Lunaire était partis à l’aube pour s’occuper d’une chose importante, avant de partir, elle m’avait demandé de m’occuper de sa nouvelle fille, Diamantis. J’a eu une longue hésitation avant d’accepter finalement la demande de ma sœur de cœur. Je m’étais levé après avoir fait ma toilette et avait rejoins la pouponnière pour rencontrer la jeune louve que je n’avais pas encore vus. J’avais autorisé sa venue dans notre meute, mais depuis, je ne lui avais pas adressé la parole et pourtant, cela faisait trois mois qu’elle était parmi nous.

Approchant du lieu, je saluais les femelles s’occupant de leur petit et rejoignis la jeune louve blanche. Lunaire partis à ma venue en me saluant et fila rapidement. Assise devant la boule de poil, je regardais du coin de l’œil Apophis qui commença à siffle au creux de mon oreille. Les petites choses sont les plus fragile, et l’image du louveteau que j’avais tué quelques mois plutôt me revenais en mémoire. Je n’avais eu aucune pitié, je n’avais rien ressentis à ce moment-là, il était perdu, à moitié mort, j’aurais pu le sauver, mais j’avais décidé d’abréger ses souffrances et satisfaire mon besoin personnel de sang. Donnant un coup de museau au reptile pour reprendre mes esprits, je finis par me racler la gorge.

« Bonjour, tu vas bien ? Je suis Henael, ta tante je suppose… »

A la naissance de Kyoshi j’étais plus qu’attentionné avec ma sœur et mes deux petits frères, mais aujourd’hui, tout à changer, je n’y arrive plus… Je suis perdue dans un tourbillon et je ne sais pas si j’arriverais à sortir le museau de ce torrent.

LA petite louve s’approche de moi, je ne bouge pas et finis par se présenter. Elle tremblait légèrement, elle devait être peureuse, cela attira rapidement Apophis qui tenté de descendre dans sa direction. Donnant un coup d’épaule au reptile pour qu’il reste autour de mon cou. Elle ne semblait pas comprendre le concept de tante et je ne voyais pas comment lui expliquer.

« Je suis un peu comme la sœur de ta maman, on va dire. »

Ce serait trop compliqué de tout lui expliquer en détail du coup, je faisais au plus simple pour qu’elle comprenne un peu le principe. Je ne voyais quoi ajouter de plus à cette situation. Puis je commence à me lever pour faire face à la sortir. Avant de marcher, je tourne la tête pour poser mon regard améthyste sur la jeune femelle blanche.

« Viens avec moi, on va se promener un peu. »

Moi, nounou… Jamais je n’aurais cru voir ça un jour. Je ne me voyais pas mère, ni même tante. C’est à ce moment que je voyais que j’allais à reculons et que la meute avait de grande chance de ne jamais connaître d’héritier… Lunaire, ma lune possédait une famille, rapidement, nôtres liens deviendras moins profond, je le ressentais et cela me faisait peur. Je m’attendais à cette fatalité, il ne me restera qu’Apophis, mon bien-aimé Apophis, celui qui me guide vers le véritable moi que j’ai tant caché.

Marchant doucement pour que la jeune femelle puisse me suivre, je tournais par moment la tête pour voir si elle me suivait.

« Tu es déjà bien grande, tu veux être une sentinelle plus tard, comme ta maman et ton papa ? »

J’essayais de trouver un sujet sur lequel discuter pour pas qu’elle s’ennuie. Le reptile la surveillait pendant qu’on marchait lorsque je ne l’observais pas. Grace à lui, j’avais des yeux un peu partout.

La jeune enfant pris le temps de réfléchir, elle était adorable, mais j'avais du mal a ressentir ce que Lunaire pouvait éprouver envers cette petite. Pour moi, elle faisait tout simplement partis de la meute, rien de plus, je ne retrouvais pas cette alchimie que j'avais pu éprouvé à la naissance de ma jeune soeur, tout ceci avait complètement disparu, je me sentais vide, ou plutôt remplis d'une envie destructrice. Tout devenais compliqué, je ne savais plus qui j'étais, et encore moins celle que je voulais devenir.

« Je veux devenir une espionne ! »

L'oreille toujours attentive, je souriais en l'entendant prononcer le mot "espion". Elle désirait faire comme Kyoshi, ma jeune soeur. C'était tout à son honneur de ne pas suivre la voix de ses parents, au moins, elle allait faire ce qui lui plaisait, c'était une bonne chose.

« C'est une bonne idée, tes parents vont être très heureux. »

Je continuais à marcher tranquilement, jusqu'à ce que je sentais une première goutte frapper mon museau. Je m'arrête et sens la loupiotte s'accrocher à l'une de mes pattes. Je baisse la tête pour l'observer, la jeune femelle faisait une tête assez touchante. Je me demandais ce qui lui prenait, ce n'était que de la pluie.

« Tata, on peut allez dans une grottes pas loin d'ici et on repartira après. »

Je ne savais pas trop comment réagir face à sa demande, étant enfant, j'aimais beaucoup jouer sous la pluie, retourner à la tanière pleine de boue était l'un de mes passe-temps favori, mais elle semblait moins ouverte d'esprit. Sa mère devait probablement un peu trop la chouchouter, elle devait vivre chaque expérience, et il n'y avait rien de plus merveilleux que la pluie.

« Tu ne dois pas avoir peur, ne connais-tu pas la magie de la pluie ? »

Je voulais éveiller sa curiosité, lui donner envie de braver ce dont elle avait peur, enfin si elle en avait peur bien-sur, mais je voulais surtout qu'elle aperçoive ce dont la nature était capable et qu'une petite averse n'était pas grand chose.

Les gouttes s’intensifiaient pour donner vie à une fine pluie régulière, mon pelage commençait à être trempé et pourtant, je me sentais bien. Levant le museau vers le ciel, les yeux clos, toute les odeurs devenait plus forte, le bruit de l'eau s'écrasant sur le sol créer une magnifique mélodie, comment pouvait-on rester dans un endroit sec ?

Elle accepte de rester, et finis par me lâcher, je ne sais pas combien de temps passe, et cela ne me semble plus vraiment important. Je profite, je respire, j’écoute et laisse mon esprit s’envoler au loin. Peu à peu, je sens une douce chaleur envahir mon visage, les rayons du soleil reviennent prendre leur place en chassant la pluie et rendant l’air humide. Je restais ainsi durant encore quelques secondes, jusqu’à sentir quelque chose de lourd sur mon pelage. Baissant la tête, je vois une tâche de boue son mon poitrail. Apophis prend cette manœuvre comme un affront et tente de descendre le long de mon corps pour étouffer la jeune louve, je lui donne un coup d’épaule pour qu’il reste à sa place, il siffle mécontent, mais obéit tout de même.

Mon visage était sévère pour le remettre à sa place, les petits avaient besoin de jouer, je connaissais bien ça, et cela faisait longtemps, la dernière fois, c’était quand j’étais avec mon frère, Shlava, avant qu’il ne me trahisse et parte de la meute. Ce triste souvenir m’avait renfermé sur moi-même.

Laissant échapper un soupir, j’essaie de retrouver mon âme d’enfant et saute dans une flaque pour éclabousser la jeune blanche. Je devais ouvrir de nouveau mon cœur, et son âme pure allait probablement m’aider. Je ne cherchais pas à fuir l’affrontement, je voulais la défier…

« Tu vas voir ce dont je suis capable. »

J’essaie de l’asperger de terre, Lunaire ne sera sans doute pas très heureuse de retrouver sa fille dans cet état, mais cela ne faisait rien.

Après plusieurs minutes intenses, la petite femelle fait signe de la patte pour dire qu’elle veut se reposer. Je vais m’asseoir sur une partie du sol sec, me secouant légèrement pour enlever la plus grosse partie de la terre parcourant mon pelage. Apophis avait finis par se glisser sur le sol depuis un moment pour ne pas finir comme moi. Voyant que tout était fini, le reptile revient vers moi et s’enroule de nouveau autour de mon cou.

Doucement, une pluie fine arrive, elle retire une partie de la boue, elle ne dure pas longtemps, simplement le temps de nous rafraîchir. S’estompant doucement, un faible arc-en-ciel apparaît. J’entend la jeune éternuer, ce n’était pas le but qu’elle tombe malade. Faisant une faible grimace, je me lève avec prudence pour ne pas glisser et comme à rejoindre la tanière des nourrices.

« Il est tant de rentrer Diamantis, il ne faut pas que tu tombes malade. »

Je la laisse me suivre, j’en étais responsable et les nourrices allait être ravie de refaire sa toilette. Je ne pensais pas être capable d’autant de dégât, en une fraction de seconde, je reprends mon statut d’Alpha, gardant une posture droite et sûr de moi. Je marche doucement, pour ne pas aller trop vite pour la jeune femelle. Une fois arrivé à la tanière, je m’assois dans le coin où j’avais trouvé la blanche.

« Ta mère va probablement bientôt rentrer, je vais rester ici le temps qu’elle revienne, à moins que tu désires rester avec les nourrices. »

La jeune louve retourne dans son coin, je vois un début de larme sur le coin de ses yeux, mais je n'y prête pas une grande attention. Après quelques secondes, Lunaire est de retour avec Apollo, je les salue et pars rejoindre le lac. Glissant mon corps à l'intérieur de l'eau bien plus fraîche que je ne l'aurais crus, je ressors et me secoue complètement pour faire disparaître toue la terre qui parsemait mon pelage de neige.

Retournant à la tanière de la meute, je donne les derniers ordres pour la fin de journée. Je m'occupais de ce que je n'avais pas pu faire durant le moment où j'étais devenue une nourrice. Je ne comprenais toujours pas ce qui c'était passé, pourquoi j'avais changé comme ça... Mais cela 'avait plus d'importance, je pouvais reprendre mon grade et continuer ce que je faisais de mieux.

La nuit allait être longue, des hurlement allait résonner en territoire neutre, car cette envie courrait toujours en moi, et le poison qui circulait dans mes veines, booster mon adrénaline et je sentais une profonde chaleur brûler mes entrailles.