Récapitulatif des chasses

01.01 : 1 proie.
02.01 : Aucune proie.
03.01 : 1 proie.
04.01 : 1 proie.
05.01 : Aucune proie.
07.01 : 1 proie.
08.01 : 1 proie.
09.01 : 1 proie.
10.01 : 2 proies.
11.01 : 1 proie.
13.01 : Aucune proie.

C’est l’heure de laisser tomber.
Renoncer ? Il ne faut pas rêver.

Elle ne savait pas abandonner. Elle n’était pas capable de rebrousser chemin, de pardonner. De « laisser pisser » comme disaient les plus familiers ; des familiers comme Shyvana qui ne lésinait jamais sur les images.

Elle ne se sentait pas en mesure d’excuser ses provocations, de finir « vaincue » par ce petit con qui ne méritait définitivement pas d’être qualifié d’adulte. Il était immature, pénible, impossible à vivre. Surtout, il était son frère. Pire, son jumeau.

Elle haletait, Shyvana. Elle lui adressait un regard chargé de menaces silencieuses en espérant qu’il saisisse le message. Pour une fois. Mais il se foutait bien de savoir où étaient les limites ; il les franchissait quoi qu’il arrive.

« Tu n’as plus besoin de t’occuper de Maman, je le ferai. Je suis l’aîné, après tout. »
Crève, enfoiré.

Les mots résonnaient dans son crâne depuis l’aube. Il prétendait qu’elle n’avait pas de talent pour la chasse, que ses proies ridicules ne nourriraient jamais assez leur mère. Elle ne pouvait pas se laisser faire. Non. Son honneur était en jeu. Pourtant, le souvenir de la guérisseuse Yuubae agressait ses pensées ; ouais, et s’ils finissaient à nouveau dans le même état ?

Ouais… Tant pis pour lui.
Estesy n’avait qu’à fermer sa gueule.

Essoufflée, scandalisée, Shyvana traînait un suricate entre ses mâchoires. Elle avait trouvé le petit animal — et sa colonie — dans les sables mouvants du désert. Elle n’avait pas eu de mal à le capturer. Ils oubliaient de se méfier des loups.

C’est l’heure de laisser tomber.
Et lui donner ce qu’il veut ? Plutôt crever.

Elle était hantée par ses œillades. Des yeux qui riaient. Des prunelles qui la jugeaient plus durement qu’aucune autre ne l’avait jamais fait. Il était le seul à oser lui faire du mal, à essayer de la brutaliser. Elle lui en voulait pour ça.

Elle l’aimait pour ça. Parce qu’il était le seul à l’aider à avancer. Le seul à la faire progresser dans le seul but de lui prouver qu’il avait tort, qu’il se trompait. Quand on y réfléchissait un moment, la plupart de ses grandes réussites avaient eu lieu après un combat avec son jumeau. Il la soutenait à sa manière. Peut-être.

Là, aujourd’hui, en la poussant à chasser… Il s’assurait que Shyvana le ferait quand leur mère se serait retirée dans le monde des morts. Il l’obligeait à s’entraîner, à ne jamais se reposer sur ses lauriers péniblement décrochés. Elle le haïssait pour sa putain de générosité camouflée sous de l’agressivité latente. Elle voulait lui arracher la gorge.

Elle voulait l’embrasser. Le détruire, le réanimer. Le tuer pour le pleurer, le ramener à la vie pour recommencer. Encore, encore. Saleté de cercle vicieux. Ce jour-là, néanmoins, Shyvana foula le sable sans jamais rien trouver. Les animaux se planquaient. Et, dans sa tête, la femelle pouvait déjà entendre son rire. Dieu, comme il était méprisable.

C’est l’heure de laisser tomber.
Ou pas, qu’est-ce que vous croyez.

Elle sentait le poids de ses billes sur sa peau, la caresse de son souffle chaud sur son dos. Il l’avait coincé sur le sol, mordillant sa nuque. Elle avait du sable dans les narines, dans la gorge, dans les poumons. Elle toussait, râlait, criait. Elle le suppliait d’arrêter.

Elle lui demandait de ne pas coller son corps contre le sien. Elle savait qu’il lui serait difficile de l’oublier, après. Son souvenir la suivrait pendant des jours. Elle se rappelerait de son odeur sur elle, du rythme saccadé du cœur qui battait contre ses omoplates. Elle ne voulait pas de ça, ni même revenir un an en arrière.

Ils avaient assez fauté, assez abîmé ce lien qu’ils n’arrivaient plus à réparer — s’il avait un jour été en un seul morceau. Pour finir, Shyvana pleura. Les larmes coulèrent le long de ses joues. Bizarrement, Estesy la lâcha. Comme s’il ne voulait pas « trop » la heurter. Après quoi, sans un mot, il poussa un lièvre chassé plus tôt dans sa direction. Il disparut.

C’est l’heure de laisser tomber.
Et de panser les plaies.

Elle n’y arrivait pas, Shyvana. Elle le revoyait sans cesse derrière ses paupières, finissait hantée par ses sourires revanchards. Il la pourchassait dans ses rêves. Il pourrissait ses nuits, aussi. Mais celle-ci était la plus douloureuse parce qu’il dormait dehors.

Enfoiré. Il n’avait pas cessé de chercher les ennuis ces derniers jours mais voilà qu’il la fuyait. Elle s’était habituée, elle, à sa présence. Elle avait arrêté de le mordre pour qu’il sorte de sa tanière. Son cœur se serra.

Connard. Il ne pouvait pas simplement se comporter comme n’importe quel frère ? Ezizh ne lui faisait jamais subir toutes ces souffrances. Il ne l’emmerdait pas, ne la fusillait pas à l’intérieur. Elle poussa un soupir agacé.

Comme s’il sentait ses états d’âme, Estesy apparut dans l’entrée de la cavité dans laquelle ils couchaient normalement. Il lui balança un coyote fraîchement tué avec un sourire supérieur. Il se foutait de sa tronche.

C’est l’heure de laisser tomber.
Peut-être de se remémorer les bons souvenirs.

Le silence.
Il comblait le vide, seul. Il la caressait, l'enveloppait de sa musique inaudible. Il n'y avait plus que le son de sa respiration qui se réverbérait dans le désert. Il faisait nuit. Il faisait froid. Le sable décollait du sol, parfois, sous les assauts du vent. Il retombait plus loin, reprenait sa danse quelques secondes après. Comme une valse. Elle se laissa hypnotiser par la vue, s'abandonna à ce repos inespéré au milieu des problèmes.

Des problèmes appelés « Estesy ». Des problèmes qui se résumaient à des cris, des pleurs. Mais, bizarrement, les coups ne pleuvaient plus aussi souvent. Ils arrivaient à se séparer avant. Elle ne savait pas d'où venait le changement. Ou, plutôt, si. Shyvana savait. Elle. Les images de son jumeau couvert de sang avaient remplacées celles de son père mourant dans ses cauchemars. Désormais, la Marcheuse avait peur.

Peur de le perdre dans un accès de colère. Aussi, la jeune femelle se barrait désormais. Pour ne plus jamais le revoir couché dans une mare d'eau carminée. Elle tenait à lui, à sa manière. Il était sien. Elle était sienne.

Elle poussa un soupir auquel quelqu'un répondit par un grondement rauque. Elle n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir que son frère venait de la rejoindre. Il finissait par se mettre à sa recherche à chaque fois qu'ils se séparaient brouillés. Il s'asseya simplement à ses côtés. Elle attendit un mot acerbe, mais il demeura là, muet. Au bout d'une minute, Shyvana décida de rompre le silence à sa place.

- Tu crois qu'il nous regarde ?
- Qui ?
- Papa.
- Toi, ouais. Moi, sûrement pas. Il ne m'aimait pas. Il n'a jamais aimé que toi.

Estesy ricana, amer. Shyvana l'observa, surprise. Elle savait que leurs parents avaient eu des « préférences » mais pas à ce point. Elle ne pensait pas que l'un ou l'autre ait rejeté un môme quelconque. Ils avaient seulement des affinités avec certains, moins avec d'autres.

- T'as toujours eu sa faveur, de toute façon. Il nous hurlait dessus en permanence quand on ne rampait pas devant sa princesse.

Elle ne sut pas quoi répondre. Elle poussa simplement un autre soupir, las celui-là, puis referma les yeux. Ils ne pourraient jamais avoir une conversation « normale » ou « joyeuse ». Ils ne savaient pas faire. On avait oublié de leur apprendre.

C’est l’heure de laisser tomber.
Pour ne pas sombrer entièrement dans la folie.

- On va chasser ?

La Marcheuse observa son jumeau. Elle chercha l’humour dans ses yeux. Elle essaya de comprendre la blague mais il ne semblait pas y en avoir. Elle hésita. Éclater de rire ? Se moquer ? L’envoyer paître ? Aucune solution n’était adaptée à une situation qui n’avait pas été expérimentée jusque-là. Alors, sans réfléchir, Shyvana haussa les épaules. Bien sûr, Estesy interpréta son silence comme il le voulait : c’est-à-dire, un oui.

- Allons-y, alors. Les gazelles vont bientôt s’arrêter à l’oasis.
- D’accord.

Ils marchèrent sans un mot. Elle avait une drôle de boule dans la gorge. Son cœur battait fort entre ses côtes. Elle tâchait de contrôler sa respiration pour ne pas se trahir. Elle ne voulait pas qu’il sache. Les faiblesses, chez un Marcheur, pouvaient mener à la mort.

Ils arrivèrent finalement au point d’eau. La végétation y reprenait ses droits sur le désert, ce qui donnait une drôle d’impression à la Marcheuse. Comme une erreur. Comme un caprice laissé là par Mère Nature mais qui n’y aurait pas réellement sa place. Les animaux abondaient, se pressant au bord de l’onde pour se désaltérer. Les oasis étaient affreusement rares dans les environs.

Estesy frôla son épaule du museau. Shyvana écarquilla les yeux en retenant son souffle. Une décharge glissa le long de sa colonne. Il esquissa un sourire goguenard en percevant son désarroi, puis s’enfonça dans la masse. Elle s’accrocha à ses chevilles pour ne pas le perdre, slalomant entre les corps agglutinés. Ils avaient choisi une heure dangereuse pour venir chasser ; le peuple n’allait pas leur rendre les choses aisées.

Les gazelles demeuraient un peu en retrait. Spécialement les plus faibles qui n’arrivaient pas à se faire un chemin jusqu’à l’eau. Elles passeraient en dernières. Estesy observa le groupe à la recherche des bêtes les moins farouches. Grâce à son pouvoir, néanmoins, Shyvana le précéda. Elle remarqua qu’une femelle avait tourné la tête vers elle. Comme si elle la sentait. La Marcheuse savait ce que l’animal percevait vraiment : son aura. Son pouvoir avait un effet sur les créatures abîmées. Une fois sûre d’avoir capté son attention, Shyvana recula doucement dans les fourrés. La gazelle sembla perdue durant quelques secondes, mima un pas vers elle, se rengorgea… Avant de céder à ses pulsions. Le pouvoir de la Marcheuse incitait les mourants, les malades et les blessés à la rejoindre. À se reposer à ses côtés.

Elle sépara la gazelle de son groupe. Estesy mirait la scène avec une espèce de fascination morbide. Il ne l’avait jamais vue à l’œuvre jusque-là. Il s’insinua dans le sillage de la proie sans réellement savoir s’il pouvait passer à l’attaque. Elle lui adressa un signe presque imperceptible. Il avala les derniers mètres qui restaient avant de se jeter sur la gorge du cervidé. Il s’étonna de l’absence de ruades. Elle tressaillit simplement, puis s’écroula mollement lorsqu’il lui déroba son dernier souffle. Il contempla un moment son œuvre, se retourna finalement vers Shyvana pour murmurer quelques mots livides.

- Tu ne l’as jamais utilisé contre moi.

Une affirmation plus que question.

- Non.

Bien sûr que non.

C’est l’heure de laisser tomber.
Pour renouer avec la vraie « moi ».

La Marcheuse avait survécu à son enfance difficile, ouais.

- Pour l’amour de Rakuen… Ça n’en finira donc jamais ?

Sa mère râlait. Depuis une seconde ou une heure, Shyvana ne saurait pas le dire. Elle perdait sans cesse le fil des conversations à sens unique initiée par l’ancienne. Ses yeux se fermaient seuls, sa bouche n’arrêtait pas de s’assécher. Elle avait besoin d’eau. De l’eau.
Dans un désert.

La vieille soupira encore. Elle allait, venait, recommençait. Ses pattes faisaient un boucan à réveiller les morts. La Marcheuse lui avait déjà reproché, d’ailleurs. Malheureusement, l’ancêtre ne semblait pas disposée à changer. Elle ronchonna, poussa doucement la Marcheuse aux prunelles couleur océan pour l’empêcher de sombrer réellement.

Shyvana, néanmoins, rêvait de se laisser prendre par Morphée. Celui-ci était penché au-dessus d’elle… À moins qu’il ne s’agisse de son jumeau. Elle n’était pas sûre. Sa vision floue ne l’aidait pas vraiment. Son odorat, lui, était plus parlant. Estesy était bien là, voûté comme s’il s’inquiétait. Un liquide gelé coula sur sa peau trop chaude, lui arrachant un gémissement. Elle ne savait pas si la sensation était agréable ou insupportable. Elle remua, supplia.

Elle délira, aussi. Longuement. Pendant au moins six heures, suant toutes ses larmes en apercevant le visage de son père derrière ses paupières. Elle était consciente qu’il ne pouvait pas être là. Il était mort.

À son retour dans le monde réel, un renard reposait à ses côtés. Il avait été tué il y a peu, sa carcasse était intacte. Elle lutta pour reprendre ses esprits. Son ventre vide hurlait famine. Elle devait manger, respirer, oublier la maladie avant d’être engloutie.

C’est l’heure de laisser tomber.
Mais c'est qui, la vraie « moi » ?

La Marcheuse voyait les ombres se dédoubler. Elle sentait des odeurs qui n'auraient jamais dû se trouver là, percevait des sons qui venaient de son corps mais résonnaient dehors. Les battements de son cœur, par exemple, lui semblaient anormaux. Tordus. Elle haletait. Son souffle était court, ses poumons brûlés par une fièvre qui ne descendait plus. Elle cherchait de l'eau.

Elle avait besoin de s'immerger, de se noyer, de condamner la douleur à cesser. Les coups dans son crâne n'arrêtaient plus de l'abrutir, de lui donner la nausée. Elle voulait vomir. Elle voulait se retenir. Elle essayait de se raccrocher à l'espoir d'une guérison prochaine pour ne pas sombrer mais la peur serrait son bide. Sa mère aussi en faisait un drame personnel. Il n'y avait que son frère qui gardait les pensées claires.

Comme s'il avait perçu son malaise, d'ailleurs, son jumeau déboula. Il avait un air féroce gravé sur la face. Elle devait avoir fait une ânerie. Laquelle ? Désobéir à son ordre : ne pas sortir. Shyvana n'était pas très douée pour accepter docilement qu'on la commande. Elle se laissa aider, néanmoins, pour rejoindre l'oasis. Il n'était pas excessivement loin mais ses mouvements saccadés rendaient la marche pénible. Elle se pencha pour boire de longues rasades avides, puis avala la viande prémâchée que son frère lui refilait. Elle était trop fatiguée pour se plaindre du goût bizarre de la chair de vautour. Une fois rassasiée, la Marcheuse se coucha sur les rives fraîches puis recommença à rêver.

C’est l’heure de laisser tomber.
Ou celle de recommencer.

Shyvana ne se rappelait pas avoir déjà passé un moment « simple » avec son frère. Même pas durant leur fugue. Ils vivaient comme deux familiers qui se croisaient seulement dans la journée mais reprenaient le cours de leurs existences séparément. Mais pas aujourd’hui.

La Marcheuse ne savait pas pourquoi. Ils s’étaient seulement retrouvés nez-à-nez à l’oasis. Lui jouait dans l’eau pour se rafraîchir, elle se reposait à l’ombre. Le vent venait les charrier parfois. Quelques animaux venaient boire, osant passer au-dessus de la crainte inspirée par les deux loups.

Ils s’observaient du coin de l’œil sans oser rompre le silence paisible qui régnait. Comme s’ils avaient peur qu’un nouvel orage s’annonce au moindre mot. Ils demeurèrent là quelques heures ; jusqu’à ce que le mâle donne un coup à la sérénité en se faisant agresser par un alligator mécontent. Le sang de Shyvana brûla dans ses veines à la manière d’un carburant raffiné. Elle se lança dans la mêlée sans hésiter, secondée par son jumeau qui se défendait comme un diable.

Heureusement, le jeune spécimen mourut sans faire de réels dégâts. Estesy avait seulement écopé d’une petite plaie là où les dents avaient percé la peau. Rien de méchant, en somme. Ils rentrèrent avec leur butin, Shyvana marchant légèrement en arrière. Ils se comportaient comme de vrais frères et sœurs. Bizarrement, ça l’attristait.

Pour ne pas arranger son humeur déjà massacrante, une petite alouette décida de venir rendre l’âme à ses pieds. L’animal avait senti son aura de sa branche.

C’est l’heure de laisser tomber.

Ses yeux suivent les courbes du désert. Elle sent le sable qui se dérobe peu à peu sous ses pattes, glissant de la dune à un rythme effroyable ; grain après grain, doucement, la mer rouge coule le long des pentes pour finir sa course au pied des reines silencieuses que le vent détrône dès qu'il souffle un peu.

Elle a l'impression que son cœur appartient à ces lieux-là où les heures n'ont pas réellement d'emprise. Les jours se succèdent mais Shyvana n'a pas la sensation qu'ils la changent. Elle demeure immuable alors qu'elle avance, à la manière du désert. Ses paupières recouvrent un moment ses prunelles. Le sang du fennec avalé plus tôt achève de sécher sur ses poils blêmes.

Puis, quelqu'un vient rompre ce moment de félicité. Elle pense à son frère mais le vent charrie l'odeur de sa mère. La vieille louve a un sourire fané sur les lèvres. Elle paraît épuisée malgré la douceur de vivre des environs. La fin n'est plus très loin. Elles le savent toutes deux et, dans un mutisme entendu, la mère et la fille s'accordent un instant de complicité pour garder de bons souvenirs pour « l'après ».

C’est l’heure de laisser tomber.

Shyvana observe le ciel noir parsemé de diamants laiteux. Ils brillent particulièrement dans le désert ; bien plus que dans ses souvenirs du Nord. Peut-être à cause des nuages qui encombrent souvent l'éther, les étoiles paraissent souvent fades...

Estesy la rejoint vers minuit, l'œil calme. Les relations sont apaisées, au moins pour ce soir. Ils se battent moins mais s'évitent cordialement la plupart du temps pour ne pas relancer de l'huile sur les braises mourantes. Ils n'échangent pas un mot, les yeux posés sur la scène qui se déroule au-dessus d'eux.

Plus tard, ils vont se coucher d'un commun accord dans la même tanière pour s'oublier un moment dans le monde des rêves.