chevalier en armure. Il savait ses mômes en sécurité avec leur mère, il ne se dépêcherait donc pas trop pour rentrer. Elle soupira.

- Maman ?
- Je suis là, mon poussin. Essaie de dormir encore un peu.
- J'en ai marre de dormir, Maman. Je me sens mal...
- Je sais, je sais.
- Tu ne vas pas être malade en restant avec nous ?
- Non. Ne te fais pas de soucis pour moi.

Shaïl ne semblait pas convaincue mais ne relança pas la discussion. Elle reposa son crâne lourd sur le ventre de sa mère, un soupir désabusé sur les lèvres. Pour quelqu'un qui n'aimait pas le calme, une convalescence pareille était une torture. Au bout d'un moment, Céphée dut se résoudre à abandonner sa portée de gosses souffrants ; en bonne sentinelle, elle avait des responsabilités à remplir.

Elle s'efforça à sécuriser au mieux les frontières après avoir contrôlé le garde-manger, signalant aux chasseurs quelles proies il manquait au menu.

Son pouvoir caressait le monde. Il rebondissait sur les arbres, sur les rares fleurs qui s'épanouissaient dans les climats les plus froids. Il frôlait la peau des autres animaux qui cessaient de respirer quand la louve passait à côté d'eux. Elle faisait peur. Elle portait une odeur spéciale : celle du danger. Comme chacun de ses semblables, même les jeunes.

Pourtant, Céphée n'accordait aucune attention à ces proies-là. Elles ne l'intéressaient pas, aujourd'hui. Elle était dans le coin pour surveiller les frontières, pas pour chasser. Elle cherchait seulement les signaux éphémères — vraiment flous, aussi — renvoyés par un loup embusqué. Elle savait qu'il était près d'ici. Tous ses sens parvenaient la mettaient en garde contre lui. Il se cachait, ce lâche. Il essayait de la duper mais les ondes l'avaient averties. Elle connaissait sa position. Il avait eu tort de rester immobile ; son pouvoir aurait été brouillé par des mouvements. Elle se déplaça silencieusement. Elle mima le calme, l'insouciance. Comme s'il n'avait pas été remarqué.

Elle le dépassa sans broncher. Lui demeura dissimulé. Son odeur le trahissait, aussi. Cepheid commençait à trouver cela bizarre ; aucun loup n'était assez bête pour venir sur les terres d'une meute sans prendre la peine de se masquer les relents dégagés par son corps. Elle forma une boucle pour le piéger. Une fois dans son dos, Céphée gronda. Son pelage était enflé, son visage déformé par des crocs blancs. Pourtant, le loup cilla à peine. Il était affalé sur le sol. Il n'avait pas l'air blessé alors que ses yeux, eux, ne renvoyaient qu'un miroir terne. Il était déjà à moitié mort. Son cœur se serra.

Il tremblait. Il semblait âgé, à en juger par ses poils clairsemés, les trous laissés par les nombreuses cicatrices. Il n'avait plus que la peau sur les os. Céphée approcha en remballant son attirail d'agressivité. Elle s'adressa à lui dans un murmure à peine audible ; mais lui esquissa un sourire béat. Son visage buriné se dérida. Cepheid s'asseya à côté du vieux mâle pour chanter une berceuse généralement réservée à ses petits. Elle se demanda si lui en avait, s'il laissait quelqu'un derrière lui. Elle n'osa cependant pas troubler son dernier moment avant le grand saut.

Lorsqu'il expira pour finir, une larme roula sur la joue de la sentinelle. Elle était troublée. La mauvaise saison pouvait être si meurtrière... Elle sécha ses joues en remarquant que des bruits se rapprochaient. Une autre patrouille venait. Elle les héla. Les autres observèrent son congénère décédé. Ils lui recommandèrent de ramener le vieux mâle au garde-manger pour qu'il ne meurt pas en vain. Lui, au moins, sauverait quelques loups de l'hiver. À défaut d'y avoir survécu lui-même.

Cepheid ressassait encore les événements de la veille. Ce vieux loup... Elle n'arrivait pas à oublier la souffrance lovée dans ses yeux. Elle revoyait ses cils chargés de larmes glacées à chaque fois que ses paupières recouvraient ses propres billes bleues. Comme une obsession, comme un cauchemar impossible à oublier. Elle n'avait pas osé en parler à ses enfants à son retour, de peur de les stresser. Ils avaient suffisamment eu peur lorsque le précédent vagabond était entré sur leurs terres. Pas besoin d'en rajouter une deuxième couche, moins d'un mois après.

Pourtant, ne pas s'exorciser par la parole rendait le deuil plus pénible. Plus lent. Elle ne connaissait pas le mâle mais son rôle de « faucheuse » lui avait laissé un arrière goût amer sur les papilles. Elle se donna entièrement à ses responsabilités, ce jour-là. Pour se racheter, je crois, d'être arrivée cinq minutes trop tard. Elle aurait peut-être pu le sauver en déboulant plus tôt. Ou pas. Elle ne saurait jamais. Mais pour éviter un nouveau drame, Céphée passa plus de temps sur les frontières. Elle erra, sonda à l'aide de son pouvoir jusqu'à ressentir de violents maux de tête. Jusqu'à avoir des nausées. Elle sembla sur le point de vomir en rentrant, se laissant choir sur le sol. Son crâne cogna un peu durement contre le sol rendu solide par le gel. Les jumeaux, remis de leurs maux — contrairement à Shaula qui demeurait en convalescence —, se penchèrent pour remettre de l'ordre dans sa fourrure. Ils lui parlèrent mais la mère ne percevait plus aucun son. Il n'y avait plus que le martèlement du sang à ses tempes.

À son réveil, Céphée remarqua une offrande laissée par ses rejetons : un faisan. Fraîchement chassé. Elle savait qu'ils avaient dû peiner pour récupérer l'oiseau mais ils faisaient de leur mieux. Elle les remercia en silence, puis se restaura en espérant calmer un peu les spasmes de son cerveau.

Cepheid lâcha un soupir exaspéré. Les deux petits yeux dorés du renard l'observaient. Il était recroquevillé au fond de la réserve Akatsuki, une aile de canard coincée entre les mâchoires. Ces saletés de charognards se glissaient sans cesse dans leur repaire ; ils venaient chercher la « bouffe facile » ; ils n'avaient qu'à se servir pour faire un repas copieux en plein hiver. Sur le dos des loups.

Céphée, en bonne sentinelle, ne pouvait évidemment pas l'accepter. Elle compatissait à leurs peines, bien sûr, mais ils condamnaient ses propres camarades à ressentir la faim. Elle n'avait pas besoin de se poser la question pour savoir quoi faire. Elle avait déjà chassé celui-ci deux fois, il revenait sans se soucier des risques. Apparemment, il la prenait pour une imbécile. Elle décida donc d'en finir. Elle répugnait à tuer des animaux gratuitement mais, dans l'immédiat, la solution s'imposait. Elle ne pouvait pas courir le risque qu'il revienne encore. Ou pire, qu'il refile une maladie par le biais d'une morsure. Les petits venaient souvent traîner dans les environs, ils faisaient des proies idéales.

Elle s'approcha du goupil qui couinait. Elle ferait au plus rapide. Elle s'empara de lui en se jetant sur son dos. Ses crocs se refermèrent sur le cou fragile. La mère de famille le brisa d'un coup sec, abrégeant ses souffrances. Puis, pour être sûre qu'il serait honoré dans la mort, déposa sa carcasse avec les autres. Il ne pouvait pas disparaître pour rien.

Céphée rentrait au camp. Elle venait de finir sa ronde quotidienne. Elle prenait souvent la première pour avoir un moment à consacrer à ses petits. Ceux-là, d'ailleurs, jouaient devant leur repaire attitré. La coalition des femelles essayait de renverser le seul mâle, pauvre garçon qui se laissait malmener — la mère n'arrêtait pas de lui dire qu'il était trop gentil. Une fois encore, il accorda à ses sœurs de le faire « tuer ». Il mima la mort en s'écroulant mollement sur le sol, la langue dehors. Shaïl pouffa alors que Shaula esquissa un fin sourire.

Ils se retournèrent de concert quand Céphée approcha. Ils se redressèrent joyeusement, puis lui sautèrent dessus sans demander la permission. Elle échangea quelques caresses avec eux, les bichonna comme une mère devait le faire. Elle repensa à Mahina, d'ailleurs, qui avait accouché avec son aide. Elle espérait que la sentinelle parvenait à faire son deuil de ses bébés morts à la naissance aux côtés de ceux qui avaient survécu. Elle avait hésité à la rejoindre mais les femelles devenaient souvent agressives peu après la mise au monde de leur progéniture. Elles devaient la défendre, après tout. Elle se jura néanmoins de passer, même brièvement, pour prendre des nouvelles.

Cepheid s'amusa avec ses enfants pendant une demi-heure avant que ceux-ci soient obligés de prendre leurs responsabilités à leur tour. Shaïn s'affairait déjà à s'occuper de ses patients. Il n'en avait pas beaucoup — comparé à Tomoe, par exemple — mais les siens lui avaient juré fidélité. Ils revenaient le voir systématiquement, refusant d'être reçus chez les autres guérisseurs. Apparemment, son môme faisait des miracles. Céphée voulait bien le croire. Son pouvoir avait quelque chose d'extraordinaire.

Elle demeura à ses côtés pour le seconder alors que les heures s'écoulaient. Shaula, inquiète pour leurs santés, amena des vivres à son retour de patrouille. Elle déposa un lièvre bedonnant à sa mère qui la remercia à l'aide de petits bisous sur le museau.

- Je serai à la rivière si vous avez besoin de moi.

Même lors des jours consacrés au repos, Céphée voulait assister à la réunion destinée aux sentinelles. Elle se levait chaque jour spécialement pour cela. Aux aurores, on leur donnait des indications — plus ou moins précises — de ce qu'ils devaient faire. Pourquoi être aussi assidue ? Pour savoir qui était où, être capable de réagir en cas d'urgence.

Après avoir écouté attentivement les indications données par les supérieurs, la mère de famille échappa au brouhaha du camp en effervescence. Il bouillonnait de monde à l'aube. Chacun prenait son repas, se dépêchait de rejoindre son groupe de chasse ou de ronde, s'entraînait — plus ou moins amicalement — dans un coin. Parfois, des mots prononcés plus forts donnaient une idée des disputes qui bouleversaient l'ambiance. À d'autres, les rires des enfants ramenaient un peu de baume aux cœurs pendant l'hiver.

Elle demanda à Shaïl — aussi de repos — de l'accompagner pour une promenade. Elle avait dans l'idée de chasser un peu pour la mère allaitante. Mahina avait perdu son mâle, comme Nilaya. Cepheid en avait été très peinée pour elles. Vivre loin de son compagnon était déjà douloureux... alors être séparée de lui pour de bon devait être atroce. Elle ne savait néanmoins pas comment assurer son soutien à la femelle blanche. Elle ne voulait pas empiéter sur sa vie de famille, paraître trop envahissante.

Elle chercha une saveur qui pourrait réchauffer son cœur, élimina les proies trop grosses. Elle voulait quelque chose qui pouvait être tiré dans une tanière mince. C'est là que Cepheid remarqua les barrages sur la rivière. Elle piégea un castor. Ils étaient étonnamment faciles à attraper quand on n'avait pas peur de se mouiller. Aidée par Shaïl, la mère de famille put récupérer son trophée. Elle le laissa sans hésiter devant le refuge de Mahina, en lui souhaitant un prompt rétablissement.

- C'est bien, ma chérie. Tu ne dois plus bouger.
- C'est dur. C'est super froid !
- Oui, ça l'est.

Céphée pouffa doucement. Shaula avait insisté pour que sa sœur aînée — devenue sa « Maman — lui apprenne à pêcher. Quelque chose lui disait que la jeune femelle regrettait sa témérité. La rivière n'était pas gelée, il était vrai, mais le cours d'eau n'en était pas chaud pour autant. Cepheid sentait la morsure du froid dans ses os. Elle remontait le long de sa colonne pour mourir au niveau de ses reins. Shaula grelottait. Sa fourrure était un peu moins épaisse que celle de son aînée. Aussi, celle-ci décida de se dépêcher pour que la petite ne meurt pas congelée.

Les essais ne durèrent pas plus de quelques minutes. Heureusement pédagogue, Céphée parvenait à expliquer suffisamment bien pour que ses apprentis apprennent rapidement. Une fois son poisson récupéré, Shaula se pressa sur la rive pour offrir son trophée à l'enfant des eaux. Cepheid la remercia d'un baiser sur le haut du crâne puis suggéra de rentrer se mettre au chaud.

Elle ne pouvait pas empêcher son cœur de se languir de lui. Il était son tout, sa moitié. Son âme sœur, en réalité. Un bout de son être auquel Céphée avait été arrachée par la vie. Par les devoirs d'un frère envers sa sœur.

Elle se sentait écartelée. Spécialement ce soir, à cause de la lune ronde qui rappelait le ventre des mères fécondées. Elle voulait s'unir à lui de nouveau. Elle voulait redécouvrir ce bonheur d'élever ses enfants, de les voir grandir au jour le jour. Ils en avaient déjà parlé : ils n'auraient pas de nouvelles portées avant de la vraie réunion. Ils ne consommeraient plus leur amour avant de vivre ensemble, comme par le passé.

Aussi, Cepheid devait apprendre à coexister avec le vide. Elle devait repousser ses envies, fuir les assauts de ses faiblesses. Aucun autre mâle ne pourrait jamais le remplacer. Aucun autre mâle ne pourrait la comprendre comme lui le faisait. Alors, Céphée prenait son mal en patience. Elle regardait le ciel en comptant les heures qui les séparaient, sans savoir s'il lui reviendrait le lendemain ou la semaine d'après.

Elle soupira. Les minutes se succédaient. Elle savait, au fond de son cœur, que ce jour-ci ne serait pas le dernier de sa peine. Celle-ci avait de beaux jours devant elle, à son plus grand désespoir.

- Maman ? Tu penses à quoi ?

Céphée posa ses yeux azurés sur le corps de son seul fils. Le garçon avait l'air concentré sur les expressions de son visage, ce qui lui arracha un sourire. Shaïn essayait souvent de décrypter les non-dits dans la gestuelle de ses congénères. Il était aussi plein d'empathie, ce qui l'aidait à deviner quand les choses n'allaient pas.

- À Papa. Il me manque.

Papa. Le surnom doux dont ils avaient affublé Kraken. Il ressortait souvent ces derniers jours. Probablement parce qu'ils avaient tous envie de le revoir. Les oreilles de Shaïn se couchèrent sur son crâne et ses prunelles se voilèrent de mélancolie.

- Il me manque à moi aussi. Shaïl l'attend près des frontières aussi. Elle prétend vouloir assurer la sécurité de la meute mais...
- Elle se protège à sa manière, Shaïn. On ne peut pas tous être honnêtes avec nos sentiments. C'est une guerrière. Ses faiblesses pourraient lui nuire. Tu comprends ?
- Oui, Maman. (Il marqua une pause.) Tu crois qu'il va bientôt rentrer ?
- Je l'espère. Je peux au moins t'assurer qu'il pense à nous comme on pense à lui. Vous êtes ce qu'il a de plus précieux.

Le môme opina duchef mais ne semblait pas convaincu. Il devait se demander pourquoi, s'il les aimait à ce point, il les abandonnait. Il lui était arrivé de se poser la même question, jusqu'à ce que ses valeurs lui rappellent à quel point la famille était importante. Il apprendrait, lui aussi.

- Bon, on ne va pas attendre que la biche gèle ! On s'est donné trop de mal pour la chasser.

Shaïn hocha vivement la tête, se pencha pour récupérer un premier morceau de chair imbibée de sang chaud avant de lui sourire. La vie était si simple avec la meute... À des lieux de la faim connue par le passé. Ils avaient réussi à abattre la biche à deux, sans réclamer l'aide de Shaula ou celle de Shaïl.

Céphée soupire. Ses lèvres en laissent passer de plus en plus souvent, de ces plaintes laconiques. Elle se meurt de le savoir si loin, si seul. A-t-il retrouvé celle qui lui est chère ? Probablement pas. Il serait rentré, sinon. À moins que ? Elle ne l'a jamais aimé, sa belle-sœur. Elle lui a gardé rancœur d'avoir guidé Kraken sur la voie de l'indépendance. Elle pourrait essayer de le récupérer pour elle s'il mettait la patte dessus.

La mère de famille chasse durement ses pensées. Elle ne veut pas s'abaisser aux petites jalousies mesquines ; ce n'est pas son genre de se donner la priorité. Elle qui est, d'ordinaire, si prompte à faire passer le bien-être des siens avant le sien, voilà que son cœur s'égare à des passions minables qui pourraient dénaturer sa personnalité.

Peut-être pour se faire pardonner un peu, Cepheid se lance à corps perdu dans des chasses courtes pour ramener des proies aux louveteaux de la maisonnée. Les parents sont sûrement débordés, un coup de main ne peut pas être de refus. Elle ramène un lapin à la fourrure blanche marbrée de fauve aux jeunes sous la responsabilité des nourrices. Après quoi, la sentinelle échange quelques paroles avec les aînées.

Elle a la surprise de découvrir un rat à l'entrée de son repaire, ce matin. La poudreuse a recouvert un peu les poils sombres de l'animal dont le sang a coagulé sur son drap blanc. Elle cherche des yeux le responsable. Elle pense d'abord à l'un de ses enfants, eux qui se sentent si concernés par sa santé. Shaïl, spécialement, lui chasse souvent des proies par peur de la voir manquer.

Étonnamment, ce n'est pas l'un d'eux qui a laissé son trophée sur son perron mais un môme d'un autre couple. Elle lui a rapporté un lapin quelques jours plus tôt et, soucieux de rembourser ses dettes, le petit a trouvé une proie à sa mesure. Elle esquisse un sourire en apercevant le polisson caché dans un buisson. C'est un jeune de trois ou quatre mois. Elle se sustente avec délectation pour le remercier de son attention, puis part pour sa ronde du matin.