- Tu peux rejoindre les autres.

Je déclarai ces quelques mots avec un grand sourire. La dernière de mes patientes pouvait à nouveau retourner avec la meute. C'était avec une joie incontestable et une grande satisfaction que je l'entendais me remercier et partir en trottinant par mon tunnel. Elle m'avait pourtant bien inquiéter il y a quelques temps. Sa toux s'était aggraver, et j'avais eu du mal à ne pas me dire que ne pouvais plus rien faire. Mon travail avait payé, c'était surtout pour ça que j'aimais la guérison. Voir un être de ta meute repartir à une vie normale alors qu'il a une lune, on ne voyait que la mort.
Je rangeais mes affaires puis sortais de ma tanière. Le soir tombait, c'était le moment où tout le monde finissaient plus ou moins son travail. Beaucoup mangeaient les proies du jours. Il semblait y en avoir pas mal. Je m'asseyais toujours à l'écart à la recherche évidente d'un beau mâle aux yeux émeraudes. J'y avais réfléchis... longuement. Comment r"agirait-il ? Apeuré peut-être comme je commençais à l'être à chaque fois que des images traversaient ma tête. Rien que de penser à ça, je sentais mon sang me monter à la tête. Nous n'étions pas prêt, oui. Nous étions jeunes, non.

Je soupirais. Pourquoi j'étais si compliquée ? Un sourire s'étirait sur mon museau. "Nehëmah n'a pas choisit la plus simple..." Je fut étonnée lorsque'une des deux chasseuses malades il y a peu, m'apporta un morceau de lièvre blanc. Elle mangea avec moi et je fus presque mal à l'aise lorsque deux autres femelles copines avec la chasseuse, se joignirent à nous. Elles blablataient tellement. Et bla, bla, bla, si le début de repas avait été silencieux, la fin était l'inverse. C'est avec un sourire que je me levais, l'ai remercié et les laissés continuer à parler de "on dit". Levant les yeux au ciel. Un frisson parcourut mon échine lorsque la petite louvette Diamantis sortit de la pouponnière. Je quittais la grotte Yuubae en ne sachant trop quoi penser. J'ébrouais ma tête, déglutissais puis avançais. J'avais lutter pour ma soeur, j'avais lutter pour mes sentiments avec Nehëmah, je ne lutterais pas encore sur ce que je ressentais. Plus jamais. Je devais lui en parler. Mais où était'il ?
Je demandais à un sentinelle devant la grotte s'il n'avait pas de nouvelle de l'espion et un soulagement visible me submergea lorsque j'aperçut dans le chemin un corps athlétique approcher. Je remercier le sentinelle tout de même et me précipiter vers Nehëmah. J'étais anxieuse, mais je ne pouvais pas continuer à me poser des questions stupides. Un coup de langue sur son museau et je déclarai gravement.

- Suis-moi, je dois te parler de quelques choses.

Je me mettais à courir, vite, cela faisait du bien ! Je courais longtemps, mais j'étais persuadée qu'il me suivait sur mes talons. Le pauvre, il ne devait rien comprendre... Est-ce qu'il ressentait ces nouvelles choses lui aussi ?

J'arrivais essouflée à la plage rocheuse. Je reprenais mon souffle en m'asseyant et j'entendais Nehëmah derrière moi. Il avait été gentil de ne pas me doubler, il aurait très bien put n'étant pas de nature très rapide pour ma part. Je baisse la tête l'air légèrement penaude lorsqu’il me pose la question. J'aurai pu très bien lui poser la question à l'entrée de la caverne, mais non, je devais toujours en faire des caisses sans doute. Il semblait véritablement inquiet à son regard. Je me rendais compte que se dont j'allais parler était peut-être aussi superficiel qu'une chasse... Si ? Non, Rho, Impera !

- Ne t'en fais pas, je vais bien.

J'essayais de le rassurer comme je pouvais. Puis j'attendais une minute avant de le regarder.

- A vrai dire, en fait ça ne va pas trop Nehëmah.

Je restais assise mais je sentais mon coeur exploser à l'intérieur. Mes veines tapaient fort contre mes tempes.

- Je...je me demande...si on pourrait devenir parent ?

Avant qu'il ne puisse ajouter quoique se soit je me lève vite fait.

- Oui, je sais, un c'est un peu bête, on est certainement pas prêt, on est encore jeune hein ? C'est vrai quoi, enfin. Tu aimerai être père Nehëmah ? Tu accepterai de... c'est tellement délicat, je me surprend moi-même à te parler de ça ! Mais voilà, je crois, j'aimerai, je soupire, je n'arrive pas à croire que je suis en train de dire ça et je me tais soudain un peu perdue.

J'en étais sûr ! Nous n'étions pas prêts, JE n'étais pas prête à me poser ce genre de question. Oui, non toujours pareil. Ce que je vois me pétrifie, ce que j'entend me peine. Je savais ce que Nehëmah penserai véritablement de cette histoire, mais de l'entendre, ce n'était pas chose facile. Les oreilles en arrières, effrayé, c'était certain. Il me comprenait, c'était au moins ça mais la peine déferlait comme un ras de marée. Tout était logique.

Je tournais la tête pour cacher une montée de larmes salées. J'inspirais, je me calmais, je ne pleurerai pas. Je me tournais à nouveau vers lui attristée, blessée quelque part.
Puis je réentendais ces paroles et j'y comprenais un autre sens. Nehëmah ne refusait pas mais il était effrayé à l'idée que son pouvoir se transmette encore et encore. C'était bien un fardeau, et de fait, il ne voulait plus l'infliger à personne.
Je regardais le ciel un instant. C'était si injuste ! Où était la justice là-dedans ? A quel moment on empêcher deux êtres à fonder une famille par des choses trop lourdes à porter. Ma colère montait, pas contre l'espion, non, mais contre la vie qui leur interdisait de vivre justement. Après... on pouvait encore patienter. Oui, nous étions jeunes, moi qui allait sur deux années, c'est bien trop jeune.
Je me raclais la gorge. Il fallait que je dise un truc.

- Je... je comprend.

Les mots étaient difficile à dire. Pendant une seconde, l'idée de partir marcher toute seul, plutôt fuir quelque part parcourut mon esprit mais bien évidemment, je n'en faisais rien. Oh moins les choses était claire.

- C'était bête en fait. Oui, l'idée d'avoir des petits, haha, pourquoi faire ? Je ne pourrai sans doutes pas m'en occuper avec mon travail ou... enfin c'est beaucoup de responsabilité.

Je fermais les yeux. Je m'enfonçais dans un gouffre à force de parler encore et encore. Je me taisais. Et à nouveau la peine me submergea. Nehëmah par ces simples mots m'avait prouver réellement toute la souffrance qu'il avait vécu. Je le savais, mais il est si dure de l'entendre encore.
Tourbillon de sentiment, un mal de crâne affermit soudain ma colère. Injustice ! Est-ce que je pouvais en avoir marre à ce point. Je me levais soudain, battant furieusement de la queue avant de respirer un coup pour me mettre face à Nehëmah.

- Je comprend ce que tu me dis Nehë, mais tu vas t'empêcher d'être un père, un merveilleux père qui aimera de toute son âme ses petits, parce que tu es effrayé par un avenir qui ne se réalisera peut-être jamais ? Je ne dis pas que tout ce que tu as vécu est facile, et je ne souhaite en rien à ce qu'un de nos petits ne porte le fardeau que tu portes sur tes épaules. Je suis effrayée par l'idée même d'avoir des petits à charge. Sa montre sans doute mon inexpérience et mon immaturité sans doute. Mais ce que je sais, c'est que tout peut arriver. Dans un an, dans cinq ans, demain qui sait, il peut se passer quelque chose qui nous dépasse et je ne veux surtout pas perdre ces temps de bonheur avec toi. Nous ne serions peut-être pas des parents à la hauteur mais on sera peut-être aussi des parents géniaux. On ne peux pas savoir... mais je suis prête à prendre ce risque, avec toi. Si on se soutient, l'un l'autre, comme on se le dit toujours...

J'avais baissé un peu le volume de ma voix. Je reprenais avec un nouveau courage qui me ressemblait dans des moments de faiblesse.

- Et... si ce que tu as peur se produit, tu seras là. Je... enfin, il ne sera... pas seul. Tu lui apprendras, je suis certaine que l'on peut y arriver Nehëmah. Certaine.

Je plongeais mon regard dans le sien. Si intensément que j'avais l'impression de lui transpercer le crâne.

- Je te laisse y réfléchir.

Il cédait petit à petit. Je ne voulais surtout pas qu'il fasse cela seulement pour me faire plaisir. Je voulais que cette décision nous appartiennent à tout les deux. C'était très important pour moi. Il se collait enfin à moi, en soupirant presque. Ses murailles s'effondraient t'elles ? Je souriais légèrement, sentant l'anxiété m'envahir à nouveau. J'humais son parfum et je fermais les yeux. Je l'écoutais respirer. Ces mots semblaient sincère.

- Promet-moi que tu souriras Nehëmah. Je veux dire, promet-moi d'être heureux. Je ne veux pas que ce soit un fardeau pour toi. Je veux vivre cette histoire avec toi mais je ne veux pas que tu te sentes obligé. Tu comprends ?

Je ne bougeais plus, je pouvais sentir ses muscles se contracter sous la peur qui nous encerclée. Je l'aimais tellement. Je me dégageais de son étreinte, lui souriais avec l'attente d'un sourire en retour. Je passer le long de son flanc en lui lançant un coup de queue sur le museau. Je sentais mes pattes trembler, mais cela valait la peine de construire ensemble. C'était ça la vie après tout. Le monde qui nous avait tout prit ne pouvait pas détruire ce lien qu'ont avaient tisser ensemble. Ce même monde ne nous prendra plus rien.

Nehëmah se détendait enfin. Son sourire était si beau. Je sentais un frisson me parcourir le corps lorsqu'il me disait enfin ces quelques mots. Le bonheur était si intense, j'avais l'impression de devenir une boule électrique capable de courir aussi vite que la foudre, j'avais l'impression de devenir tout à coup aussi puissante qu'un ouragan. Même le tremblement de terre n'était plus rien face à une tel joie. Je me retenais de sauter partout. Je repousser la peur cuisante qui chauffait mes oreilles. J'ignorais la douleur que me causer mon coeur face à la pression du sang. Ce regard, ténébreux quelques parts. Il voulait fonder une famille ! C'était vrai ? Réelle. Et si on était pas à la hauteur ? Non, on va pas encore tourner autour du pot Impera, stop.

- Je t'aime tellement Nehëmah ! Tu ne peux pas savoir à qu'elle point je t'aime.

Je m'approchais, lui lécher le front. S'il fallait soulever une montagne, rien n'aurait été impossible. Je lui jetais un petit coup d'oeil malicieux. Lui tournais autour un coup, encore un puis lançait un grand éclat de rire. S'il fallait être sincère une fois dans sa vie, je crois que c'était ce moment là pour moi.

- Rattrapes-moi si tu peux, je sens que je peux te battre ce soir !

Je m'élançais en trombe sur la plage savant pertinemment que Nehëmah me doublerai avec une belle facilité. Peu importait, nous n'étions plus qu'un maintenant. S'il gagnait, je ne pouvais que gagner aussi.