Ses pensées embrouillées — un peu ensommeillées — cherchaient à se concentrer sur une chose nouvelle. Un bruit. Ses oreilles molles se dressèrent un peu sur son crâne minuscule, révélant les prémices de son avidité future.
Ploc, ploc.
« ??? »
Elle pencha la tête sur le côté. Elle essayait de s'écarter du ventre de sa mère avec sa maladresse de bébé. Tout dans son comportement traduisait une question, une incompréhension. Elle poussa un gémissement indigné face à sa propre lenteur, face à ses difficultés. Elle voulait sortir de là ! Pourquoi ses petites pattes n'y arrivaient pas ? Elle râla encore. Elle poussa son jumeau d'un mouvement impatient, geignant en glissant. Elle se retrouva sur le dos sans vraiment savoir par quel miracle, puis commença à courir dans le vide. Ses jappements semblaient à la fois colériques et joueurs, comme si la môme ne savait pas si elle était fâchée ou si cela la faisait rire.
Ploc. Ploc.
« ? »
Ah, revoilà le son bizarre. Elle s'immobilisa, ayant remarqué que les bruits lui arrivaient mieux dans ces cas-là.
Ploc, ploc.
« ?? »
Ses lèvres formèrent une bulle avec le lait resté sur sa langue. Elle remua doucement comme un petit ver, une paupière peu à peu décollée. Un rayon de lumière glissa soudainement en-dessous, frappant sa pupille. Une première image de son environnement se forma sur sa rétine ; une pénombre épaisse avec une chose mouillée encore plus noire. Un museau. Bien sûr, la môme ne savait pas de quoi il s'agissait. Elle chercha à ouvrir un peu plus l'œil en donnant des coups fébriles avec ses pattes arrières, malmenant l'air. Quelque chose commença à bouger pour lui donner de l'attention — sa mère —, probablement à cause de ses babillages.
Le visage entra dans son minuscule champ de vision, gravant une expression choquée sur son minois d'ange. Au moins, le géant sentait le bon lait que la môme buvait goulûment depuis deux semaines.
« ???? »
[Le son perçu par Athalia : les gouttes d'humidité qui s'écroulent du plafond.]
Athalia
Enkyl
Zêta
Feux Follets : 550
Jeu 2 Jan - 21:18
Les anges de neige.
Ses petits yeux bleus c’étaient entrouverts, une douce lumière vint frapper l’esprit du jeune qui couina de frustration. Peu à peu il tourna la tête et remarqua qu’il était posé sur une forme vaguement plus clair et qu’autour de lui tout était sombre. Il en avait peur, l’obscurité ne l’attirait pas du tout, il préférait rester au chaud avec les formes blanches, sa famille, la grande forme blanche qui lui donnait chaud et à manger, oh qu’est-ce qu’il l’aimait, jamais il ne pourrait vivre sans elle. Tout était silencieux, aucun son n’était parvenu aux oreilles du jeune louveteau et sa curiosité uniquement attiré par les odeurs. Les mouvements aussi attisait sa curiosité mais seulement depuis quelques heures à peine quand il s’efforçait d’ouvrir les yeux.
Il se fit réveiller de sa sieste par sa petite sœur qui le poussa maladroitement, il observa sans distinguer clairement, la petite masse blanche gigoter et tomber plus bas. Il fut curieux et voulu la rejoindre… mais comment ? Il était empêtré dans les poils de sa mère et voulu se mettre sur ses pattes, mais ces dernières étaient encore bien trop fragile et il tomba encore et encore à chaque essai et fini par glisser du ventre pour atterrir sur le ventre sur le sol froid.
Trop froid ! Il couina instinctivement, au moins, il se retrouvait proche de la petite masse. Son regard se perdit sur le sol, il le regardait fixement comme s’il était hypnotisé sans aucune raison. Puis comme revenant à lui, il se colla maladroitement au petit corps de sa sœur comme pour lui dire qu’il l’aimait elle aussi, elle lui donnait chaud. Il voulut jouer avec elle et se poser sur elle mais son instabilité le fit chuter à chaque essai mais il réussit à mettre une de ses pattes, presque accidentellement, sur le ventre de sa sœur…
Ô Mahina. Toi qui avait choisi de livrer ta vie à cette dame lune qui avait accepté en échange de te donner un peu de son pouvoir. Tu n'étais maîtresse de ton corps une fois par mois, c'est ainsi que tu devais payer cet échange instable que vous entreteniez en secret. Quand ton regard croisait cette douce sphère blanchâtre tu pouvais te perdre pendant des heures, attendant un quelconque signe, mais jamais rien ne venait te répondre. Alors tu partais.
Une respiration. Puis une seconde. Et enfin une troisième. La tanière s'était remplie pour devenir un nid douillet dans lequel les enfants de la princesse avaient pu rester en sécurité. Tout le monde s'était endormi, le repos tant mérité de la mère qui ne s'était pas fait priée longtemps pour lui suivre dans le monde des rêves.
Quelques minutes s'écoulent sans que rien ne se fasse entendre, puis soudain un couinement qui fait relever la tête de la blanche, la petite s'agite et réveille son frère en le poussant. Mahina ne bouge pas et les observe, quand l'un des deux chuta elle le releva à l'aide de son museau, elle avait déjà remarqué que le petit mâle n'avait pas les réflexes auditifs que possédait déjà sa sœur. Elle passa sa langue chaude sur son front et le poussa à nouveau contre elle pour les garder le plus de temps possible au chaud.
La femelle semblait plus aventurière et le sourire qui se dessina sur la face de Mahina était pour l'une des premières fois de sa vie, sincère. Elle voulut la ramener contre elle aussi, mais ses yeux s'ouvrirent quand son museau se trouvait à quelques centimètres du sien. Elle pencha légèrement la tête, plongea son regard dans le sien et c'est à ce moment qu'elle comprit: jamais rien ne pourrait les toucher, aucun loup ne mettrait une seule patte sur eux. Elle allait tout donner pour ne pas faire comme sa mère. Jamais elle ne les abandonnerait. Elle serait une vraie mère pour eux.
« Athalia. Enkyl. Maman sera toujours là pour vous. »
Elle prit la femelle tout contre elle, les collant ainsi tout près l'un de l'autre pour que leur lien soit indéfectible.
Mahina
Athalia
Zêta
Feux Follets : 130
Mer 25 Mar - 15:34
Les anges de neige Ft. Mahina & Enkyl
Bébé écarquille ses yeux mal ouverts. Il y a eu un nouveau murmure dans l'air. Un froissement bizarre, un drôle de bruit familier. Lia se dandine, essaie de lancer une œillade à la source. Elle ne découvre qu'un peu de fourrure emmêlée ; un poil un peu sombre, pas bien blanc. C'est le pelage de son frère. Elle jappe pour encourager la petite masse qui la rejoint péniblement. Une patte minuscule — un peu boudinée — s'immobilise sur son bidon rond. Elle laisse échapper un gazouillement ravi, redoublant d'énergie dans ses mouvements désordonnés. Ses pieds ridicules frappent le vide, abîment le vent.
Enfin, au bout d'un moment, Lia parvient à mordiller un ongle naissant. Elle ronronne, rassure son frère qui — malheureusement — ne peut pas l'entendre. Elle ne le sait pas, Lia. Elle roule sur le côté pour pousser la joue de son jumeau de son museau mouillé. C'est un bisou. Probablement. Deux yeux écarlates l'observent. Deux prunelles lumineuses, douces. De jolis saphirs vers lesquels Bébé tend le nez. Elle veut y faire un bisou, comme à son jumeau. Mais... pas sûre que Maman apprécie de se prendre un coup de narine dans l'œil.
Maman récupère Bébé, la repose là où les poils sentent bon le lait. Sa queue microscopique — presque celle d'un rat — danse vivement de gauche à droite. Lia est heureuse. Elle se sent en sécurité. Elle lève haut les oreilles quand Maman ouvre la bouche, puis s'exprime. Elle cherche les mots. Elle est curieuse. Sa bouche forme des syllabes silencieuses, un gémissement de frustration, des susurres hachés.
- M-... Ma !
Elle ouvre de gros yeux troublés, un peu choqués.
Athalia
Enkyl
Zêta
Feux Follets : 550
Jeu 2 Avr - 23:41
Les anges de neige.
Le museau mouillé de sa sœur me fit sursauté, mon regard bien qu’encore hasardeux, vint se poser sur ma sœur, mes petites pattes ne permettait pas de me coller complètement à ma sœur, je m’épuisais à essayer en vain de la rejoindre. Encore heureux que maman, la reprit pour la coller près de moi, j’affichais un grand sourire sur mon visage alors que mes yeux se perdaient encore dans ce monde flou.
Je vis vaguement ma sœur ouvrir la bouche, je n’entendais rien, aucun son n’était encore parvenu à mes oreilles, ce que je ne savais pas à ce moment-là, jamais je ne pourrai entendre la voix de ma sœur ou de n’importe qui d’autre, j’étais encore insouciant à peine conscient des alentours. Je pouvais de nouveau sentir sa chaleur, cette chaleur enivrante m’enveloppait et voulait m’emmener aux pays des rêves mais moi je ne voulais pas. Je luttais pour ne pas m’endormir mais seconde après seconde il était de plus en plus délicat de rester éveiller. Jamais je ne m’était senti autant protégé, je ne savais rien du monde extérieur tout ce qui existait et m’importait était le moment présent, moi ma sœur et maman. Je me collai encore plus à ma sœur, personne ne la toucherai, elle était à moi et à moi seule.
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