PROIES

1 antilope
1 lièvre
2 canards (terre de l'Ouest)
1 laie (terre de l'Ouest)
1 rat (terre de l'Ouest)
1 faon (terre du Centre)

Je me réveille en sursaut. Mes membres tremblent un instant tandis que je regarde la pierre qui m'entourent. Le froid du désert est glaciale, sec, mortel en cette saison et mon seul pelage rêche ne peut rien contre la violence de la nuit. Je l'ai encore vue. Dans un rêve ou dans un cauchemars, cette louve. Je ne perçoit ni son regard, ni son pelage, ni ses paroles, mais je sais ce qu'elle est. Je l'ai encore vue. Ce loup qui lape la rivière entouré d'une nappe argentée ou blanche, je ne peux pas le dire.
Je gronde, je rage intérieurement alors que ces mêmes images absorbent mon esprit depuis une dernière vision. Je ne veux pas savoir ce qu'il y a au-delà de mon territoire. C'est chez moi ici, et personne ne viendra à l'encontre de cet ordre. Je suis le roi de ce Canyon, et quiconque pénètre mon antre, brûle en enfer. Les autres étaient faibles. Mon père était faible. Ma mère était une mégère ardente. Ma sœur a fuit ma force. Je l'ai hais tous.
Je gronde encore et je me réinstalle en boule à l'abri dans la tanière ou je suis né. Poussiéreuse, puante et sèche comme la vie.
Je sens au fond de moi que je ne vais pas me rendormir. Le cri strident et détestable d'un coyote emplit mes oreilles et je relève mes yeux sangs vers l'entrée ou le ciel devient mauve. Mon estomac gronde. Rien à la chasse hier. Rien à la chasse avant-hier. J'ai faim.
Je me lève et m'étire faisant craquer ma colonne encore jeune pourtant. Je baille et m'ébroue en sortant de ma tanière. Même pas un regard vers l'ancien camp de mon enfance, mes yeux sont fixée vers l'horizon lointain et lumineux de l'aube. La brise des déserts m'enveloppe en guise de salue, le Canyon Embrasé s'enflamme de rouge et un sourire carnassier se développe sur mon museau à la vue de l'endroit ou ma mère gît plus bas. Aucune perte ça n'a était.
Je baille encore une fois et songe à aller dormir à nouveau lorsque deux vautours passent au-dessus de mon camp de leur voles sournois. A contre-jour, ils se dirigent vers cet horizon qui m?appelle. Je le déteste. Il m'hurle presque des choses que je ne veux pas entendre. Je le hais. Mais je sais qu'il est temps pour moi de partir d'ici. Rien ne m'attend à part mon amie et fier mort que j'aime tant. Je le sais, je refuse depuis des lunes l'inévitable. C'est pourtant chez moi ici.
J'avance en traînant les pattes dans la poussière, je jette des regards mauvais à tous ce qui constituent mon enfance. Je l'a déteste et l'aime à la fois. Je regarde une dernière fois ma tanière dans lequel je dormais il y a quelques minutes. Si je ne pars pas maintenant, mes songes viendront me nuire à nouveau. Je sais que je dois découvrir ce qui se cache au loin. Je grogne. Je m'allonge dans la poussière. Je m'assois observant le soleil rouge se lever. Je patiente.  Je me gratte les oreilles faisant tomber le sable de mes poils. Mon ventre gronde.
Je me lève enfin, et sans un regard vers mon passé, je m'éloigne en un trot vers l'avenir.

Le froid glaciale de la nuit se fait remplacer peu à peu par la chaleur ardente de la journée. Quoique atténué par la saison, j'avance à un bon pas maintenant que le soleil est haut dans le ciel. Je ne regarde pas en arrière. Une matinée entière pour quitter le monde d'en haut et pour venir dans le sable et la poussière d'en bas. Je sens encore mon odeur sur cette terre que je connais. Mes poils se hérissent et mes crocs se découvrent lorsqu'une odeur inconnue vient se joindre à mes sens. Un mâle puant. Un marquage passé. Je pisse sur la plante souillée et me retourne enfin. Les vagues de chaleurs donnent un Canyon dansant devant mes yeux. J'hoche la tête seul, comme si ce geste m'assure que je fais le bon choix et je reprend ma marche. Je ne me dirige pas vers l'Oasis. Le peu d'eau que j'ai réussis a récupérer de la brume de l'aube à déjà quitter mon corps. Deux jours sans manger, je ne tiendrai pas longtemps et un long voyage m'attend vers cet endroit dont je ne connais rien mais qui m’appelle.
Je décide de chasser tout ce qui se trouve sur le chemin qui mène à l'inconnu. Je n'ai pas peur, je ris de cette pensée. Je n'attend qu'une chose maintenant que j'ai quitté mon foyer.
Je guette une quelconque charogne. Et je me promet une chose, un jour, je reviendrai.

Deux jours que j'avance vers l'inconnu et que je quitte mon chez moi. Pas un regard, je ne veux pas un regard. Je bois sur les pierres du matin, sur les rivières qui traversent le Canyon grâce à la mauvaise saison, je me nourris de charognes. Deux jours que je mange des carcasses. La viande est dégueu mais mangeable et ronger les os me procure un profond plaisir.
Lorsque le Canyon s'amenuise, devient plus petit, que l'étendu du désert s'offre à moi, je m'accorde une pause. Je connaît le désert et même si mon corps le connaît également, je dois faire attention. Un jour où je dors et mes pattes qui les poussières pour s'enfoncer dans les sables brûlants, un autre jour et je me retourne. Mon Canyon n'est plus qu'une ombre brumeuse, mais je n'ai pas de place pour la nostalgie de ce passé. Tant que je ne découvrirai pas ce que veulent dire les images de mes visions, je ne pourrais pas vivre en paix sur mon territoire. J'avance, toujours et encore. Mon ventre gronde et la chasse m'appelle. Je traverse durant les jours qui suivent des champs de cactus, des dunes dorés et mouvante. Je croise en ce jour un point d'eau boueux ou y vit un petit troupeau d'antilopes. Un sourire carnassier s'installe sur mon faciès et je jouis de cet instant ou l'odeur de la viande attise toute ma folie. Je sens déjà le sang sur ma langue. Je réouvre les yeux n'ayant pas remarqué que je l'ai avais fermé et je me concentre. Même si je suis bon chasseur, je ne dois pas me tromper, même si cet hypothèse n'est peu viable.
Je me cache là ou personne peut me sentir. Et je n'attend pas comme le faisais ma sœur. L'effet de surprise et bien meilleur que la stratégie d'une femelle bécasse. Je bondis, fonce et m'amuse un peu dans cette course effréné. Je repère un jeune et même si la chasse serai bien plus pratique en meute, je m'assure d'une touche sur la bête. Victorieux je plonge mes crocs sur la nuque de l'antilope pour lui tordre le coup. Dans la vitesse, nous nous écroulons tout deux tandis que le reste s'enfuit à la hâte. La chose se débat, mais je tînt bon de ma mâchoire puissante. Je sers un peu plus, en core, encore jusqu'à que le craquement jouissif de la victoire vienne à mes oreilles. Inerte, je ne lâche pas l'antilope, j'aspire un peu du sang chaud et la faim attrape mes tripes, mon cerveau, mon corps tout entier. J'aspire, je me désaltère sans peine et commence mon festin. J'observe déjà deux vautours au-dessus de ma tête et je grogne. Tout n'est qu'à moi ! J'arrache des morceaux à une vitesse folle. Je vais me gaver jusqu'à pas d'heure pour continuer mon voyage.

Repus de cette antilope, je me laisse flaner dans le désert pendant plusieurs jours. Je dors presque tout le temps et avance entre aube et crépuscule. Le Canyon est maintenant loin derrière moi et je pense aujourd'hui dépasser la limite que j'ai jusqu'alors eu depuis mon enfance. Un pas de plus et je serai dans l'inconnu pure. J'hésite. J'attend. Je sais ce que je dois faire pourtant. Je me lance et alors, psychologiquement je me retrouve avec des modifications autour de moi. Je sens que mon tueur le soleil est moins chaud. Il y a plus d’arbres bruns et moches. Dépourvus de feuilles ou d'épines ils sont pourtant plus nombreux. Les sables que je foule depuis plusieurs jours s'amenuisent et je marche maintenant sur de la terre sèche, poussiéreuse et plus froide, non ? Il fait encore chaud mais en regardant devant moi, je me retrouve dans une brume grise. Je n'ai pas peur, j'avance.
Un chinchilla passe devant moi entre deux collines de roches. Je bondis mais la bête m'échappe de justesse. Je n'avais pas encore faim, mais l'instinct fait bien des choses. Je continue ma route.

Une heure passe, et l'épais brouillard qui me semble être tout simplement la poussière de cet fin de désert se modifie peu à peu. Il me semble que le soir tombe car la fraîcheur s'installe de plus en plus, pourtant le soleil est encore haut dans le ciel. Se peut-il que dans ce nouvel endroit, l'air y soit plus froid que je ne l'imagine ? Mon corps n'est pas adapté pour une fraîcheur constante, la nuit, je m'en sors sans problème mais tout le temps ?
J'hausse les épaules, peu importe, si la mort veut me prendre un jour, je sais qu'elle le fera sans hésiter. Il y de plus en plus d'arbre, du moins de troncs et d'écorces. Plus j'avance et plus je me sens mal, comme oppressé tandis que je regarde ces nouveautés m'enfermer peu à peu. Je vis depuis ma naissance dans ces grands espaces, libres, pures et chauds. La tension de ce qui m'attend monte d'un cran, mais je ne peux pas penser au si...
J'avance et un bruissement attire mon regard rouge sang. Est-ce que ? Non, je pense pas. Je n'ai pas faim de toute façon. Je m'accorde une pause et ce même bruit revient plus proche. Un mouvement enfin m'attire et une odeur me chatouille mon sens. Je plisse les yeux, gronde instinctivement lorsqu'une bête aux oreilles gigantesques me passe devant timide. J'ai déjà chassé quelques bêtes comme celle-ci mais là d'où je viens, elles sont bien plus fines sur pattes et moins dodues. Je bondis mais aussi agile qu'une poussière, elle m'échappe comme si c'était beaucoup trop simple. Je m'arrête, réfléchis une seconde et je me dis que je viens d'entrer dans un monde bien plus différent que je ne l'imagine.

Le brouillard épais ne me lâche pas. Le sable chaud et doux sous mes pattes est partie pour donner cette terre sèche, laide et plein d'autre immondice encore. Je sens autour de moi le changement. La chaleur des journées se fait remplacer par la froideur des nuits dans le désert. Je ne suis pas adapter pour un tel changement mais ce n'est pas ça qui m'arrêtera. J'avance. Je découvre. Je grogne. Les arbres nus s'enferment autour de moi. Ils m'étouffent, m'empêchent de voir le ciel. Comment des êtres vivants peuvent-ils vivre enfermé ainsi ? L'antilope dans mon corps à depuis longtemps disparus. Mais le brouillard et cet emprisonnement me donne l'impression que la mort m'a embarqué dans son monde. Il n'y a pas d'âme qui vivent ici. Et si la vie n'existait pas dans le nord ?

Deux jours plus tard, je n'ai encore rencontrer personne. Je me pose de nombreuses questions sur tout ce qui m'entourent. Je découvre de nouvelle chose qui ne me font pas plaisir pour autant. Les odeurs qui sont toutes différentes perturbent mes sens. Il y a trop d'informations inconnus et tout ceci me déplaît. Mon ventre gronde. J'ai faim maintenant. Mais bien sûrs, il n'y a rien, nul part.
J'avance encore entre ses arbres étouffants. Si j'en avais la force, je les déchirerai tous. Un bruit vient modifier ma perception. Je focalise mon regard vers les bruits. Mon cœur s'accélère, l'excitation me submerge. Il y a quelque chose qui approche.
Je me tapie dans l'environnement, j'attend. Et je le vois, encore une bête plus grasse que dans le sud avec de longues oreilles. Je salive d'avance. Je m'approche. Ces bêtes là on l'ouïe fine. Elle détale, vif que je suis, je ne perd pas la chasse. Je fonce et ressers mes crocs dans sa nuque. Le craquement me procure un vilain plaisir. Petite bête quelle est, bientôt sera dans mon ventre.

Le lièvre ouvre mon appétit. Il était gras pour la saison et son goût était différent de ce que je goûtait chez moi. Ce n'était pas assez. Je pars alors en quête de plus. Ma piste me mène à un trous creusé dans la terre molle et puante. Je renifle et j'y trouve l'odeur du lièvre. Voilà sa maison alors.
Il ne doit pas être seul. L'odeur est omniprésente et ses déchets sont visibles partout. Bingo, un mouvement plus loin m'indique une autre stupide proie. J'avance aussi silencieusement que possible. J'ai faim ! Une de mes pattes provoquent un craquement et de là, le lièvre bondit en l'air et s'enfonce dans son trou. Je fulmine et veux me mordre la patte. Je regarde alors qu'elle est la cause de mon échec. Un branche. Tout simplement un branche moisi, pourri et inutile. Je décide de la balancer dans les buissons d'un coup de patte puissant. Je suis clairement dégoutté.

Le brouillard commençait à se dissiper. Je m'étais arrêté pour la nuit à l'abri dans un trou puants. Tout ici puait âcrement. Peu importait après tout, c'était mon choix.
Le lendemain, je baillais et regrettais ma splendide vu au Canyon. Tout était pareil ici, et les couleurs brunes me fatiguaient voir même, m'ennuyait à me rendre exécrable. Le bruit d'un court m'attira vers lui ce matin là. L'eau était des plus fraîches et enfin un point positif dans toutes cette merde, elle était bonne. Je décider donc de suivre le court d'eau ce jour là. Le bruit d'écoulement ne me déplaisait pas, à vrai dire, j'avais eu que très l'occasion d'entendre ce son. Le ruisseau me mena vers une petite marre. Moins belles, je pu distinguer malgré cela des oiseaux bruns avec certains des têtes vertes qui dormaient au bord de l'eau. Salivant, je m'approchais d'eux en me demandant qu'elles étaient ces choses. C'est peut-être bon ?

Les bruits des bestioles ravive une âme de tueur en moi. La panique est général et très amusante. Je ne tarde pas à craquer la nuque d'un oiseau. Je suis d'ailleurs étonnée qu'ils ne se soient pas tous envoler dans le ciel... Petite tête petit cerveau... Tant pis pour elle.

Je dois avouer, cette oiseau qui ne sait pas voler à un goût que j'adore. Ce n'est en rien à ce que j'ai mangé auparavant. Le seul bémol, ça doit bien être le fait que toutes ces plumes sont insupportables. Je ne compte même plus le nombre de fois ou j'ai éternué pour essayer de choper la viande.
Après cet encas, j'avais encore envie d'en choper un autre si possible. Ma traque continua encore, elles étaient partie se planquer plus loin, mais ça devait vraiment pas être des oiseaux intelligents, ils étaient restaient aux abords de la marre. Facile pour moi de refaire un peu de zizani chez ces stupides bécasses. Ouai, je l'ai imaginé bien toutes femelles, bêtes et orgueilleuses comme Arya. Fuyarde, qu'elle était, et si je l'a recroisais dans ces terres ? Oh oui, se serai merveilleux...
Mes crocs se refermèrent sur une nouvelle proie, y avait des plumes qui volaient en tout sens. Cette fois-ci, je pense qu'elles partiront plus loin que cette marre. Après tout, je ne suis pas si mal ici.

Cela fait trois jours je crois que je me suis installé près de la marre. Le but de mon voyage n'est certainement pas de se reposer sur ces lauriers, mais une petite pause ne faisait pas de mal, si ? Peu importe, je fais ce que je veux après tout.
Mais ce matin, le froid et une pâte blanche collant aux pelages me tombent dessus. Je n'ai pas vu depuis ma naissance autant de blanc dans le paysage. Çà fait mal aux yeux cette connerie. C'est peut-être ça qui me décide à reprendre ma route. Pour aller où ? Je ne sais pas, depuis mon départ, jamais mon pouvoir n'est venu m'aider. Jamais. M'a t'il abandonné ? Je ne crois pas, je le sens dans ma tête, comme une minuscule petite braise. Heureusement d'ailleurs, sinon... je serai sans doute dépouiller de tout sens morale.
Bref, je quitte la marre, plus de ruisseau qui me suit. Il y a quelques odeurs nouvelles, mais pas l'approche d'une quelconque meute pour le moment. Pas de loup, personne. J'avance et il me semble quitter un peu la forêt qui m'étouffe. Quand je vois le sanglier en train de bouffer quelque chose dans l'herbe, je sens mon cœur bondir dans ma poitrine. Son fumet coriace me fait saliver. Je crois en ma chance, je n'aime pas réfléchir à des tactiques débiles pour choper une proie. Notre instinct nous dit quoi faire très bien, je ne vois pas pourquoi je me ferai des idées. Si ça loupe, tant pis, c'est la vie. Un sourire carnassier s'installer, j'hume encore un peu de son fumet, il semble me sentir lorsqu'il redresse la tête vivement. C'est une petite bête pour un animal de cette carrure. Je crois en avoir déjà vue une fois dans une de mes visions, ça doit être pour ça que je semble savoir de quoi il en retourne. Je fonce vers lui. Il détale. Pour fuir un peu plus loin, il me balance un coup de museau dans la mâchoire. Je grogne de haine et la douleur se répand comme un venin. Cela dit, cela accroît également ma fureur. Je choperai cette bête. J'accélère et rattrape mon retard. Je saute pattes avants liés sur lui et nous nous écroulons tout deux. Je sens du sang coulé de ma gueule. Et l'excitation arrive à mon cerveau. Il se débat ! J'essaye de viser sa gorge, sa peau est aussi dure que du bois. Je trouve une faiblesse tandis que je sens une douleur sur la patte arrière à force de ses essais de fuite. Je sert, le dessous de sa gorge et sa veine éclate. Je savoure le sang qui s'écoule dans ma gueule, je profite de sentir son corps se raidirent. J'ai faim !

La grosse bête mit du temps à se faire digérer. Je continue mon chemin dans ce nouvel environnement. J'observe, je note tout ce qui m'entoure. J'essaye surtout de voir le bon côté des choses dans tout ceci. Je m'imagine ma première rencontre avec un canidé. Je vois déjà un combat sanglant qui me ferai du bien. Je ne m'attend pas à avoir des réponses, ni un changement particulier. Je commence à me poser des questions sur toute cette quête que mes visions veulent m'emmener. Je suis persuadé que je vais quelque part, mais je ne sais absolument pas ou.

Je me réveil un soir tandis que la lune est déjà haute dans le ciel. Il fait froid, mais en nuit, j'y suis habitué. La laie et maintenant un lointain souvenir et j'ai besoin de me nourrir. Une bonne chasse nocturne, voilà ce qui vous remonte à bloc !
Je me redresse, me gratte là ou sa me gratte, c'est à dire un peu partout et décide de partir de mon tronc humide, seul endroit assez caché pour que je puisse m'assoupir.
J'hume le parfum puant de la forêt, j'aimerai bien trouver encore un de ces oiseaux qui a bon goût, mais je flaire autre chose. C'est puant, encore, comme si tout ce qui m'entoure est puant. L'odeur est forte. Je me dirige vers elle, jamais je n'ai vu une bête pareil. C'est assez gros, un dos arqué, cela semble assez dangereux mais moi bien sûr, rien ne me fait peur. Je gronde devant l'odeur de cet bête. La viande doit être dure mais nourrissante. Il m'entend le malin, je me jette dessus et ce truc se retourne aussi vif que l'éclair. Le coup qui m'envois me surprend, déjà que le sanglier m'avait foutu un coup dans la mâchoire, je sentais la douleur sur mon poitrail se répandre. Fou de rage, je plante mes crocs dans sa queue grise et noire, il se débat avant de pousser un cri rageux. Le sang coule dans ma gueule mais je lâche la bête qui s'enfuit en poussant des coups de rage de temps à autres. Je reste secoué, l'haleine haletante instant. Bah ça pour une surprise, je suis un mâle énervée, ce soir.