Ce matin aussi, je me lève la mine triste. Que dis-je, dépressive. Faire face à la lueur du jour est difficile depuis que papa et Laliona sont partis. Comment vivre correctement en sachant que là, dehors, le meurtrier de deux membres de ma famille se balade. Rien ne prouve qu’il s’agisse du même loup mais il faudrait être idiot pour imaginer que deux meurtres peuvent arriver aussi rapidement l’un derrière l’autre sans lien. Surtout quand ce sont deux membres de la même famille.
Depuis ce tragique évènement, je suis consignée à la tanière. Maman ne veut pas prendre le risque de me laisser vagabonder en terrain neutre et je dois dire que je la comprends. Moi-même, je sors de moins en moins et j’essai d’accompagner Ikhaïl dès qu’il doit sortir pour aller chercher quelque chose.
Heureusement, certaines choses arrivent encore à me changer les idées. Notamment la présence des petits de Mahina et Laliona. Les pauvres vont devoir grandir sans père et ça me fait plaisir d’aider ma sœur à m’occuper d’eux.
Quand j’entre dans la pouponnière ce matin, Mahina m’accueille en souriant et me demande si je peux surveiller Enkyl pendant qu’elle fait un tour avec Athalia. J’accepte évidement et regarde ma sœur aînée sortir avec sa fille.
Je m’approche alors du petit et m’assied à côté de lui avant de lui donner un petit coup de langue sur la tête. Ce petit est vraiment adorable. Dommage que son handicap le restreigne.
Lumen
Enkyl
Zêta
Feux Follets : 550
Ven 7 Fév - 16:34
Cours particulier.
Le matin était comme la plupart des matins, je me réveillais à côté de ma sœur et de maman, j’aimais leurs chaleurs et je voulu me rendormir mais à ce moment-là, quelque chose occulta la lumière de la tanière, curieux, j’ouvris un œil et vit maman discuter avec une louve au pelage blanc. Je n’étais pas encore assez habitué pour comprendre ce qu’ils disaient mais Maman se leva avec ma sœur et ils sortirent de la pouponnière.
Quand je vis maman et ma sœur partir j’avais presque le cœur brisé. Je voulais demander à la louve aux yeux violets s’ils allaient revenir bientôt mais je ne savais pas comment prononcer ces mots, je me contentai de murmurer un des quelques mots de vocabulaire que j’avais « Maman ? » en regardant dans la direction de son départ puis en regardant la louve blanche dans les yeux.
Mes yeux étaient mouillés et j’étais tout abattu de me retrouver seule avec la louve. Si je partais de la pouponnière pour les retrouver est-ce que la louve me laissera le faire ? Je tentai juste de faire quelques pas à l’extérieur pour voir sa réaction.
Pauvre petit, il a l’air si triste. Si Mahina choisi de ne pas emmener son fils avec elle quand elle va voir les autres sentinelles, c’est strictement par amour. Elle pense qu’Enkyl est trop faible pour se balader trop longtemps en dehors de la tanière. Elle ne veut pas non plus qu’il souffre à cause de son handicap. Du moins, c’est ce qu’elle m’a dit et je ne vois pas pourquoi elle m’aurait menti.
Alors que le petit me demande où se trouve sa maman, mon cœur se serre. Cette voix. Cette tristesse. Elle fait tellement écho à ce que je ressens actuellement. A la détresse qui m’a prise au cœur quand j’ai appris la mort de papa et de Laliona. Il ne faut pas ressentir ça. Il ne faut pas être triste. Pas à un si jeune âge.
Quand le petit essaie de sortir de la tanière, je m’assieds devant lui et lui donne un petit coup de tête. Personnellement, ça ne me dérange pas qu’il sorte mais je me dois de respecter les consignes que m’a donné ma sœur. Mais, comment lui expliquer ? Il n’a sans doute pas encore appris à lire sur les lèvres…
– Ta maman va revenir bientôt, dis-je d’une voix douce et calme.
J’articule au maximum et appuis bien sur les mots « Maman », « revenir » et « bientôt » pour lui montrer ce qu’il est important de comprendre dans ma phrase.
– Moi c’est Lumen. Je suis la sœur de ta maman. Ta tata.
Encore une fois j’appuie beaucoup sur les mots importants : « Lumen », « sœur », « maman » et « tata ». Il doit sûrement déjà connaître les mots « maman » et « sœur ». Avec un peu de chance et de bonne volonté, je suis certaine qu’il peut comprendre le sens de ma phrase.