Il me semble que mon environnement change. Je quitte cette horreur, forêt de malheur. Son odeur, j'étouffais là-dedans !
Cela fait, quoi, deux jours que les arbres sont moins nombreux ? Pire, je me pose cette question. Depuis combien de temps mon désert me manque t'il ? Combien de temps j'ai quitté mon territoire ? Avant je comptais les jours pendant mon voyage, maintenant, cela me semble bien trop longtemps pour y penser encore.
Il n'y a pas beaucoup d'âmes qui vivent dans ces terres. Moi qui me pensais seul dans mon canyon aride, je n'ai pas rencontré beaucoup de vie. Certes j'avance la nuit mais quand même ! Plus de territoire à défendre, mais j'ai envie de bouffer quelqu'un, ça commence à me manquer... Bref, je m'arrête. Un nuage s'échappe de ma gueule tandis que la lune éclair mon pelage cours. Je me pèle dans ce milieu blanc et froid. Encore dans mon désert, j'avais des nuits froides mais un sable bien chaud le jour. Là, c'est froid tout le temps. Je déteste, nan, je hais ça. Je gronde. Je commence également à me poser des questions sur mon pouvoir. Mes visions mon incitaient à partir. Se sont elles qui sont la cause de mon départ ! Pour quoi ? Pour voir que des loups flous, réunit dans des milieux inconnus.
Je passe un coup rageux dans la pâte blanche sous mes pattes. Moi qui aimait mon pouvoir, je commence à me dire que mes images ne sont que le fruit de mon imagination. Je baille puis observe cette clairière blanche. Je vois enfin des grandes montagnes éclairées par la lune. Je pense que c'était celle que j'apercevais depuis le début. Je me trompe après tout, je suis paumé dans ce monde. Je regarde le sommet, j'hume l'air, ça pu l'inconnu. Mais je crois que l'idée qui me traverse la tête et l'une des meilleures depuis que je découvre ce territoire. Depuis le temps que j'étouffe sous ses arbres, les hauteurs vont me faire respirer un coup. Et puis, avec de la chance, j'aurai une vu un peu plus correct sur ce qui m'entoure.

Je m'avance et commence par un chemin entre une pinède pleine de blanc. C'est moche et en plus ça brille mais bon, j'entend un rapace gueuler dans les bois. Je préfère le son des vautours mais je fais avec, tfaçon j'ai pas le choix...
Une grotte se découvre dans un mur de roche. Je m'arrête à côté et je sens cette fois-ci beaucoup d'odeur qui me font hérisser le poil. Je ne m'attarde pas, j'ai quelque chose à faire avant, je reviendrai là-dedans plus tard.
Je monte et je retrouve enfin mes réflexes du canyon. Escarpé, l'ascension n'est pas chose facile mais je respire tellement, mes muscles travaillent de nouveau comme il faut. Je sens mes veines palpiter tel un loup puissant. J'arrive au sommet quand l'aube perle plus loin. Je souffle, je ferme les yeux, je respire.

J'ouvre alors les yeux tel un serpent et mon âme peu sensible d'habitude stop ses réflexions quelques secondes. Je suis dans un endroit que je ne m'imaginais pas possible. Je fais le tour du promontoire, le soleil levant jette des couleurs pâles comme celles de mon désert. La terre est immense. Jamais je n'ai vu ça, le paysage du canyon n'est en réalité qu'une infime partie de tout ceci. Comme n'ai-je pas pu apprendre plus de chose sur ces terres. Ce que je parcours depuis des jours n'est qu'un petit endroit, et les loups que je cherche, n'importe lesquels peuvent être n'importe où. Des montagnes immenses s'étendent d'un côté et le brouillard que j'ai traversé pendant plusieurs jours doit être la frontières avec mes terres à moi. Je m'assois saisi par ma tâche insignifiante dans ce monde. Pourquoi je suis seul dans ce cas ?

Je profite du levée de soleil et de ses grands airs. Et puis je sens enfin cette odeur. Une odeur que j'attend en réalité depuis un petit moment. Je me gonfle de tout mon pelage me lève mais ne lâche pas l'horizon du regard. Je fais confiance à mon ouïe pour me dire quand me retourner et comment me retourner.
Que viendrai foutre une femelle là haut ? Je n'ai pas senti de territoire pourtant. Son odeur est bien étrange et mon coeur s'emballe d'une légère excitation, soit on blablate, soit mes pattes vont enfin pouvoir se languir de la chair.

J'attend. Un grognement, une parole qui m'engueule en quelques sortes. Une pique au moins, vas y, j'attend au moins une provocation de la femelle à l'odeur bizarre. Elle s'approche, je vais montrer les crocs, je décèle ensuite différentes odeurs. Ça put le canidé, le mâle, le petit, la femelle, ça put la puissance, l'odeur de l'alpha. Mes poils se dressent encore un peu plus, même si je suis sûr qu'ils sont au maximum. Ma curiosité devant cette apparition s'empare de moi, comme la frustration qui ne vient pas. Elle m'a vu au moins ? Attend... que je réfléchisse, je marche dans cet endroit depuis des jours, des lunes peut-être, je trouve enfin quelqu'un et ce loup m'ignore comme si je n'était qu'un simple petit loup du désert, maigre, paumé et futile ?
Je me retourne d'un coup sec en montrant mes crocs sales. Elle est plus loin sur la roche. Elle ne me jette pas un regard. Elle se fiche de moi ? Calmes-toi Chäm, calme-toi.
Mes griffes se plantent dans la terre, je suis en colère devant cette indifférence. C'est alpha d'une meute donc... et ça se croit plus fort que tout ?
Je devrai quand même un peu lui faire peur, le sang séché sur mon poitrail, mes cicatrices, mes poils arrachés, ma maigreur, ça doit faire effet nan ?

Je m'approche, par derrière, elle va pas vouloir se battre, se serai débile de toute façon. Un peu plus frustré et rageux je m'arrête et la toise sur le côté en déclarant d'une voix rauque :

- Ça n'a pas peur des inconnus apparemment. Les loups de votre genre sont tous comme ça ici ? Inconscient ? Tiens, ça aime le risque peut-être.

Je suis légèrement coincé, j'ai une femelle à côté de moi, j'ai pas l'habitude.

- Faut en vouloir pour monter là-haut. Qui sait, j'aurai pu être un loup venu de très loin, avide de sang ou d'autre chose.

Si je titillais la femelle peut-être que je pourrai avoir quelques renseignements afin que mon voyage obtienne enfin un sens.

Plus j'attendais plus l'impatience et la colère montaient en moi. Voilà qu'en fait je me retrouvais proche d'une pimbêche au goût prononcé pour l’antipathie. Un moi en femelle alors ? Nan, les femelles devaient toutes être pareil. Au-dessus de tout et naïve comme pas possible. Ma mère et ma soeur en étaient les preuves vivantes. C'était claire qu'Arya ne me manquait pas... Ma mère ? Quelle mère ? Mais je divague, je vais pas patienter ainsi très longtemps.
L'autre ouvre la gueule, je l'a regarde de mes yeux rouges un peu plus furieux. Elle n'avait même pas la descence de m'observer. J'était pourtant un étranger, avec un accent qui me paraissait bien différent du sien. Mais je n'allais pas m'arrêter là. Oh c'est bien mal me connaître, je suis en quête de réponse et ce n'est pas la chose répugnante que j'ai aperçus plus tôt sur elle qui va me faire peur. Depuis quand Chämkar a t'il peur ?
Je retiens mes grognements de frustration je me retrouve presque à mes un an lorsque ma soeur me faisais péter un câble simplement par ses regards ignorants.

- Du silence ? Ta meute t'ennuie t'elle à ce point ? Je ne suis pas idiot grondais-je avant de me rappeler qu'il faut que je me calme. Je viens de bien trop loin et je suis dans l'attente de bien trop de réponses pour garder ma langue, princesse.

Je m'assois pour me gratter l'arrière du crâne sans aucune délicatesse avant de secouer tout mon pelage.

- Pas la peine d'essayer de me faire peur avec ton monstre, même si je trouve ça particulièrement dégouttant et impressionnant à la fois, la mort ne m’effraie pas. Alors, pourquoi tu cherches le silence duchesse ?

Je plissais mes yeux sangs pour attendre enfin un tique.

Ah, je l'a fais enfin réagir. Elle se contient, dit donc, elle est forte pour ça. Tu me diras, je me contiens, on se maintient mutuellement si c'est pas beau... Ouai je cherche de la compagnie, je suis parti pour ça. Je veux que le sud soit à nouveau remplis de loup, je ne sais pas si mes visions essaye de me montrer un passé ou un avenir mais je sais que je serai restais seul bien longtemps si je n'avais pas bougé. La femelle tourne enfin son regard vers moi. Je la toise de haut en bas, je m'attarde un instant sur ses yeux particuliers. On s'observe mutuellement, plus le silence continus plus la rage fait place à la curiosité devant cet alpha qui cherche la solitude. Je me demande qu'elle chef fait-elle ? Tortionnaire ? Oh j'aimerai bien ? Raplapla ? J'ai comme un doute. Déjà que la bête qui s'enroule sur son pelage ne donne pas envie de la taquiner, alors pourquoi je ne fait pas comme tout le monde ? Jeune loup taré que je suis...

- Solitaire, solitaire, c'est bien moche comme mot. T'es bien solitaire aussi à ce moment même. Je me pose quelques questions, je n'ai pas l'habitude de la compagnie pour autant.

Je fais une pause. J'ai envie de la questionner maintenant que la curiosité fuse dans ma tête. Mais je ne peux pas faire confiance, je ne peux rien dire. Ou très peu. Je n'ai pas envie dans dire en fait.

- Quelqu'un m'as parlé de loups vivants en communauté dans le nord. Disons que je ne viens pas d'ici et j'ai simplement envie de savoir si c'est vrai. Alors la compagnie, nan, mais ton odeur répond à l'une de mes questions.

Je me lève et m'étire en baillant et rotant en même temps.

- Oups, par contre, je pensais que les loups du nord vivait mieux, avec plus de nourriture et de la compagnie mais vu ta tête je commence à me dire que là d'oû je viens c'était mieux finalement... Ouai ouai, je parle trop bla bla, ça me regarde pas bla bla, tfaçon si je parle pas j'ai envie de me défouler les pattes dans un bon combat, alors...

Je me recouche en mettant un nuage de poussière sur la louve et je commence à me gratter le dos pour lui montrer que je ne suis pas intimidé. Je la regarde et plisse les yeux.

- En fait, c'est bête qu'une si jolie princesse soit aussi silencieuse.

Je m'évitais de rire de ma voix grave, cette rencontre n'était qu'un jeu, et j'aimais vraiment cet échange presque à moi-même. Ou était donc le mâle dominant ?

Je cesse de tourner dans la poussière. Ventre à l'air, je la toise encore un peu, essayant de sonder son âme et ses pensées comme mon pouvoir agit sur le mien. Étrange ? C'est bien la première fois qu'on ose enfin me le dire. Ce qui restait dans le Sud avait trop peur de moi pour me le dire. Ici, c'est différent, je ne suis plus le maître de ces terres. Je ne suis qu'une simple feuille volant avec le vent et le temps. Ici, tout est plus froid, plus blanc, plus orgueilleux. Mais je ne peux pas penser à mon Sud, pas maintenant alors que la femelle semble être enfin piquer par mon jeu de charme. Je l'avais dis qu'il me semblait être charmeur nan ? Tu me diras, jamais je n'ai eu trop l'occasion de le montrer nan mais comme si avec ma soeur j'allais faire quelque chose, beuark, j'ai envie de vomir en imaginant Arya en compagnie d'un mâle. Celui-ci serait sacrément bigleux ou débile comme elle alors... Ouh là, mais je m'égare !
La louve parle enfin un peu plus. Est-ce que je vais pouvoir tirer quelques renseignements supplémentaire ? Y a t'il d'autres loups vivants seuls par ici ? A la recherche d'un territoire où vivre ? A la recherche d'un chef en qui ils pourraient tous obéir ? Mmmmh, se serai délicieux mais nan, se qu'elle me dit et bien différent.
Je fronce le museau devant l'avis qu'elle me sort. Me redresse et m'ébroue avant de cesser de bouger. Elle aussi veut sonder mon âme. Je ne sais pas si elle peut y arriver. Je n'espère pas en tout cas. Je grogne légèrement devant sa dernière question. Une habitude peut-être... on ne me l'a jamais poser que je sache. Qui ne connais pas le célèbre Chämkar ? A vrai dire... tout le monde ici-bas.
Se que je perçois chez elle et chez se truque qui rampe sur elle n'est pas de la douceur. C'est bien quelque chose qui me plaît, pour une alpha, elle n'est sans doute pas douce. Il faut savoir maîtriser les autres pour mieux se maîtriser soit. Enfin, c'est ce que je pense. J'hésite donc à lui répondre. La nuit est-là.

- En quoi le nom de quelqu'un peut vous aidez à allez mieux ma chère ? Ne crois-pas que j'ai de la douceur en moi, d'où je viens, on m'a toujours appris à maîtriser la mort, tout ceci n'est qu'un jeu, dis-je d'une voix grave en tournant mon regard vers le paysage maintenant noir.

Je ferme ma gueule. Laisse passer un temps puis soupire.

- On m'appelait Chämkar. Mes géniteurs m'ont donner ce nom, mais est-ce que je le porte véritablement ?

Je l'a regarde puis un nouveau sourire devant le regard incrédule de la louve apparaît.

- Je suis voyageur, pour le moment. C'est étrange, mais ce quelqu'un ma parlé d'un pelage blanc comme le tiens. Une image flou, sans un bruit.

J'étais en train de l'embrouiller, cela devenait du génie, ou de la malveillance, qui sait.

- Et toi ? Ce regard cache bien la noirceur de tes actes ? Pourquoi le regretter ? Toujours assumer, réfléchir de ses actes c'est ce mentir à soi-même... je suis bien placer pour le savoir marmonnais-je pour finir.

Henael. Ne l'ai-je jamais entendu dans ma tête ? Je fouille dans les recoins de ma tête. A la recherche d'une pièce a rajouter dans cette histoire. Je n'y arrive pas. La douleur après mes visions est telle qu'elles me privent d'un peu de mémoire. Tout est flou, silencieux... Je lui lance un regard noir. Elle s'agace vite la demoiselle. Comme moi, nos caractères semblent étrangement les mêmes malgré que l'un vienne du Nord et l'autre, du Sud.

- Forte tête hein ? Très bien.

Lasse de cet échange, Henael s'allonge. Je l'a regarde un instant, d'un air fier. Comme si j'avais gagné un jeu auquel j'étais le seul a jouer. Comme un louveteau qui attend de la gloire, comme un Chämkar qui se croit toujours supérieur nan ?
Je me taisais un long moment. M'imaginant sur mes terres, au chaud le jour, au froid la nuit. Qu'est-ce que j'avais gagné depuis mon départ ? Je met les pour d'un côté. J'ai rencontré deux loups seulement. Je ne sais même pas en réalité pourquoi je suis parti. C'est si confus. J'ai à côté de moi une alpha d'une meute inconnue, cela devrai rouler normalement ! Je ne me suis pas encore battu une seule fois en plus ! Mais non, c'est de l'eau qui stagne, on dirai presque qu'elle est gelée comme tout ce qui a sur cette foutu terre.
Après tout, pourquoi la louve m'écouterai, je ne m'écouterai pas moi-même si j'étais un autre alors... Je ricane un coup dans ce silence cuisant. Puis je m'allonge. C'est bizarre d'être à côté d'une femelle et de rester là, sans rien faire. Je dormirai là cette nuit, mais l'alpha devait bien rejoindre son compagnon et sa meute, c'était le principe d'un chef je suppose ? Je baillais un coup. Pour une alpha, elle semblait bien jeune ma parole ! N'aurais-je pas dû le remarquer plus tôt ? Je laisser couler. J'avais envie de dire un truc, je savais que ça finirai par sorti alors je n'attendis pas.

- Ça t'ai jamais venu à l'esprit de partir ? Quitter tout ce que tu connais, un monde ou tu te croyais le maître, où la maîtresse dans ton cas, pour vivre autre chose ?

Je l'a regardé un coup, jonglant entre le paysage et ses yeux mauves.

- Moi si. Plus d'une année à vivre seul, sans personne à qui parler, avec seulement les débiles qui s'approche trop près de mes terres. Tu l'as sûrement deviné alors pour le caché, mon canyon me manque. On m'a dit d'aller dans le nord, pour je ne sais qu'elle raison, enfin... c'est compliqué. C'est moche ici, j'étouffe, ça pu, et les loups... bah y 'en a pas j'ai l'impression. Même pas pour que je lui foute une belle raclée. Même pas ! Je passe un temps à l'idée d'un bon combat et de la souffrance de mon adversaire. Mais malgré tout ça, je regrette pas ce choix. T'as l'air d'être une guerrière Henael, pourquoi ne pas te libérer de tout ces problèmes pendant quelques temps ? J'ai une mission, mais une fois que je l'aurai accomplie, je reviendrai dans mon Sud. Le Nord ne va pas mourir si tu t'échappes quelques temps si ? Tu pourrais découvrir le Sud.

Je tentais ma chance. Une petite voix dans ma tête me disais que si je ne commençais pas un jour, je ne finirai jamais.