Je me rendais proche de la frontière pour chasser un peu et me dégourdir les pattes. Pour une fois, j'étais partis avec Apophis, pourquoi ? Je l'ignorais, je voulais simplement qu'il reste avec moi. Cherchant une quelconque trace, un quelconque son, je finis par repérer un lièvre. Je m'avance doucement vers la proie, me cachant derrière les buissons, mais l'animal fuit. Les oreilles droite, je renifle cette odeur qui ne m'est pas inconnu. J'approche de la cible et rencontre de nouveau cette louve blanche au pupille de couleur bleu.
Je m'assois tranquillement sans prendre la peine de prévenir les sentinelles. J'affiche un sourire pour la mettre en confiance, avant de prendre la parole.
« Bonjour, cela fait bien longtemps que je ne t'ai pas vu. »
La dernière fois que j'avais croisé sa route était lors de mon petit voyage sur les terres du Nord, ça remontais à quelques mois et j'avais la possibilité de voir à quel point la jeune louve avait pu grandir et s'embellir. Néanmoins, elle semblait bien plus préoccupé que la dernière fois fois que j'avais pu la voir, et cela m'interpella égerment. Baissant ma tête de quelques centimètres pour la regarder dans les yeux, je voulais qu'elle se confie à moi, qu'elle me fasse confiance.
« Que t'arrive t-il ma jolie ? »
Lui donnant un gentiment coup de museau sur sa joue pour la rassurer, j'attendais sa réponse.
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Henael
Lied
Vagabonde
Feux Follets : 388
Mar 4 Fév - 15:37
Lied & Henael
Les heures passent, se ressemblent, se succèdent, lui font mal. C'est un Enfer. Qu'on l'achève, qu'on la crève ; qu'on fasse quelque chose, s'il vous plaît, du moment que son calvaire cesse. Les larmes se sont taries mais il y a un hiver qui mord son âme, qui menace de la lui prendre. Elle n'en a déjà plus beaucoup, d'âme. Elle l'a vendu au Diable en pensant soulager ses maux, sauf que ceux-ci n'ont pas arrêté de croître au fil des semaines.
Sa mère est partie. Sa mère a lâché ce monde, s'est décomposée. En fait, il y a fort à parier que son corps a été dévoré par les charognards, depuis. Il n'en reste sûrement plus rien. Lied ne sait pas, n'ira pas vérifier de peur d'en être marquée à jamais. Ouais. Quoi de pire que de voir sa mère — qui lui a ressemblé trait pour trait — dépossédée de ses charmes. Une mère réduite à quelques os polis par le vent ou des crocs.
Elle a marché, Lied, donc, pour mettre un maximum de distance entre son dos et ce qui y pèse si violemment. Elle a cru, un peu bêtement, que ça calmerait les battements irréguliers de son cœur. Seigneur... La plaie s'est seulement ouverte un peu plus.
Sans le réaliser, Lied est remontée dans le Nord. Ça lui a demandé des jours d'efforts. Son ventre vide a rongé ses courbes, créant de nouveaux angles à la place. Elle est maigre. Elle est marquée par le manque, par la peur, par la souffrance. Ses sens sont comme « endormis », ne percevant plus réellement ce qui se passe dans les environs. Il n'y a plus qu'elle. Elle et ce foutu silence.
- Bonjour, cela fait bien longtemps que je ne t'ai pas vu.
La môme écarquille les yeux de surprise, lève enfin les yeux de la poudreuse sur laquelle ils se sont fixés il y a un moment déjà. Elle les plisse, observe les alentours. Il y a de la neige, du blanc qui brûle des prunelles rougies par ses pleurs anciens, un corps de congénère. Une femelle. Elle la connaît, Lied. Elle se rappelle de la louve Alpha, de son gentil sourire. Son cœur se serre, ses lèvres tremblent alors qu'une espèce de soulagement étreint son être entier ; comme si, soudain, ses problèmes se désagrégeaient.
Elle murmure un « bonjour » du bout des lippes. Il s'entend à peine. Sa voix est rauque, cassée à force de crier son malheur à la face du monde qui y demeure sourd. Henael, elle, paraît voir sa détresse. Elle lui demande la raison de son désarroi, ce qui a l'effet d'une bombe dans son for intérieur. Lied n'ose pas, d'abord. Elle s'assied seulement en regardant le sol, l'esprit embrumé. Ses pensées ont du mal à la guider vers un salut quelconque. Finalement, une phrase lui vient. Brute, nue.
- Ma maman est morte. Je ne sais plus où aller. C'est comme si j'étais vide au-dedans. Comme s'il n'y avait plus rien de vraiment important.
Un sourire absent s'empare de ses lèvres. Un sourire dénué de sens, un sourire que seuls les loups au bord du gouffre arrivent à esquisser.
Lied
Henael
Alpha
Feux Follets : 152
Mar 4 Fév - 16:05
«Bienvenue» Avec Lied
Elle semble perdue, détruire et cela ne mit pas longtemps avant que tes pensées ne se révèle être exacte avec ce qu'elle vient de dire. Elle tremble, de froid mais aussi de désespoir. Elle est seule et sans personne pour l'aider, mais elle est venu jusqu'à moi, venue jusqu'à un refuge, peut-être n'en avait-elle pas conscience, après tout, son regard paraissait surpris de ma présence.
Dans sa voix, j'entendais son faible appel de détresse, non pas sous forme de parole, mais dans son expression et dans sa posture. J'ai mal au coeur de la voir ainsi, cela me rappelle lorsque ma mère avait perdu la vie sous mon regard. J'étais et je suis toujours un peu perdu, partagé entre ce que je dois être et ce que je suis réellement. Par moment la frontière est mince et seule une personne arrive à me canaliser pour le moment.
« Je suis navrée pour ce qui est arrivé à ta mère. »
Je m'approche et colle mon front contre le sien pour lui redonner un peu d'espoir, elle n'était plus seule, elle était venu jusqu'à moi et ce ne pouvait pas être le fruit du hasard si nos c'était croisée par le passé et se recroise dans le présent, je le sentais au fond de mes tripes, le destin l'avait mené jusqu'à Yuubae. Après plusieurs seconde je m'écarte de la louve, reculant de quelques pas pour retrouver une distance convenable entre elle est moi.
« Veux-tu rejoindre Yuubae ? »
Je gardais un faible sourire sur les babines en attendant sa réponse, si elle refusait, je comprendrais et respecterais son choix, mais avec nous, elle aurait un avenir et la tristesse allait disparaître sur son visage.
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Henael
Lied
Vagabonde
Feux Follets : 388
Dim 23 Fév - 21:36
« C'est comme si j'étais vide au-dedans »
Elle n'a jamais aussi bien résumé son ressenti depuis que sa mère l'a laissé, en Décembre. Un creux, un manque. Comme un gouffre qui ne cesse de s'élargir, une crevasse que personne n'arrive à reboucher. Personne, même pas son père. Elle a eu envie de le revoir, des fois. Elle n'a jamais sauté le pas, cependant. À cause des jugements, des brefs regards. Elle n'est pas sûre de ce qu'il dira, de ce qu'il pensera.
Courage. Fuyons.
Lâche, ouais. La merdeuse qui n'avait peur de rien s'est envolée ; celle qui a fait le tour du monde sans jamais craindre ni la faim ni les démons ploie désormais sous le poids des semaines qui passent. Elle n'est plus qu'une ombre. Une ombre résolue à vivre parce que c'est la raison du loup mais sans savoir où quérir une nouvelle raison de respirer.
- Je suis navrée pour ce qui est arrivé à ta mère.
Son cœur se déchire. Les excuses sont inutiles. Les condoléances aussi. Sa mère est déjà partie. Sa mère ne reviendra pas, même pas contre un million de paroles compatissantes. Sa mère ne ressortirait jamais du monde « d'après ». Elle hausse les épaules, essaie de sourire plus fort. Ses yeux brûlent, sa gorge se serre. Elle murmure un « merci » peu audible, se recroqueville comme un enfant battu lorsque l'aînée cherche à lui prodiguer un peu de réconfort avec son propre corps. Elle tremble, Lied.
- Veux-tu rejoindre Yuubae ?
La question la surprend. Lied relève les yeux qu'elle a baissé vers le sol, dévisage un long moment l'Alpha. Venir avec eux ? Elle ne pense pas en être digne. Après tout, les membres d'une meute veillent les uns sur les autres ; Lied, elle, a laissé sa mère quitter ce monde. Qu'est-ce qu'elle pourrait faire pour eux ? Rien. Sinon les blesser. Pourtant, il y a quelque chose de tentant. Elle ne veut plus être seule, ne veut plus errer.
Elle hoche doucement la tête.
- Je veux bien. Je ferai de mon mieux.
Lied
Henael
Alpha
Feux Follets : 152
Lun 24 Fév - 11:41
«Bienvenue» Avec Lied
La jeune louve n'hésite pas, elle accepte ma proposition de rejoindre la meute pour ne plus être seule. Je souris pour lui redonner un peu de force et de courage pour franchir le pas et venir avec moi au coeur de la meute. je serais la pour l'aider à oublier et à s'épanouir, ce n'était pas encore officiel, mais je la percevais désormais comme une soeur d'arme, une louve que je protégerais au péril de ma vie.
« Suis moi Lied, tu es désormais chez toi ici. »
Je lui donne un petit coup de museau pour l'encourager à me suivre. Je me dirige doucement vers le lieu où tous les Yuubae réside. Mais avant d'annoncer son arriver, je voulais savoir le rôle qu'elle désirait tenir parmi nous. Avec sa gentillesse, son côté encore enfantin, je la voyais bien auprès des plus jeunes, les aidant à développer leur esprit avant leur apprentissage. Oui, je la voyais bien Nourrisse, mais ce choix lui appartenais et j'étais curieuse de découvrir la voix qu'elle désirait emprunter pour démarrer sa vie à nos côtés.
« Sais-tu quel rôle désires-tu jouer parmi nous ? »
Elle était encore jeune, il était possible que si elle désirait devenir chasseuse ou espionne, qu'elle soit accompagner durant quelques jours pour lui montrer nos méthodes, mais aussi pour qu'elle soit plus à l'aise, tout était possible et je voulais qu'elle se sente chez elle et en sécurité.
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Henael
Lied
Vagabonde
Feux Follets : 388
Mer 1 Avr - 16:02
Bienvenue Ft. Henael.
Henael lui propose de venir. Son cœur s'emballe. Il s'émeut dans son carcan d'os. Elle le sent bondir, ronronner, frémir. Une sueur glacée s'écroule le long de son échine. Elle n'est pas sûre d'avoir le courage de renoncer à ses « valeurs » ; sa mère lui a donné des groupes une image peu sympathique. Pourtant, Henael ne correspond pas à celle d'un Alpha arrogant qui prend ses alliés de haut. Loin de là. La louve blanche est douce. Elle ressemble à une sœur patiente — une aînée qui ne s'énerve pas de voir ses proches prendre leur temps.
C'est ce que Lied fait en marchant. Elle observe les environs comme pour les découvrir à nouveau, avec un œil de « louve de meute ». Elle a une grosse boule dans la gorge, un nœud dans le bide. Elle se force à sourire, la bouche un peu pincée. Henael a l'air heureuse. Elle l'emmène vers le repaire Yuubae. La jeune femelle se concentre pour mémoriser le chemin emprunté. Il ne faudrait pas qu'elle se paume dès les premiers jours...
Une question caresse les lèvres de l'aînée. Lied papillonne des cils, décontenancée. « Rôle » ? Quel rôle ? Elle ne répond rien. Elle essaie de mobiliser ses souvenirs des conversations sur les meutes. Au final, la réponse s'impose d'elle-même ; comme un hommage à sa mère disparue.
- J'aimerais bien devenir guérisseuse mais je n'ai pas été formée par ma mère... Y-a-t'il quelqu'un auprès de qui je pourrais apprendre ?
Elle esquisse un sourire penaud, presque navré. Elle a promis de faire de son mieux mais est déjà obligée de reconnaître son impuissance : son absence de formation sera un handicap. Néanmoins, son expérience à la chasse est un atout indéniable.
Lied
Henael
Alpha
Feux Follets : 152
Mer 1 Avr - 18:51
«Bienvenue» Avec Lied
La blanche reste silencieuse un long moment. Elle avance doucement, restant à quelques pas de moi. Je la regarde du coin de l’œil pour m’assurer qu’elle va bien. Elle semble si fragile, comme si un coup de vent risquait de la briser en un millier de morceaux. Mais le silence ne resta pas longtemps dans l’air. La jeune louve, la petite Lied, annonce qu’elle souhaite devenir guérisseuse. C’était une bonne chose, elle en avait la grâce et la douceur. Sauver son prochain lui correspondait bien et je me demandais pourquoi je n’y avais pas pensé plus tôt.
« Ton apprentissage ne sera pas un problème Lied. Il y a une gentille guérisseuse qui pourra t’apprendre tout ce que tu auras besoin de savoir. Elle s’appelle Impera. »
Je lui expliquais que son manque de savoir n’était pas un problème pour nous, et qu’il n’était jamais trop tard pour apprendre. Je trouvais cela vraiment adorable qu’elle souhaite prendre le même chemin que sa mère. On pouvait y voir une sorte d’hommage. Je ne pouvais que comprendre son geste. En une fraction de seconde, je repensais à mon passé, à l’époque où je n’étais rien d’autre qu’une simple apprentie rêvant de faire honneur à sa mère… Je me secouais la tête pour effacer toutes ces images. Je ne devais pas me focaliser sur le passé, je devais avancer et vivre. Continuant d’avancer jusqu’à la meute, je m’arrêtais brusquement. Dans quelques mètres, j’allais annoncer la venue de Lied et je voulais être sûr que ce choix de venir parmi nous, elle le faisait avec le cœur. Je tournais ma tête vers la femelle pour voire son visage.
« C’est la dernière ligne droite Lied, es-tu prête à devenir apprentie guérisseuse ? »
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