Pourquoi j’ai accepté de chasser avec ma sœur lors de ma pause déjà ? Pourquoi après une patrouille et l’étude des différents rapports qui m’ont été fait par les sentinelles, je m’amuse à passer mon seul temps libre de la journée à courir dans la forêt avec Artémis ? Tout ça pour attraper une saleté de renard ! Un renard qui court drôlement vite !
En temps normal, on ne s’amuse pas à chasser le renard. Ils sont trop sournois. On ne compte plus le nombre de petits qui se sont fait blesser par une de ces sales bêtes. Mais, là nous sommes deux, et ma sœur a l’air particulièrement déterminée à attraper ce gros spécimen. Gros mais rapide.
Après un autre virage, nous nous figeons, l’un à côté de l’autre, la fatigue commençant à se faire sentir.
– Je ne le vois plus, dis-je, haletant.
Ma sœur ne dit rien mais ferme les yeux et lève la tête, laissant les odeurs venir à son museau. Une seconde plus tard, elle ouvre brusquement les yeux et se remet à courir. Le renard, qui devait être planqué dans une sorte de gros buisson, ne perd pas une seconde et s’enfui à nouveau.
L’idée de rester là me traverse l’esprit mais je finis par soupirer et recommencer ma course endiablée. Quand, j’arrive au niveau d’Artémis, c’est presque si elle me crie dessus.
– Il fatigue ! Apollo, utilise ton pouvoir ! Ralentis-le !
Mais moi aussi je fatigue ! Enfin bref, on ne discute pas un ordre de sa sœur jumelle. C’est une chose que j’ai appris à mes dépends.
Je m’arrête donc, faisant confiance à Artémis pour que le renard reste dans la zone où mon pouvoir fait effet. Tout simplement la zone où ma voix est audible.
Levant la tête vers le ciel, je sens mon pouvoir s’installer dans mes cordes vocales et me mets à chanter. Là, j’entends Artémis pousser un petit cri. Tout en continuant à utiliser mon pouvoir, je tourne la tête vers elle et comprends son étonnement. Le renard n’est pas seulement affaibli comme le sont mes cibles habituelles quand j’utilise mon pouvoir. Il est carrément paralysé. Voilà qui est intéressant !
D’un coup de crocs, Artémis mets fin aux jours de notre gibier et j’arrête alors de chanter tandis que le pouvoir retourne d’où il vient.
– Eh bien ! Tu m’impressionne de jour en jour, Ap’ ! S’écrie Artémis, une réelle émotion dans la voix. – Je dois dire que je m’impressionne moi-même.
Sur ce, nous rentrons à la meute, trainant fièrement notre fardeau derrière nous. J’ai bien fait de participer à cette chasse finalement !