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| |  Ven 6 Déc - 15:33 - Je suis vraiment obligée d'y aller ?Lunaire soupira. Elle n'avait aucune envie de laisser ses proches derrière elle. Quitter Yuubae n'était pas dans ses fonctions, normalement. Sa mère esquissa un sourire désolé en caressant son cou du bout du museau. - C'est important, ma chérie. S'il te plaît.Les épaules de la Veilleuse s'affaissèrent. Elle donna son assentiment d'une moue boudeuse, puis commença à fouler la poudreuse avec peu d'enthousiasme. Doucement, au fil de ses pas souples, la jeune femelle dépassa ses frontières. Elle s'engouffra dans les Terres du Nord, inhospitalières au possible, en suivant un chemin rarement emprunté mais inoubliable. Pourquoi ? Parce que Lunaire s'arrangeait pour ne pas oublier, afin de ne pas tomber accidentellement sur Mamie. Malheureusement, il n'était pas question de l'esquiver aujourd'hui. Sa mère l'avait missionnée — pendant son seul jour de repos — pour prendre des nouvelles de la vieille peau. La louve prenait de l'âge, ce qui faisait craindre le pire à Astrée. Lunaire, elle, était persuadée que même les ours changeaient de route s'ils croisaient Avicularia. La vieille carne vivait dans les sommets en bougeant régulièrement. Elle changeait sans arrêt de tanière mais jamais réellement de territoire, s'appropriant les coins les moins sympathiques du monde. À croire que le confort la faisait chier. Elle avait certainement renoncé à la sécurité de la meute Hikari pour les mêmes raisons ; les loups y étaient trop gentils, trop chaleureux pour Madame Glaçon. Elle grimpa lentement le mont où Avicularia avait été aperçue la dernière fois. Les chutes de neige avaient redoublé d'intensité en l'espace de peu de temps, ce qui inquiétait quand même beaucoup la Veilleuse. Elle n'avait pas du tout envie de finir piégée dans les hauteurs à cause d'un ancêtre grincheux. Elle pesta sur le chemin, essoufflée puis carrément au bord de l'asphyxie lorsque la tempête démarra. L'air était rare dans les monts. Elle cherchait de l'oxygène pour ses poumons, le cerveau anesthésié et les sens engourdis. Elle appela, encore, encore, encore. Sans succès. À la tombée de la nuit, le climat ne permettait plus d'avancer. Lunaire se glissa dans une caverne découverte un peu plus tôt en remerciant le ciel d'être née avec une aussi bonne mémoire. Elle entra en grelottant, les cils recouverts de givre. Ses dents claquaient brutalement. Lunaire sentait à peine ses pattes. Elle remarqua alors que quelqu'un était déjà dans la grotte. Ce n'était pas sa grand-mère. - Vous n'auriez pas croisé une petite vieille qui avait l'air possédée par une espèce de monstre dans les parages ? (La Veilleuse cligna des yeux en se pelotonnant contre la paroi fraîche.) Je cherche mon aïeule. | | | | | |
| | Ven 6 Déc - 16:25 Hurricane
Ft. Lunaire Comment je m’étais retrouvé ici déjà ? Ah oui, mon merveilleux sens de l’orientation avait encore fait des siennes et je m’étais perdu dans ces horribles terres du nord. Déjà que d’habitudes, elles sont froides mais alors en hiver c’était vraiment le pompon. Heureusement, j’avais pu trouver une grotte pour m’abriter de la tempête de neige. On pouvait entendre le vent souffler dehors et augmenter d’intensité alors que plusieurs flocons se laissaient balloter violemment par les courants d’air. On ne pouvait rien entendre de l’extérieur mais il semblait que j’entendais une voix (surement mon imagination) alors que j’étais couché sur le sol froid de la grotte dans l’espoir de me réchauffer. Une silhouette apparu soudain, une louve blanche apparemment qui était couvert de glace et de neige venait d’entrer dans la grotte, elle me remarqua rapidement et commença à me poser des questions sur son aïeule qu’elle était venue chercher. Je lui jetai un bref regard accusateur, elle venait me déranger dans cet endroit pour un vieux ? Qu’est-ce qu’un vieux viendrait faire ici d’ailleurs ? Elle était sérieuse ? Je poussai un long soupir avant de lâcher sur un ton peu sympathique « Vous pensez vraiment que je n’ai que ça à faire de chercher des vioques possédées dans les montagnes? Elle doit être morte avec cette tempête, vous feriez mieux de repartir dans votre meute bien au chaud. » Je ne m’embêtai même pas à demander son nom, je m’en fichais pas mal, je voulais juste que cette stupide tempête finisse pour rentrer dans les terres plus vivable mais le givre et la neige présente sur le corps de la louve me disait que c’était une mauvaise idée de sortir maintenant. L’entendre grelotter et claquer des dents commençait à m’exaspérer, je me redressai pour m’asseoir et je lui adressai sèchement la parole. « Vous faites beaucoup trop de bruit vous savez … » | | | | | |
| | Ven 6 Déc - 21:49 Lunaire haussa un sourcil impérieux lorsque le mâle commença à parler. Un sourire las flotta sur ses lèvres durant quelques secondes avant que son air neutre ne reprenne sa place. Décidément, les monts escarpés n'avaient pas beaucoup de charme. Elle haussa les épaules. Elle n'avait jamais parlé de « chercher » l'ancêtre, seulement de l'avoir croisé en route. Mais cela n'avait aucune importance. Les loups avaient la foutue habitude de n'entendre que ce qui les arrangeaient. Elle aurait aimé qu'il boucle sa grande bouche mais, visiblement, le mâle s'ennuyait. Elle soupira bruyamment. Elle avait vraiment le chic pour tomber sur les personnes les plus chiantes au monde. Ses congénères rencontraient de gentils petits loups, faisaient ami-ami avec. Elle ne pouvait pas avoir pareil ? Non ! Lunaire devait se coltiner Monsieur Relou pendant son seul jour de repos depuis une éternité. Elle n'aurait jamais dû quitter ses frontières. - Ouais, bien sûr. J'ai une tête à être suicidaire, peut-être ? Je ne vais sûrement pas me jeter à nouveau là-dehors en espérant redescendre entière. Il y a plus de chance pour que je dévale la pente sur le cul que sur mes pattes. Pour ce qui est de la mort de la vieille, je n'y compte pas trop. Elle chassera encore l'ours quand mes vieux os auront un siècle.Ouais. Elle était certainement immortelle. Cela dit, la Veilleuse commençait sincèrement à s'inquiéter pour son aïeule. Elle n'était pas très aimable, certes, mais Avicularia était quand même sa grand-mère. Elle sonda les environs des yeux. Elle espérait apercevoir une silhouette dans la tempête. Le commentaire fusa contre son tympan. Le commentaire de trop. Elle se retourna pour lui lancer un regard meurtrier par-dessus son épaule. - On vous a déjà dit que votre voix était nasillarde ? Vous me filez mal au crâne. | | | | | |
| | Sam 7 Déc - 0:54 Hurricane
Ft. Lunaire Je ne savais pas si elle poussa un soupir à cause du froid ou à cause de mes dires mais à vrai dire je n’en avais pas vraiment quelque chose à faire mais autant discuter puisqu’on était tous les deux coincés ici même si ça ne me plaisait pas beaucoup. Mes conversations avec les autres loups n’avaient jamais abouti à rien de bien, en même temps venant de la part de faibles cela ne m’étonnais guère. Mais elle, elle avait franchi le blizzard pour retrouver un membre de sa famille, je ne savais pas si elle était complètement folle, inconsciente ou brave … peut être les deux. « Si vous pensez que vos remarques me touchent vous vous trompez et je n’ai que faire de votre bien être. Si ma présence vous dérange vous pouvez toujours dégager d’ici, je ne vous retiens pas en otage à ce que je sache ! » Je faisais mine de ne pas avoir été offusqué par le commentaire de la louve mais je devais avouer qu’il avait quand même légèrement blessé ma fierté mais je ne laissais rien paraître (enfin j’essayais). Elle regardait à l’extérieur dans le brouillard, je vois bien qu’elle cherchait sa vieille et je trouvais ça stupide car elle ne trouverait rien cela me paraissait évident. Mais bon l’espoir fait vivre, enfin c’est ce que disent certains, moi je ne croyais pas en ce genre de phrase toute faite qui ne voulait rien dire. « Et puis ça ne sert à rien de chercher dans le blizzard vous savez, on n’y voit rien et puis aussi forte soit-elle, elle a dû trouver un abri ou alors elle mourra dehors complètement congelée. » | | | | | |
| | Lun 9 Déc - 17:05 Lunaire lança une œillade au mâle en retenant un sourire moqueur. Il n'était pas vexé ? Non, pas du tout. Elle leva les yeux au ciel en soupirant, exaspérée. Les loups du sexe opposé avaient tous un ego surdimensionné. Apollo aussi prenait des airs dès que la Veilleuse jouait un peu avec ses nerfs ; à croire qu'il leur manquait le gène du sens de l'humour. Elle haussa les épaules avec nonchalance, préférant sonder le vent à la recherche d'un mirage. Elle savait que Avicularia ne pouvait pas être dans les environs, à moins d'être plus folle encore que soupçonné à la base. Il faisait trop froid, on ne voyait rien à un mètre devant soi. Son cœur battait doucement mais avec une anxiété sourde, son ventre était noué. Elle n'avait qu'une envie : que l'Enfer de la journée s'arrête. Un sourire s'empara de ses lèvres en réponse à la nouvelle tirade. - Ce serait un comble pour une Madame Glaçon de finir congelée... Mais je ne la cherche pas vraiment. Regarder dehors est seulement plus intéressant que de vous dévisager jusqu'à demain.Elle haussa les épaules en lui adressant un sourire rieur. La malice avait réussi à atteindre ses yeux, chassant temporairement l'inquiétude qui y régnait. Celle-là revenait bientôt en force quand ses oreilles pivotèrent. Elle était sûre d'avoir perçu un son dans la pénombre. Elle se tendit comme un arc, les muscles bandés. Elle se releva d'un bond, aux aguets. - Hé ooooh.Lunaire écarquilla les billes, un air troublé sur le visage. - Elle est vraiment folle.Elle avait énoncé le fait d'une voix blanche. Elle lança un coup d'œil au mâle, puis s'enfonça dehors. La tempête cingla aussitôt ses joues, faisant pleurer ses yeux. Elle se coula sous les flocons acérés, cherchant la source de la voix. - Mamiiiiie ! Mamiiiiiiie !Un écho. - Lunaire ? C'est toi ma petite ?- Oui ?- Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler Mamie, petite traînée !La Veilleuse adressa une œillade torve au vide en soupirant. Même à moitié crevée, l'ancêtre ne perdait pas le Nord. Elle se laissa mener peu à peu jusqu'à découvrir l'aïeule coincée dans une crevasse. - Salut, vieille bique. | | | | | |
| | Jeu 12 Déc - 0:35 Hurricane
Ft. Lunaire Je tournai la tête pour ne plus avoir à la regarder, elle ne m’intéressait pas et je préférai essayer de me reposer malgré le froid ambiant plutôt que de converser avec la louve. Elle émit un soupir et je répondis en soupirant à mon tour. Tout un coup j’entendis qu’elle bougea hors de la caverne, je relevai la tête « Aurait-elle perdue la tête ? ». Je n’allais quand même pas aller la chercher, je n’en avais rien à faire de son sort dans le blizzard… J’avais beau croire cela mais ma curiosité m’envahit quand même et il me semblait entendre des voix dont la sienne dans le blizzard. Je me relevai et sortit dehors malgré la neige qui tombait violemment dessus. Je dû m’arrêter un certain temps, le vent soufflant très fortement, je ne voulais pas tomber à la renverse. J’avançais péniblement dans la neige, m’aidant de la voix de ma très chère connaissance pour me guider, on n’y voyait strictement rien et mon cœur battait la chamade. Je haïssais la neige au plus haut point. Je retrouvai la piste de la louve et la vit au-dessus d’un ravin et elle semblait parler à sa grand-mère en contre-bas. Je criai pour qu’elle puisse m’entendre à cause de la tempête, le vent soufflait fort et on ne s’entendait presque pas alors que j’étais à un mètre d’elle « Si vous ne rentrez pas maintenant vous allez finir congelée, vous n’arriverez jamais à descendre là-dedans toute seule, c’est trop glissant. Vous allez vraiment risquer votre vie ? » C’était de la pure folie de vouloir sauver quelqu’un dans cette tempête, elle se mettait en danger pour un membre de sa famille. Je devais avouer que je n’avais jamais eu l’occasion de protéger la seule que je n’avais jamais eue, j’avais préféré la rejeter et je me retrouvais seul à présent. Je dévisageai la louve pour savoir ce qu’elle comptait faire … Elle avait quand même du courage même si cela lui nuira surement un jour. | | | | | |
| | Lun 16 Déc - 18:58 Lunaire observait le visage buriné en contrebas. Sa gorge était serrée de peur. Elle avait beau donner le change, la Veilleuse n'en était pas moins effrayée pour sa grand-mère. Astrée serait dévastée si la vieille louve ne survivait pas. Elle était âgée, bien sûr, mais il y avait une différence entre mourir d'une belle mort et crever dans un trou. Elle pinça les lèvres, les yeux écarquillés. Après avoir longuement grimacé, Avicularia lui adressa un sourire. Du moins, de là où Lunaire était, il lui semblait voir un sourire doux. Comme un pardon accordé avant l'abandon. Abandon ?Il n'était pas question que la Veilleuse fasse la même chose que sa mère biologique : abandonner un proche. Elle ne pouvait même pas l'envisager. Elle sembla réellement surprise de découvrir le mâle à ses côtés. Il avait décidé de la rejoindre et la sommait désormais d'être raisonnable. Sauf que Lunaire ne l'avait jamais été. Pas même pendant l'enfance. Elle haussa les épaules en décochant un sourire malicieux à son congénère grincheux. - Votre sollicitude me touche mais, malheureusement, on ne m'a pas appris à laisser les autres dans la misère. Cela dit... Vous n'aimeriez pas m'aider, par hasard ? On pourrait sûrement la tirer de là avant de finir ensevelis sous des litres de neige...Elle avisa de petites marches qui descendaient « doucement » vers sa grand-mère. Elle devait simplement réussir à sauter les trous qu'il n'y avait entre chaque marche improvisée. Elle décida de passer par là. Il n'y avait visiblement pas d'autres chemins. Une fois en bas, il lui suffirait de creuser une tanière de fortune pour les abriter. Ou à remonter, si possible. - Je vais descendre par là. Faites comme il vous plaira.Elle commença la descente avec mille précautions. Elle avait la chance d'être agile, donc ses déplacements restèrent relativement gracieux. Elle prenait garde à ne pas glisser sur du verglas ou de la glace. Il lui arrivait de déraper, d'avoir des frayeurs en sautant un peu trop loin, mais sa route se passa globalement bien. Arrivée en bas, Lunaire poussa un long soupir de soulagement. - Aria ? Viens.La vieille louve n'en menait pas large. Elle se laissa diriger sur les marches. Monter était plus difficile que descendre. Elles finissaient souvent sur le ventre, au bord du précipice. Lunaire devait pousser sa grand-mère ou la rattraper par la peau du col pour lui éviter de sombrer dans le vide. Ses blessures, par ailleurs, étaient minimes. Une chance. Elle était apparemment tombée de plutôt haut. La neige croulait sur leurs dos, mordant leurs peaux. Avicularia parvenait enfin au sommet mais Lunaire ratait le dernier effort et finissait suspendue au-dessus du vide, accrochée par les deux pattes avant. Les yeux écarquillés, elle lança un regard perdu au mâle qui était le plus près. | | | | | |
| | Mer 18 Déc - 23:06 Hurricane
Ft. Lunaire Il me semblait voir un sourire sur les babines de la louve mais je n’arrivais pas à distinguer clairement avec cette tempête. Elle me gelait sur place et chaque minute de plus rendait la respiration et les mouvements plus difficiles, il ne fallait pas traîner ici et cette louve blanche me demandait de l’aide ? Je n’avais même pas le temps de lui répondre que je la vis commencer sa descente dans la faille en contre bas. Je ne sais pas pourquoi mais voir les actions intrépides de la louve me dit sourire. Est-ce que j’aurai fait pareille pour ma sœur si elle était encore de ce monde ? Je restais planté là bêtement, regardant avec stupeur les mouvements de la louve, la neige et le froid me dérangeait toujours mais je ne sais pas pourquoi je ne bougeais pas, je voulais voir la fin de ce sauvetage, je trouvais cela assez excitant même si j’essayais de rester stoïque. La montée fut plus difficile, la vieille louve n’était pas aussi agile et elle failli tomber à plusieurs reprises, heureusement que la femelle avait de sacrée réflexes pour rattraper l’ancêtre. Son saut avait manqué peut être un peu d’élan, elle pendait littéralement dans le vide, m’adressant un regard. Je ne savais pas vraiment quelles émotions se reflétaient dans les yeux de la louve mais je ne cherchai pas à comprendre et m’avança vers elle, je vis qu’elle ne tiendra pas longtemps alors je m’appuyai fortement sur mes pattes et l’attrapa par le col et une fois que j’avais une prise assez stable je tentai de reculer avec elle pour la sortir de là. Je lui ferai peut être mal mais peu importe quand l’autre option est de mourir. Je l’aidai comme je pouvais à rejoindre la terre ferme, elle n’était pas légère et je dû m’y reprendre à deux essais pour complètement la tirer hors du gouffre. Une fois en haut, je la lâchai, essoufflé, poussai un soupir d et en me tournant vers elle et ensuite vers la grand-mère qui nous avait rejoint. « Nous devons aller nous abriter, on va geler sinon ! » Je marchais comme je pouvais vers la caverne sans vraiment me retourner, je commençais vraiment à avoir froid et je voulais m’abriter car le givre s’installait sur tout mon corps et il fallait que je me réchauffe. Je fus le premier dans l’abri de fortune et je me mis assez au fond de manière à n’avoir aucun flocon de l’extérieur qui parviennent jusqu’à moi. Je pouvais voir la buée qui sortait de ma bouche quand je respirais tandis que je tentais comme possible de me réchauffer… | | | | | |
| | Jeu 19 Déc - 18:08 Elle laissa échapper un jappement saccadé lorsque le loup se pencha vers elle. Elle avait peur, Lunaire. Peur de mourir avant d'avoir réellement vécu. Peur de disparaître bêtement, loin des siens, loin de la guerre. Elle était censée partir sous les crocs de ses ennemis, pas à cause d'une vilaine saison. Des mâchoires se refermèrent sur la chair molle de son épaule, un peu en-dessous de la jugulaire. Elle paniqua. Son pouvoir aussi, d'ailleurs. Il avait commencé à s'étirer dans son cœur, cherchant la source de sa douleur soudaine. Il sembla demeurer là, observant les mouvements du mâle pour juger. Un bon point pour le don : il n'avait pas attaqué sans hésiter, comme il le faisait si souvent. Elle décida de repenser à cela après. Elle pourrait s'extasier sur ses progrès avec Impera un autre jour ; ils avaient plus importants à négocier pour le moment. Elle appuya vigoureusement sur la paroi avec ses membres postérieurs, poussant vers le haut. Elle espérait aider le mâle qui la tirait peu à peu. La souffrance cuisait dans son corps mais la Veilleuse la repoussa. Il y avait des maux nécessaires. Une fois la surface dure regagnée, Lunaire se redressa dignement. Elle remercia son congénère d'un bref mouvement de la tête, puis se dépêcha de le suivre dans la caverne avec son aïeule. La vieille femelle se glissa dans un coin, le dos secoué de tremblements. La Veilleuse, sensible au froid qu'ils avaient du mal à affronter, se coucha entre les deux. Le mâle sur sa droite, Avicularia sur sa gauche. Lunaire vivait dans le Nord depuis des années. Les vilaines températures ne l'affectaient pas forcément autant que les autres. Yuubae avait au moins ce secours face aux hivers rudes. Elle esquissa un sourire destiné au mâle. - Merci beaucoup pour votre aide. Je vous rendrai la pareille un jour, je le jure. Elle lécha précautionneusement ses blessures à l'épaule. Elles ne saignaient pas beaucoup, seulement un fin filet qui coulait le long de sa patte. Elle ne s'inquiétait pas pour leur retour, ils allaient devoir attendre un moment. - Je m'appelle Lunaire, au fait. Je suis la Veilleuse des Yuubae. | | | | | |
| | Jeu 26 Déc - 22:13 Hurricane
Ft. Lunaire Même si je n’aimais pas trop la proximité avec les autres, je devais avouer que la chaleur dont émanait la femelle me réchauffait déjà. De plus, la caverne n’était pas assez grande pour qu’on puisse s’éloigner correctement donc je restais là collé mais éviter de croiser le regard de la louve. Elle me remercia mais je devais bien avouer que cela m’étais bien égal, c’était peut-être la seule bonne action que j’avais pu faire de ma vie, la première fois que je sauvais vraiment la vie de quelqu’un au lieu de m’enfermer dans ma propre bulle. Ma voix semblait moins arrogante maintenant pendant que je répondis à la louve. « Je ne crois pas vraiment votre "promesse" désolé. Je n’ai confiance en aucun loup et encore moins à ceux provenant des meutes. Si je vous ai sauvé la vie aujourd’hui c’est uniquement à cause de votre tempérament intrépide, je n’attends rien en retour. »J’esquissai un léger sourire gêné mais je préférai ne rien espérer d’eux. Mais cette louve n’avait rien de ce qu’on m’avait dit et elle me semblait assez forte pour vivre seule donc pourquoi s’ennuyer à vivre dans une meute ? Je devais avouer ne pas comprendre ce comportement et même si elle n’aimait pas trop cette réflexion je devais lui demander « Pourquoi vous embêtez vous à être dans une meute ? Vous pourriez très bien vivre seul alors pourquoi s’ennuyer avec une meute ? » Je plongeai mes yeux dans les siens en posant cette question, pour lui montrer mon sérieux. Elle semblait bizarre cette question mais je voulais comprendre le pourquoi du comment des autres loups. | | | | | |
| | Ven 27 Déc - 14:37 Lunaire pencha doucement la tête sur le côté, les yeux légèrement plissés à cause du givre accumulé sur ses cils. Elle ne comprenait pas qu'il puisse mettre sa sincérité en doute. Elle n'avait jamais manqué à sa parole jusque-là ; même s'il avait été Akatsuki, Lunaire aurait mis de côté ses préjugés. Simplement parce qu'un loup — un vrai loup — avait un honneur. Une fierté de guerrier, un code avec des valeurs. Elle haussa néanmoins les épaules, pas décidée pour un sou à le contredire. Il pouvait penser ce qu'il voulait. Les faits étaient là : s'ils se recroisaient et qu'il avait des emmerdes, Lunaire l'aiderait. Qu'il le veuille ou pas, d'ailleurs. Surtout qu'il ne le voulait pas. Il y avait quelque chose de drôle à secourir les réfractaires ; il suffisait de voir sa grand-mère pour le comprendre. La vieille louve somnolait contre son cou, apparemment épuisée. Elle n'avait pas résisté à Morphée très longtemps. - Mhhh. C'est une question que je ne me pose pas, en réalité. (Lunaire ferma les yeux pour réfléchir un moment.) Je suis née vagabonde. Mes parents m'ont abandonné quand j'avais trois mois. J'ai erré un long moment... J'étais à l'article de la mort lorsqu'une sentinelle Hikari m'a trouvé à leurs frontières. Ils auraient pu me laisser mourir, tu sais ? Ils ne savaient rien de moi. Ils m'ont accueillie, pourtant. Sans réserve, sans hésitations. J'ai été confiée à la sentinelle mâle et à sa compagne, mes parents adoptifs. Ils m'ont aimé sans conditions. C'est encore le cas aujourd'hui. J'ai grandi avec de nombreux amis, avec des « frères » et des « sœurs » de meute.La Veilleuse chercha ses mots. Sa voix tremblait légèrement à cause de l'émotion. Elle parlait rarement de ses parents, de la souffrance générée par l'abandon. Elle se souvenait encore du regard de sa mère au moment de disparaître : de la culpabilité. Ouais, mais teintée d'une détermination à couper le souffle. Elle n'aurait pas fait demi-tour ; non, jamais. - Alors... Je dirais que je reste à leurs côtés parce que je me sens complète, à Yuubae. Ils me font confiance. Moi, je leur donnerais tout. Même ma vie. Ils m'ont sauvée à l'époque, ils m'ont donné une raison de vivre, de respirer quand j'avais tout perdu.Elle esquissa un sourire mélancolique, un peu nostalgique, en rouvrant les yeux pour les plonger dans ceux de Gilgarth. - Mais je t'envie. Si tu es capable de vivre seul, sans avoir jamais besoin de personne, c'est que tu es sûrement le loup le plus fort de ce monde. (Elle laissa échapper un rire.) Je ne pense pas en être capable, pour ma part. J'ai besoin de me sentir utile, de savoir que ma vie compte pour quelqu'un. | | | | | |
| | Lun 6 Jan - 20:17 Hurricane
Ft. Lunaire Je trouvai ça étrange de parler comme ça presque à cœur ouvert avec un autre de mes congénères. Je n’étais pas habitué mais j’espérais qu’elle ne sentait pas mon léger malaise même si je devais avouer apprécier qu’elle partage son histoire avec moi. C’était peut-être une sorte de remerciement pour l’avoir sauvé ? Je ne savais pas mais je ne cherchai pas à avoir la réponse. Il écouta attentivement la femelle en évitant son regard, préférant regarder l’extérieur ou la neige tourbillonnait aussi forte qu’avant. Cependant quand elle parla d’abandon et que ça voix tremblotait, mon regard se posa dans ses yeux alors qu’elle continuait à parler. « C’est sûr que si un jour il m’arrivait à mourir ça serait dans l’indifférence la plus totale. Je n’ai plus personne. » Il en riait mais au fond il sentit un petit pincement au cœur. Il savait que c’était la vérité, il se voulait fort mais au fur et à mesure du temps qui passait, la solitude se faisait de plus en plus sentir et je commençais à en être las. Je pouvais sentir un sentiment de tristesse envahir mes yeux mais je me refusai à pleurer « Je n’ai jamais eu qu’une seule personne qui a compté pour moi et cette louve n’est plus en vie aujourd’hui. » Il préféra changer de sujet pour éviter de tomber dans un discours déprimant. « Je ne suis pas sûr de comprendre tout votre ressenti mais je pense que c’est quelque chose qu’on expérimente plus que l’on ne peut décrire. Mais de toute façon il est trop tard maintenant, je ne pense pas pouvoir obéir à un alpha et recevoir des ordres sans broncher, j’aime ma liberté et je ne veux pas m’enfermer dans une conformité et une routine vide de sens. Depuis mon plus jeune âge on m’a appris que les meutes n’étaient qu’un ramassis de loups inutile et faible et qu’il fallait les éviter à tout prix. » C’était peut-être défaitiste mais pour le moment j’étais convaincu des mots que je prononçai. Je ne savais plus trop quoi penser des meutes non plus par contre, cette louve était forte et courageuse et pourtant faisait partie d’une meute. Je ne savais pas trop quoi y penser. Je sentais doucement la fatigue commencer à m’emporter mais je voulais poser une question suite à l’histoire de la femelle « Mais du coup si je comprends bien, cette louve n’est ni votre « vraie » grand-mère ou encore une louve de votre meute ?! Vous ne m’enlèverez pas l’idée de la tête que c’est quand même étrange de risquer sa vie comme ça pour quelqu’un dont vous n’êtes pas vraiment proche et qui n’est pas de votre famille. » | | | | | |
| | Lun 10 Fév - 16:10 Lunaire l'observe, lui qui paraît à la fois si près et si loin. Elle peut sentir son désarroi vibrer brièvement quand il évoque son passé ; ils ont tous des blessures. Que lui en ait aussi ne lui paraît pas surprenant. Ils ne deviennent pas ce qu'ils sont du jour au lendemain, sans raison. Elle esquisse un sourire compréhensif, presque doux. Ouais, doux. Une chose qui ne lui arrive pas souvent.
Elle a de la compassion pour ce loup, Lunaire. Ce loup qui a choisi l'errance au capharnaüm, qui a préféré le silence aux heures passées auprès de ses pairs. Elle hausse les épaules lorsqu'il avoue ne pas se sentir capable de rompre avec ses habitudes dûment acquises. Elle peut comprendre. Elle non plus ne pourrait pas renoncer à son mode de vie ou à ses convictions. Il a de nouvelles questions qui lui arrachent un rire sans joie mais son regard s'allume d'une malice sans bornes.
- C'est une sale manie chez moi. En fait, il y a même fort à parier que j'aurais fait la même chose pour un inconnu. Je suis comme ça, je ne peux pas m'en empêcher. Mais je crois que c'est mieux comme ça. Il y a des gens comme moi parce qu'il y en a aussi qui font le mal autour d'eux, qui blessent, tuent, piétinent. Disons que... Entre eux et moi, ça fait une moyenne. Ça équilibre un peu les forces.
Elle pouffe, lance une œillade à la vieille louve qui dort profondément, puis concentre son attention sur le mâle.
- Maintenant, cela étant dit... Même si tu ne veux pas rejoindre une meute, tu peux toujours avoir des alliés ou des amis. Ça n'engage à rien de spécial et c'est agréable quand on ne peut plus supporter le silence. Tu peux venir me trouver à Yuubae si tu as envie de chasser ou de t'entraîner, ça me fera plaisir. (Elle bâille aux corneilles.) En attendant, si ça ne t'embête pas, je vais piquer un somme. Je suis fatiguée et je vais devoir traîner la vieille jusqu'à la maison dès que la tempête sera terminée donc...
Elle décoche un dernier sourire amusé en posant son visage sur ses antérieurs. Un soupir de bien-être plus tard et la voilà déjà qui sombre dans une espèce de torpeur sereine.
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