Un mois difficile venait de abattre sur notre territoire, tous ont eu la force d'affronter ce mois difficile et j'en était fière. Mais il était temps de faire quelques changement et pour cela, j'avais besoin de m'entretenir avec Lunaire, pas avec la Veilleuse, mais avec mon amie de toujours.
Avant que le soleil ne se lève et que Lunaire ne s'en aille pour donner ses directives, je m'étais levé pour la rejoindre en laissant Apophis dormir sur mon dos. Je n'avais pas besoin de faire un grand chemin, elle n'était jamais bien loin de moi, sans le savoir, on cherchait à être le plus proche possible de l'autre, un peu comme si la présence de l'autre faisait fuir les cauchemars. Je l’observais avec un doux sourire, je ne pouvais éviter son regard, elle était si précieuse à mes yeux, si importante que ma vie sans elle ne se résumerait à pratiquement rien.
Je n'avais pas la force de la réveiller, alors mon corps se glissa naturellement vers le sol pour me coller à ma lumière nocturne. J'étais si bien à ses côtés, elle était douce et chaleureuse, son odeur était comme une drogue qui me permettait de mieux rêver. Je n'avais plus la force de me lever, ni même de parler, je voulais simplement que le temps s'arrête.
:copyright: Codage par Zagan.
Henael
Lunaire
Bêta
Feux Follets : 544
Jeu 2 Jan - 20:47
« Maman ? »
Silence.
« Maman... »
La peur.
Une larme coula sur sa joue de bébé. Elle avait trois mois, des rêves par milliers, des idéaux, de la naïveté. Une innocence. Bafouée par sa propre mère.
« Maman... »
• • •
Le cœur de Lunaire piaffa. Les pulsations résonnaient dans son crâne, un rythme effréné qui fusillait son âme. Elle avait mal à cause de ses souvenirs. Ils revenaient lui voler des pleurs à chaque mauvaise saison, comme un cadeau pourri pour lui rappeler de ne pas oublier ses premières peurs. Pour l'obliger à rester humble.
Elle se recroquevilla dans son sommeil, les cils chargés de larmes gelées. Elle laissa échapper un soupir malheureux qui ressemblait à un sanglot étouffé. Ses cauchemars se succédèrent, calcinèrent ses certitudes, son bonheur, ses plaisirs simples. Il ne restait plus que la douleur ; celle d'avoir été abandonnée, rejetée par sa propre mère.
Quelqu'un caressa ses poils. Ce « quelqu'un » se lova contre son corps cassé, plié. Elle s'accrocha à ce « quelqu'un » si familier. Son odeur frôla ses narines, réveilla ses papilles, rassura son cœur. Ouais. Elle avait été seule quelques jours, puis il y avait eu sa nouvelle famille ; Lunaire n'était plus seule. Elle avait Henael. Elle avait Yuubae. Sa merveilleuse Yuubae. Elle décolla une paupière. Henael était là. Son pilier, son grève au milieu d'un océan dévasté.
- Hena ?
Elle murmurait tout bas pour ne pas réveiller les autres. Elle avait la bouche pâteuse.
- Tu crois que ma mère serait fière de moi ?
« Fière » ? Comment une mère qui l'avait abandonné pourrait être fière ? Lunaire savait que sa question n'avait aucune logique mais...
Lunaire
Henael
Alpha
Feux Follets : 152
Ven 3 Jan - 8:37
«Plus proche» Avec Lunaire
Je sentais son esprit s'apaiser, son souffle redeenir doux. Je me sentais bien à ses côté, si bien lorsque nos pelage ne font plus qu'un, j'avais cette sensation que rien ne pouvait nous séparer lorsque les deux corps se frôlait. Je posais mon museau sur son épaule, regardant avec amour fraternel ses yeux spéciaux.
« Qui ne serait pas fière de toi ? Tu es la louve la plus extraordinaire que j'ai pu rencontrer. »
Sa question me faisait un peu de peine, j'avais peur qu'elle se sous estime, qu'elle veuille faire plus pour impressionner la louve qui l'avait mis au monde. Je ne voulais pas qu'elle regrette ses choix et qu'elle tente de prouver quoi que se soit. Elle était déjà parfaite, personne ne pouvait être mieux qu'elle, ni même atteindre ce qu'elle avait déjà accomplis.
Je lui léchais le visage avec affection pour chasser toute ses pensées négative et lui redonner un peu de force pour la suite des événements. Même Apophis ne trouvait pas cette flamme qui brûlait en elle, il se laissa glisser jusqu'à Lunaire pour simuler un câlin visqueux en bougeant sur son pelage avant de revenir vers moi et d'observer la louve. Il n'était pas le meilleur des familiers, mais il savait respecter ceux qui avait un certain état d'esprit. Lunaire lui avait montré qu'il n'était pas le chef, elle n'avait jamais eu peur de lui, ni même de ce que j'étais vraiment. Pour tout ce qu'elle m'avait apporter, je ne pouvais pas la laisser de côté, son âme était comme lié à la mienne, elle était ce que j'avais rêvé de devenir, pour certaine raison, je me suis écarté du chemin, mais grâce à Lunaire, je ne sombre pas dans mes cauchemars, je m'accroche à sa lumière.
J'enfouis mon visage dans son cou avec passion, j'étais si heureuse, si bien auprès d'elle que je ne voulais plus bouger, je ne voulais pas sortir et affronter le froid de l'hiver.
:copyright: Codage par Zagan.
Henael
Lunaire
Bêta
Feux Follets : 544
Ven 3 Jan - 15:50
Lunaire savait que sa meilleure amie pouvait réparer ses blessures. Elle le faisait à chaque fois. Elle gommait ses peurs, ses doutes. Elle lui redonnait la foi, lui rendait ce sourire qui lui faisait défaut à l'occasion de quelques jours par an. Elle ne perdait pas souvent courage mais, lorsque cela arrivait, la Veilleuse avait besoin d'une Henael à ses côtés. Une Henael immuable, que la vie ne parvenait pas à réellement abîmer. Parce que sa sœur de cœur avait une âme aussi blanche que la poudreuse fraîche malgré le sang qui essayait de la souiller.
Personne ne le pourrait jamais.
Elle se laissa câliner docilement sans broncher. Elle adressa un sourire reconnaissant au familier qui, à son tour, se promena librement contre sa peau. Lunaire n'éprouvait aucun dégoût ni méfiance à l'égard du serpent. Ils avaient le même but : protéger sa merveille. Mieux, la Veilleuse lui était reconnaissante de prendre soin de la louve Alpha. Henael pouvait s'oublier, pouvait se mettre un peu trop facilement de côté ; Lunaire avait trop de responsabilités aux frontières pour veiller sur elle aussi souvent qu'il le faudrait. Apophis, lui, n'avait pas ce problème. Il était auprès de la jolie blanche presque en permanence. Presque parce qu'il lui arrivait de rester avec la jeune femelle aux yeux bicolores lorsque Henael devait faire certaines choses seule.
Après avoir été cajolée, Lunaire décida qu'il était temps de rendre la pareille. Elle toiletta soigneusement le visage de sa meilleure amie, lui mordilla les oreilles pour l'embêter, donna même un minuscule coup de museau à Apophis pour le remercier. Elle ne rudoyait jamais l'animal à écailles ; elle le frôlait seulement avec une douceur révérencieuse, avec le respect que l'on devait à un égal.
- C'est grâce à toi, tu sais. Tu me fais confiance, tu me rends meilleure. Tu m'empêches de céder au chagrin. Et puis, au final, je n'ai jamais été aussi heureuse qu'aujourd'hui. J'ai une famille, une meilleure amie incroyable — qui plus est Alpha d'une meute extraordinaire —, des camarades qui sont toujours prêts à rendre justice... Je crois qu'on ne peut pas rêver mieux. J'en voulais à ma mère de m'avoir laissée mais... Sans cela, je n'aurais jamais pu vous rencontrer, ni devenir ce que je suis.
Elle lui avait rendu service, au final. Elle laissa échapper un petit rire nasal, jouant avec les poils qui ondulaient le long du cou de la louve Alpha. Elle ferma les yeux, lâcha un soupir de bien-être.
- J'aimerais que ça dure pour toujours.
Ouais, que le temps se stoppe, qu'il arrête sa course. Juste pour elles.
Lunaire
Henael
Alpha
Feux Follets : 152
Ven 3 Jan - 17:42
«Plus proche» Avec Lunaire
Lunaire avait retrouvé sa fougue et cela me fit sourire. J’étais heureuse de la voir ainsi, elle se releva doucement pour me laver le visage, je plissais les yeux en sentant sa langue passer. Après qu’elle ait terminé, je fis de même en la toilettant pendant qu’elle parlait, c’était comme si nous étions enfant, remplit d’innocence et ne franchissant jamais la limite vers les responsabilités et tout ce qui allait avec. Après qu’elle ait terminée, j’enfouis mon visage dans son cou quelques secondes avant de reprendre une faible distance entre nous.
« Lunaire, tu es Veilleuse depuis quelques temps, mais j’ai besoin de toi à mes côtés, d’être encore plus proche de moi, accepterais-tu de devenir la nouvelle Bêta ? Un jour je perdrais la vue, j’ai besoin de toi Lunaire, depuis toujours tu es la lumière qui me guide. »
J’avais peur qu’elle refuse, j’avais des étoiles qui pétillait dans les yeux. J’avais peur en réalité, je savais ce qui m’attendais dans le futur et ça m’effrayais car à ce moment-là j’ai peur d’être seule avec Apophis et d’être poignardé par un canidé que par le passé j’aurais appelé « mon ami ». J’avais confiance seulement en elle, en son jugement, j’étais prête à lui confier ma vie.
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Henael
Lunaire
Bêta
Feux Follets : 544
Sam 4 Jan - 17:28
Que Dieu nous pardonne.
Car Lunaire n'avait pas envie de reprendre ses responsabilités, de sortir, de la laisser. Elle voulait passer des heures, là, à sentir son souffle chaud sur sa peau. Comme si, un peu par sorcellerie, il parvenait jusqu'à son cœur — un organe qui avait besoin d'être calmé. Son quotidien éreintant le menaçait, le rendait sensible. Un peu vulnérable, un peu usé. Elle se tuait à la tâche, se crevait dans la nuit.
Henael sembla vouloir faire durer le bonheur mais ses lèvres recommencèrent à bouger. Elle susurra dans le silence ; des mots qui ressemblaient à un « je t'aime » glissé au milieu d'une phrase pleine de violence. Lunaire ne voulait pas se rappeler des gènes qui coulaient dans les veines de sa meilleure amie — ce sang qui, un jour ou l'autre, la priverait d'un sens important. La Veilleuse coucha les oreilles sur le crâne, adressant un regard à sa moitié pour mieux fuir ses yeux sublimes après. Elle cherchait quoi dire pour la rassurer.
Devenir Bêta ? Oui, non. Elle ne savait pas. Elle se laissa absorber par ses pensées, pesant le pour puis le contre. Elles seraient ensemble en permanence. Elle n'aurait plus à se rendre sur les frontières, n'aurait plus à éprouver ce pincement pénible au moment de la quitter. Mais, aussi, il n'y aurait plus personne pour assurer les rondes. Plus personne pour faire son boulot. Elle se décida finalement à regarder Henael dans les yeux à nouveau.
- J'en ai envie. Être séparée de toi me rend malade, ne pas être à tes côtés face au danger aussi... Mais on ne peut pas se passer de Veilleur. Ce rôle est vraiment important. Les sentinelles n'ont jamais été aussi organisées qu'aujourd'hui.
Elle sembla réfléchir un moment.
- Apollo connaît bien mes habitudes. Il m'a déjà vu travailler plusieurs fois. Il est volontaire, aussi, pour faire avancer les choses. Il pourrait peut-être me succéder ? Je ne sais pas ce que tu en penses.
Lunaire
Henael
Alpha
Feux Follets : 152
Sam 4 Jan - 21:52
«Plus proche» Avec Lunaire
Je n’aimais pas voir Lunaire triste, mais je ne devais pas me voiler la face et elle savait depuis un moment ce qui risquait de m’arriver. Il était possible que je garde la vue, mais aucun membre de ma famille n’avait pu y échapper. Ma mère à subit ce mal à la mort de mon père, mais elle avait réussi à rester forte grâce à Thalia, la sœur de son second compagnon, et aujourd’hui, je me tournais vers Lunaire pour qu’elle m’aide encore une fois, pour qu’elle reste prêt de moi.
Lorsqu’elle accepta, un sourire radieux s’afficha sur mon visage, j’étais si contente, je savais qu’elle accepterait de rester à mes côtés, même si le danger était plus important que celui de Veilleur. Cependant, elle souleva une chose importante, le futur Veilleur. Elle avait réussi à rassembler toutes les sentinelles, on ne pouvait pas détruire ce qu’elle avait conçu, et finalement, ce fût elle qui trouva la solution. Elle proposa Apollo pour cette tâche, je ne pouvais pas vraiment me prononcer, mais elle avait travaillé avec chaque sentinelle, elle les connaissait bien mieux que moi, et je lui faisais plus que confiance pour ce choix.
« J’ai confiance en toi, et si tu propose Apollo pour te remplacer j’accepte, je discuterais avec lui. »
J’approchais de nouveau mon visage du sien pour le lécher avec amour. Je ne demandais rien d’autre, la savoir près de moi, pour veiller sur elle, la protéger, elle est ma sœur de cœur. Doucement, grâce à son aide, la meute devient plus forte de jour en jour.
:copyright: Codage par Zagan.
Henael
Lunaire
Bêta
Feux Follets : 544
Jeu 9 Jan - 16:25
Le sourire lumineux qui brilla sur son visage donna du baume au cœur à la Veilleuse. Ses lèvres esquissèrent un croissant doux aussi, chargé de reconnaissance mêlée à un amour indéfectible. Elle déposa un unique bisou sur la joue de sa meilleure amie, les prunelles luisant d'une malice retrouvée. La voilà apaisée, elle mais aussi ses peurs. Henael n'avait pas rechigné une seconde en recevant le nom du mâle. Lunaire s'était attendue à devoir se battre un peu, faire valoir son point de vue ; mais non, la louve Alpha donna sa parole de s'entretenir avec la sentinelle sans broncher.
La gradée poussa un soupir de soulagement en s'étirant. Ces jours-ci seraient donc les derniers passés dans le rôle de Veilleuse. Ses responsabilités lui manqueraient sûrement, en tout cas. Elle s'était habituée à superviser les rondes, à donner des ordres à ses subalternes presque « dociles ». Néanmoins, être Bêta lui offrirait l'occasion de passer du temps avec sa sœur de cœur. Elles seraient plus efficaces à deux.
Lunaire se lova contre le corps chaud de sa meilleure amie. Elles avaient suffisamment parlé des problèmes de Yuubae ; elles devaient maintenant se reposer pendant les quelques heures qu'il leur restait. Une idée lui trottait cependant dans le crâne. Elle sauverait les yeux de la femelle.
- Je trouverai quelqu'un qui saura sauver tes yeux, je te le promets. Même si je dois remuer ciel et Terre pour mettre la patte sur Rakuen. Il y a forcément un moyen. Dors, maintenant. Le jour va bientôt se lever.
Se prenant aux mots, la Veilleuse posa sa tête sur la nuque de sa meilleure amie avec l'intention d'y sommeiller. Nul doute que ses rêves seraient bien plus heureux que ceux précédemment vécus.
Lunaire
Henael
Alpha
Feux Follets : 152
Dim 12 Jan - 16:37
«Plus proche» Avec Lunaire
Les paroles de la louve me rassuraient, mais cela me faisait un pincement au cœur aussi. Je ne voulais pas qu’elle mette sa vie de côté pour m’aider. Même si je savais qu’un jour où l’autre je ne pourrais plus voir cet éclat qui animait son regard, cela me rendait triste de savoir qu’elle était capable d’aller jusqu’au bout du monde pour sauver mes pupilles. Je plongeais mon museau dans sa fourrure, ne disant rien et profitant de ce moment à ses côtés. Elle était si précieuse pour moi, que j’étais prête à me sacrifier pour la voir heureuse. Elle méritait d’avoir une belle vie, elle qui avait eu temps de malheur.
Ma Lunaire, je refuse que tu te sacrifie pour moi… Je voulais lui dire, mais je n’ai pas eu le courage, je me contentais simplement de fermer les yeux et de respirer sa douce odeur avant de la voir s’éloigner de moi. Au final, mon sort m’importait peu, je voulais simplement qu’elle sourit, qu’elle vive, qu’elle fonde une famille et que tout ce qu’elle avait pu subir soit oublié.
Ma Lune, tu es la lumière qui guide mes pas, avec toi, je n’ai peur de rien.
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