Mais j'étais vraiment bête ou quoi ??! Stupide, Impera, tu es s t u p i d e s. Aller chercher quelques aromates. Endroit : en plein centre des terres. Aptitude : j'ai mal aux pattes alors que je dois faire tout le voyage du retour... Si Nehëmah n'avait pas encore était mis au courant de mon départ depuis l'aube, il allait bientôt être au courant, et j'entendais déjà son inquiétude de-là ou j'étais. Bon... sortir me faisais du bien en ce moment, surtout depuis un petit temps ou rester dans ma tanière pleines de plantes devenait compliqué. Mais aller en Terre du Centre, alors que mon ventre s’alourdissait de plus en plus... Bref.
En pensant à mon ventre, mes oreilles me chauffaient légèrement. Je me sentais toute légère oubliant presque la douleur de mes pattes et de mon bassin. L'avantage d'être guérisseuse, c'est que malgré mon jeune âge, j'avais quelques expériences sur le sujet des grossesses. Je m'étais imaginée un énorme ventre comme une louve que j'avais aider à mettre bas en compagnie de ma mère, mais en fait, mon ventre était assez petit. Je ne pensais pas avoir plus de trois louveteaux, aux grands maximums, et cette idée me rassurer légèrement. L'idée d'en avoir douze était rayé de mon esprit, et c'était ma foi, une bonne chose pour une première portée. J'allais vraiment donner la vie ?! Moi, guérisseuse Yuubae, de deux ans, avec qui, il y quelques mois ne s'imaginer pas du tout devenir mère une fois dans ma vie ? Et bien oui, comme quoi, même à moi, il pouvait arriver des choses merveilleuses.

Je revenais peu à peu sur la terre ferme. J'ébrouais mon pelage et je m'arrêtais un instant pour observer les bois qui m'entouraient. Dit-donc, j'étais dans mes pensées depuis un bon bout de temps et je n'avais même pas commencer à chercher ce dont j'avais besoin. Mes recherches devraient d'ailleurs attendre encore car une odeur qui me glaça le sang arriva jusqu'à moi. Akatsuki.

Mes poils se dressèrent, la peur m'engloutit un instant. Remplacé très vite par une rage qui dormait depuis un bon moment. Ils existaient encore ? Je ne pensais plus à ces loups depuis que Nehëmah m'avait délivré et voilà que je ne savais qui me refoutait ces pensées en pleine face ! Je déglutissais avec difficulté, essayant de garder un calme qui n'existait pas. Maintenant que j'attendais des petits, que j'étais véritablement vulnérable, un Akatsuki se trouvait dans les parages. J'avais peine à croire ce qui m'arrivait. Depuis la formation de Yuubae, jamais je ne m'étais retrouvé en confrontation avec un loup de cette "meute". Jamais, et chaque fois que je m'étais imaginée la scène cela se terminé par des coups de griffes et de crocs. Bien évidemment, le combat ne rentrerai pas dans mes principes, plus maintenant. Malgré les entraînements avec Apollo et Lunaire, que j'avais dus arrêter pour le moment, je ne pouvais pas imaginer une seconde mettre en danger notre portée.
Un pelage blanc attira mon regard. Je sentais mes griffes se contracter, je prenais racines, cela se voyait t'il ? Le choc qui suivit l'apparition de Tomoe arrêta j'en suis certaine, mon coeur. Tomoe. Vivante ! En bonne santé, toujours aussi belle avec seulement cette odeur de trahison sur le poil. Tomoe, qui avait put quelques fois me former sur deux ou trois choses en compagnie de ma mère, voilà qu'elle se trouvait maintenant devant moi, avec l'odeur de la meute que je haïssais, que tout les anciens Kuragari devait haïr normalement. Les souvenirs se mêlait petit à petit à mon hébétude.
La belle guérisseuse m'adressa la parole d'une voix calme et réjouis. Je ne pouvais en entendre d'avantages. Entre les questions qui affluaient dans mon cerveau et la colère qui bouillait en moi, j'avais peur de perdre mes moyens. Je calmais un peu mes membres, je respirais et cherchais les mots qui peinaient à venir.

- Tomoe ?! Ce n'est pas possible.

Je lui jetais un regard noir et je plaquais mes oreilles à l'arrière de mon crâne.

- Tu crois que je vais te parler de ma vie ? Déclarai-je d'une voix forte. Après tout ce temps ? Comment peux-tu vivre avec cette meute ? Manipulateur, perfide, orgueilleux ? Tomoe, ne me dit pas que tu as choisis de vivre comme ça ? Ils nous ont tout prit.

Je reculais d'un pas encore sous le choc, me mettant de biais pour cacher un peu de ma grossesse. C'était complètement ridicule peut-être, et même si je me doutais bien que Tomoe n'avait pas le coeur complètement noircie par ses actes, qu'elle ne me toucherai jamais, je trouvais ainsi l'instinct maternelle qui me réchauffa le coeur un instant. Elle semblait vraiment heureuse de me voir...

Tomoe m'avait toujours parut délicate. Forte dans son regard, franche dans ses actes, je me souviens des regards que je lui portais étant petite. Je voulais ressembler à ça, à ma mère, à elle, délicate, franche, forte, se sont de bien beaux mots. Elle commença ainsi ses explications. Pas de colère dans sa voix, seulement des arguments pour expliquer ses actes. Je ne pouvais en entendre plus, chaque mots qu'elle prononçait me faisait grogner un peu plus. Pas parce que c'était une lâche, pas du tout, parce que chacun de ses mots me faisait mal. Ils étaient vrais, concrets et encore une fois, Tomoe avait agit avec courage en préférant rester sur sa terre natale. Tout ce que je me rabâchais depuis le tremblement de terre semblait si futile. D'un coup, c'était comme si une faille s'était créée sur tout ce que je pensais des Akatsuki. Je respirais plus vite que je ne l'imaginais et un mot que déclara Tomoe me figea dans mes grondements. Pourquoi me parlait t'elle de Karagane ? Que venait'elle faire dans cette histoire ?
Je reculais encore d'un pas, la paix qui s'étaient emparée de moi semblait s'évaporer comme la neige au soleil. Tout ces soucis, que j'avais décidé d'éradiquer de ma tête, pour que je puisse enfin vivre ma vie auprès de ceux que j'aimais, revenaient à la charge provoquant un véritable mal de crâne. Je n'étais pas sûr de vouloir continuer la conversation. Je voulais simplement rejoindre Nehëmah et continuer de vivre pleinement une vie tranquille. Mais cette colère, cette anxiété, et cette cupidité me firent franchir le pas du mauvais chemin.

- Je... je parlais avec un voix hargneuse quoique légèrement tremblante. Cette meute a usurper toutes les lois en s'emparant de terre...

Je m'ébrouais la tête. Ça ne servait à rien.

- Pourquoi me parles-tu de ma soeur ? Que vient donc faire Karagane la dedans ? J'ai du mal à croire que tu n'as pas changer Tomoe. Tu me parles de discours, si ma soeur était encore de ce monde je lui tiendrai ces mêmes paroles et je suis certaine qu'elle serai d'accord avec moi malgré nos quelques différents. Je n'en peux plus, je ne veux plus rien entendre, moi aussi j'aimais la terre où je suis née mais... si d'autre comme toi on choisit de rester je ne peux que dire une chose. Vous me dégoutez, après tout ce qui c'est passer...

Je secouais la tête comme si ce simple geste pouvait chasser mon passé.

- Oublier. Il vaut mieux oublier tout ça.

Pourquoi cet air désolé sur le museau. On ne pensait pas la même chose, j'étais lasse, épuisée à vrai dire. Déjà que les paroles de la guérisseuse blanche allait donné de quoi réfléchir... Mais Tomoe ne s'arrêta pas là. Chaque mots sortis de sa gueule était une épine qu'on enfonce lentement dans la chair. STOP Tomoe, ne dit plus rien. Je ne peux plus écouter. Je ne veux pas écouter ça. Çà, cette possibilités qui m'avait tant de fois traverser l'esprit. Qui avait tant de fois gâché mes nuits. Elle terminait pourtant ce mensonge insoutenable.

- Arrête Tomoe ! Tu arrêtes maintenant !

J'avais hurler ces mots en ne sachant pourquoi. Si il y avait de la détresse dans ma voix, ou du désespoir.

- Je ne peux pas entendre ça.

Oh oui, les larmes montaient encore dans mon regard. Il n'y avait pas trace de moquerie, ni de plaisanterie dans celui de l'Akatsuki. Seulement de la tristesse, et un peu de pitié sans doute. C'était trop. Je respirais mal, et j'avais la vision qui se brouillait. Je sanglotais maintenant en murmurant :

- Arrête.

Karagane, ma soeur. Celle pour qui j'avais mis tant de temps à accepter sa mort. Elle était en vie, heureuse, elle vivait sa vie, tranquillement. Et dire que moi, pendant tout ce temps, j'avais gâché mes nuits, que dis-je ma vie ! Tout ces moments de pleurs, j'étais seule, pensant que j'avais perdu toute ma famille. Pendant tout ce temps, Karagane vivait, elle vivait au sain de la meute qui m'avait toute cette horreur psychologique.
Tristesse, mélangé à cette rage grandissante. Comment avait-elle pu ? Qu'elle bécasse j'étais ! Karagane aussi égoîste.

Je percutais que je m'étais assise. J'étais faible tout à coup.

- Elle est vivante ? Je balbutiais peinant à y croire. Je secouais ma tête de gauche à droite. Je ne suis qu'une idiote... Une pauvre idiote.

Le pire dans tout ceci, c'est que je n'étais même pas heureuse que ma soeur soit encore en vie. J'étais trahis. Le braise que je pensais éteinte dans mon coeur s'enflammaient à nouveau. Encore une fois, Karagane ne me causait que des problèmes.

- Si ce que tu dis est vrai, je préfère autant penser que Karagane est morte. Elle n'a jamais voulut me revoir ?

Je grondais en regardant Tomoe. Avant de m'arrêter las.

- Peu importe. Je me rend compte que je ne connaissais même pas ma propre soeur. Je... j'ai besoin de me calmer un peu.

J'allais avoir du mal à rentrer en un seul morceau. J'avais presque l'impression de n'être devenue que du vide. Même la présence de mon pouvoir me semblait disparut, écarté de mon propre corps. Silencieusement, je remerciais Tomoe de ne rien dire. Je pouvais sur le coup de toutes ses émotions dire des choses stupides et même méchante. En réalité, tout ce que m'avait dit la guérisseuse blanche était un point de vue, certes complètement à l'inverse du mien, mais aussi très juste. Je ne pouvais plus l'en blâmer. Je n'avais plus rien à dire. Karagane avait décidé de tirer un trait sur son passé, il était temps pour moi d'en faire de même. Ma petite sœur d'enfance était morte en même temps que la meute Kuragari.
Je soupirais essayant de calmer mon cœur encore affolé. Mon ancienne camarade s'avança d'un pas et reprit à nouveau la parole, d'une voix claire et douce. Je l'écoutais s'en oser la regarder.
Ses paroles étaient comme de l'eau qui s'écoulait dans mon esprit comme une rivière épaisse et boueuse. Il fallait boucher tout les pores de ma tête, il fallait supprimer mon histoire d'avant. Tomoe avait encore une fois raison. Je me sentais jalouse, énervée contre elle mais je ne le laissais plus paraître. Jalouse, parce qu'elle avait raison. Énervée par ma stupidité, ma naïveté et mon égoïsme. Moi aussi j'étais égoïste. Ressentir toutes ses émotions, j'allais avoir des petits, j'avais un mâle que j'aimais de toute mon âme qui me protégerait quoique je fasse, j'avais une meute qui m'avait sauvé en quelques sortes mais c'était si dure de tirée un trait sur tout ses souvenirs. Si dure de s'avouer vaincue.

- Tu as raison.

Les mots me coûtaient, mais ils avaient été prononcés avec ferveur.

- Si elle a décidé d'oublier, je ferai de même.

Je me relevais encore un peu fatigué par l'état de choc, mais malgré ma peine, je sentais cette détermination nouvelle devant la vie qui m'attendait. Je n'avais pas tout perdu, bien au contraire.
J'affrontais enfin le regard bienveillant de Tomoe.

- Je vais rentrer Tomoe. Je...

C'était si dure a prononcé.

- Merci de me l'avoir dit. Il n'y a plus de quoi douter maintenant.

Mes esprits se reformait. Je n'avais envie que d'une chose maintenant. Rejoindre Nehëmah au plus vite, il était mon avenir.

- C'est... comment expliquer, je peux comprendre ton...choix. C'est juste difficile à assimiler. Mais je suis heureuse de te voir en vie.

Je n'arrivais pas à sourire, pas encore.

- Veux-tu faire un bout de chemin dans mon sens ? Je préférerai en fait.

J'hochais la tête sans rien dire. Tomoe m'aida à avancer.
M'aider, c'était bien moi ça, j'avais toujours l'impression de demander de l'aide aux autres. Toujours, tout le temps. Que serai-je devenu sans Nehëmah ? Je ne voulais pas le savoir. Mon passé m'aurait rongé de l'intérieur, j'en étais certaine.
Plus rien à penser sauf de la vie que je portais maintenant. C'était la seule chose qui devait compter pour moi non ?
Pauvre Tomoe, elle m'aidait, souriante, mais j'avais du mal à lui dire merci. De sourire en retour, c'était si contradictoire avec tout ce que je pensais depuis toujours...
On avançait lentement, encore une fois, qu'est-ce qui m'avait prit de partir si loin ?

- J'étais... j'irai chercher ce dont j'avais besoin une autre fois. Enfin quand tout sera régler.

Je me détendais légèrement chassant d'un battement de queue chaque image de ma soeur qui revenait à la charge dans mon esprit.

- Tu sais Tomoe, plus j'y pense, plus c'est peut-être moi qui ai changé. Je ne pense pas que je serai devenu cette louve si tout ce qui s'est passé ne se serai pas produit. Même si je ne te l'ai pas montré, sans doute... je suis très heureuse dans cette nouvelle vie.

Je fermais ma gueule un instant, et je souriais enfin sans la regarder.

- C'est peut-être tes paroles qui vont me faire quitter ce passé que je n'osais lâcher. Se sera mieux ainsi.

L'avenir que je voyais depuis la scène dans les montagnes avec Nehëmah était un avenir merveilleux. Depuis ce jour, je n'avais plus fait de cauchemars, j'avais vécu pleinement, et cela m'avait fait un bien fou. Mais il y avait toujours quelque chose qui pouvait me faire replonger un jour ou l'autre. Plus maintenant. Nehëmah me manquer, tout à coup, je savais ce qu'il me restait à faire.
On avançait jusqu'à apercevoir les montagnes. Je m'arrêtais un instant pour me reposer.

- J'espère quand même que tu te portes bien Tomoe. Malgré tout ce que j'ai pu dire et penser, tu étais une guérisseuse talentueuse et je suis certaine que tu l'ai encore aujourd'hui. Je te demanderai simplement quelque chose si tu l'acceptes. Ne dis rien à Karagane. Oublions, je suis prêtes à ravaler mes rancœurs. Comme tu le dis, je dois penser à mes petits maintenant et à leur père, c'est tout ce qui compte.

Je regardais les montagnes et la frontière qui n'était plus très loin. Le soleil déclinait déjà dans le ciel. Une journée qui s'achevait, une source de haine qui s'éteignait.

Tomoe valida ma demande et je me détendis complètement en sentant l'odeur de ma meute. J'en devais une fière chandelle à la guérisseuse blanche qui était maintenant loin de son territoire. J'hochais la tête pour croiser son regard si chaleureux. La rancune faisait place à la honte de mes actes et de mes pensées. Mais c'était trop tard.

L'Akatsuki s'éloigna avant de me jeter un dernier regard bienveillant. Un point blanc et elle avait disparu entre les arbres. J'observais l'endroit ou se tenait il y a quelques secondes Tomoe. J'ouvrais la gueule pour lui crier des remerciements enocre mais aucun son de sortie. "Profite de ta vie et de ta famille".

Je reculais pour avancer dans mon territoire le sourire sur les babines. "Merci Tomoe, je me promet de te le dire la prochaine fois."
Jamais je n'aurais imaginé ressentir ses émotions après avoir appris toutes ces nouvelles. C'étaient des chocs oui, mais ce n'étaient que des indices du passé. Ce qui m'attendait était bien plus beau, et mon ancienne camarade me l'avait bien fait comprendre.