Le désert. Impitoyable, brûlant, sec. Une fournaise ardente. Deep-Blue pouvait le décrire en un mot comme en cent, pouvant reconnaître les directions malgré les dunes mouvantes et changeantes chaque jours passants. Trop longtemps il y avait vécu pour ne pas s'y retrouver, trop longtemps les sables incendiaires lui avait brûlé les pattes pour qu'il ne se rappelle pas de chacun de ses pas. Alors au milieu des interminables paysages blancs et éblouissants, la silhouette grise de Deep-Blue s'avançait comme si sous ses yeux se dessiner un chemin au milieu des grains mouvants. Si il avait quitté son oasis ce n'était pas par plaisir, ni pourvu d'une nostalgie mal placée, mais bien parce que c'était nécessaire qu'il aille chasser hors de son lieu de vie pour ne pas en détruire le fragile écosystème. Il économisait ses forces en marchant, se laissant glisser le long des dunes et évitant les pentes trop inclinées pour ne pas épuiser ses forces. Il longeait la sortie du désert parallèlement, maintenant constamment 4 kilomètres minimum et ne s'éloignant jamais de son oasis sur plus de 10 kilomètres. Toujours être prudent, jamais trop s'éloigner. L'air brûlant ondoyait sous ses yeux qu'il protégeait en les plissant, leur bleu étant une faiblesse face à la lumière très - trop - importante de ce lieu.
Sur le sable blanc, Deep-Blue passait presque inaperçu grâce à son pelage clair. Les petits animaux blancs/clairs foisonnaient dans le coin, il avait apprit à les voir se mouvoir sur le sable pour ne pas se blesser inutilement. Alors du haut de sa dune, campé sur ses pattes, droit sur ses coussinets depuis longtemps brûlés par son impitoyable habitat, il toisa la silhouette marchant au travers ce titan ardent. Blanc. Lupin. Le regard sombre et dangereux que portait Deep-Blue était une réaction naturelle depuis le temps, et il ne chercha pas à s'en défaire. Méfiant, il continua de toiser le loup qui se mouvait en direction de l'ombre de la dune, maigre soulagement au milieu d'un endroit pareil.
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Mar 6 Aoû - 15:22
ft. Deep-Blue
Breath
Je ne sais pas pourquoi je me suis enfoncé tête la première dans le désert. Quelle idée stupide ! Pourtant je me l'étais dit, Shlava, réfléchis avant d'agir, mais comme d'habitude est-ce que je me suis écouté ? Non ! Je secoue la tête, vexé par ma propre attitude si peu adulte.
Mes pattes s'enfoncent dans le sable souple, mes coussinets brûlés par les grains chauds. Le soleil me frappe dans toute sa dangereuse splendeur. Quel idiot. J'ai réussi à trouver une oasis pour la nuit dernière mais je n'ai pas bu depuis et ma langue pend lamentablement hors de ma bouche. C'est peine perdue, il n'y a aucune trace d'humidité dans cet air sec.
Un éclat un peu plus blanc que le reste se détache sur le ciel. Je plisse les yeux pour mieux voir. Il me semble reconnaître une silhouette lupine mais à contre jour comme ça, je ne peux rien parier. En revanche, sous l'inconnu s'étend une tâche d'ombre, celle projetée par la dune. Pataugeant dans la mer de sable, j'arrive enfin à l'atteindre. Là, je m'allonge, savourant le contact frais des grains non chauffés par le soleil.
Béa, je vois l'inconnu me fixer. C'est en effet un loup, pâle comme moi, avec d'étranges yeux bleus. Enfin, étrange, c'est le chasseur qui se fout de la discrétion si je dis vu les miens. Il semble indécis, comme s'il voulait à la fois descendre voir qui je suis tout en fuyant ma compagnie.
Bwa, il se décidera bien, quant à moi, je vais profiter de l'ombre. Si j'en crois le chemin de l'aller, je n'ai plus qu'un jour de marche avant de retrouver un terrain plus accueillant. Quoiqu'il faut encore que j'ai pris la bonne direction.
Je soupire. Tant pis, je savoure l'instant présent et me délecte du frais après la fournaise du soleil.
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Dim 11 Aoû - 7:58
Un inconnu dans le désert, relâchant ses muscles au profit d'un repos à une ombre brève de quelques minutes. Se relever allait être difficile et celui là allait probablement se traîner pour le reste de son voyage car il était toujours plus difficile de reprendre l'effort après l'avoir coupé. Mais ce n'était pas le problème de Deep-Blue, loin de là, aussi continua t-il son chemin en longeant l'échine de la dune, disparaissant derrière elle quand il inclina sa marche vers ce qu'il savait être une autre oasis à 2 ou 3 kilomètres encore. Il chasserait là bas, et demain il chasserait dans le désert. Les petits animaux faisaient bonne nourriture aussi. Tentant de mener ses pensées loin de celui qu'il avait abandonné à son sort, peu importe ce qu'il serait, il souffla de ses poumons l'air brûlant auquel il s'était habitué en quelque chose qu'il niera être un soupir si vous le releviez. Et agacé par sa propre inquiétude, il fit volte face pour retourner là où se trouvait l'autre loup, toujours dans l'ombre s'amincissant un peu plus. Il ne s'arrêta pas en haut de la dune comme il y a quelques minutes mais se laissa glisser jusqu'à atteindre l'autre loup. L'odeur qui provenait de lui lui était aussi inconnue que tout ce qui pouvait provenir d'en dehors du désert. Deep-Blue avait oublié à quoi correspondait les odeurs le temps passant. Sa glissade le mena aux côtés du tout blanc en un temps de record et, le visage clairement renfrogné, il le secoua brusquement, le poussant sur les flancs pour l'incité à se relever.
"Debout, si t'arrive à la prochaine oasis sans t'effondrer ce sera un miracle le tout blanc." interpella sèchement Deep-Blue, le jugeant sombrement de son regard trop bleu.
Il était trop vieux pour jouer les nounous pour les p'tits jeunes et pourtant il le faisait à chaque fois qu'il en croisait un vivant dans le désert. C'était pourtant pas faute de leur avoir tourné le dos, mais au final il revenait presque toujours sur ses pas, les remords le bouffant de l'intérieur. Son regard s'assombrit un peu plus au rappel de sa propre faiblesse et il foudroya le tout blanc du regard, se satisfaisant de sa présence pour le blâmer intérieurement de ses problèmes. D'un geste brusque, il lui tapa le haut de la cuisse pour lui faire comprendre qu'il allait pas l'attendre indéfiniment. Ce n'était pas parce qu'il vivait dans le désert qu'il était immunisé contre la chaleur brûlante en plein milieu de la journée.
"Bouge sinon je te laisse là et si je retrouve un jour tes os je n'aurais pas le moindre remords à leur dire que je t'avais prévenu."
Après ça il ne dit plus rien, ne désirant pas s'assoiffer inutilement en blabla avant d'avoir trouvé de l'eau et préféra toiser férocement son camarade lupin pendant cinq longues secondes le temps de bien faire comprendre son point de vu sur son repos en plein désert. Il fit demi-tour la seconde d'après et s'éloigna, peu concerné si l'animal le suivait au final ou pas, lui il avait fait ce qu'il pouvait et rester immobile plus longtemps allait le faire crever de chaud en plus d'endormir ses muscles qui se plaignaient du traitement. Il les ignoraient et continuait d'avancer.