Je m'étais réveillé avec un gargouillis dans mon estomac, je râlais car le temps avait commencé à se refroidir et je n'avais aucune envie de sortir par un temps pareil mais il fallait bien me nourrir surtout avec les proies qui allait devenir de plus en plus rare dans les temps à venir et que l'hiver approchait à grand pas.

C'est avec un long soupir que je me leva en regardant l'extérieur, heureusement il ne pleuvait pas et il semblait être sec même si le soleil semblait avoir du mal à percer l'épaisse couche nuageuse qui parcourait le ciel. Je ne mis pas longtemps avant de savoir exactement ou j'allais me rendre.

Après une bonne heure de marche je me retrouva à l'endroit désiré: le canyon. Se situant dans le sud j'avais moins de chance de pluie agaçante et il faisait plus chaud que dans les terres situer plus au nord. Je m'engouffrai alors dans la zone dans l'espoir de pouvoir trouver un animal à me tomber sous le croc.

Je m'aventurais dans les longs couloirs que formait le canyon a la recherche d'un lézard, de rongeurs ou encore de lapins mais rien ne semblait vouloir me rendre visite. Tout était silencieux et j'avais beau humé encore et encore aucune odeur particulière n'arrivait à mes narines, tout semblait désespérément vide.

J'ai bien dû chercher plusieurs heures avant de me rendre à l'évidence, j'allais devoir rentrer l'estomac vide et attendre le lendemain pour retenter ma chance. Je n'allais pas pouvoir abandonner si facilement et cet endroit était le mieux pour moi, une chasse tranquille sans aucun loup qui me fasse rater ma chance.

Juste avant de repartir, j'avais senti une odeur assez diffuse mais encore présente. J'étais surpris de flairer quelque chose après ces heures d'errances sans rien trouver. Je suivis la piste odorante dans le plus grand des calmes sans me presser en espérant que cette proie ne soit pas partit dans son terrier.

Après quelques minutes j'apercus au loin un petit rongeur, assez chétif mais qui fera l'affaire. Je m'apporcha doucement de lui mais arriver a une certaine distance il me repèra et s enfuit dans son trou qui n' était pas loin. Je bouillonnai de rage... devait donc repartir ou l'endroit recelait encore des proies a attraper ?

Une odeur assez importante d’une antilope venait me chatouiller les narines et je me dirigeai vers la proie en espérant pouvoir réussir à l’attraper car ce genre d’animal peut vraiment être rapide. Un cri d’oiseau attira l’attention de l’animal dans ma direction. Elle tenta de s’enfuir et je la poursuivis sans discrétion en courant aussi vite que possible mais ses zigzag et sa vitesse ne faisait que creuser l’écart et je perdis bientôt sa trace alors que je m’affalais sur le sol chaud, épuisé. Je devrais partir pour prendre un peu de repos et retenter ma chance demain.

Rien aujourd’hui n’allait. J’étais parti de ma tanière et il neigeait, un épaisse couche de neige était déjà présente sur les chemins, j’avais les pattes et mon dos mouillés par ces fichus cristaux d’eau congelés. Je m’étais dépêché pour sortir de cet enfer et atteindre au plus vite les températures plus chaudes du canyon. Encore heureux les températures n’avaient pas encore baissés assez à cet endroit pour que la neige tombe et tienne et heureusement pas de plus non plus.

Je descendis dans le petit canyon, calmement, sentit déjà les odeurs aux environs mais rien de précis et que des odeurs diffuses et inutilisables. Je marchai tout simplement mais en essayant d’être un minimum discret mais sans rien remarqué d’anormal ou qui permettait de chasser. Je passais plusieurs heures à parcourir le canyon, le soleil s’assombrit derrière des nuages mais rien ne descendit du ciel. Mais malgré tout ce temps passé ici, tout restait désespérément vide et j’étais seul, complètement seul.

Je dû marcher longtemps sous le soleil, au bout d'un moment ce dernier fut cacher par une couche nuageuse qui laissait à peine supposer la position de l'astre lumineux et je craignis que la pluie ou la neige viennent mais heureusement rien de tel pour le moment.

J'arpentai les terres du canyon mais rien ne vint à moi, aucun son, aucune odeur, parfois un oiseau au loin dans les cieux mais rien de plus et je dû attendre pas mal de temps avant de recroiser de la vie dans le canyon. C'est lorsque je m'engouffrai dans une partie un peu plus à l'abri du ciel que je vis un magnifique lapin arborant un pelage brun foncé teinter de noir. "Teinter bientôt de rouge également" Pensais-je sur le moment.

A l’affût de tout ce qui pouvait m'entourer, je marchai avec discrétion tout en avançant le plus doucement possible et me rapprochant de ma proie. Une petite brise fraîche passa dans le canyon mais je me concentrai pour ne pas louper cette proie ! Mon estomac grognait, j’avais faim, il fallait que je l’attrape. Au meilleur moment, je me l’élançai vers la pauvre proie qui voulut s’enfuir mais … trop tard, mes crocs se refermèrent déjà sur lui et le sang se répandit dans son pelage et il eut comme des spasmes, essayant de se débattre en vain, je refermai encore plus les mâchoires et le lapin bientôt cessa de se débattre. Le sang dans ma bouche me ravit et me remémora quelques souvenirs tandis que je quittai le canyon, satisfait.

Lors d’une matinée, je me décidai à retourner chasser dans mon petit endroit habituel pour échapper à la neige qui frappait un peu partout dans les régions du nord et du centre. J’arrivai rapidement dans la zone et commença par descendre le plus rapidement possible dans le canyon. Un moineau se posa sur une branche d’un arbre mort se trouvant en plein milieu du canyon. Il se trouvait sur un petit monticule abreuvé de soleil une grande partie de la journée. Je m’approchai mais peu d’emplacement me permettait de me cacher aux alentours. J’essayais d’être le plus discret possible mais malheureusement, le moineau tourna sa tête dans ma direction et me remarqua, il s’envola à tire d’aile dans le ciel et je ne pus pas l’attraper malheureusement. Je grognais de frustration, il me fallait de quoi faire des réserves, si je n’en faisais pas vite cela allait me porter préjudice.

Je me mis à marcher d’un pas assuré mais rapide dans les longs couloirs longeant les parois, heureusement, je n’avais pas peur de tomber, je sautai de plateforme en plateforme pour remonter un peu espérant trouver plus de proie. Une fois arrivé en haut je vis une antilope, je jugeai de son état avant car je savais qu’elles pouvaient faire mal et étaient rapides pour nous échapper, je m’accroupis derrière des rochers et quand je voulu m’approcher je fis rouler un petit caillou et l’antilope releva la tête, et évidemment se mis à courir, j’ai bien essayé de la rattraper mais elle m’échappa, étant bien plus rapide que moi. J’étais fatigué et il fallait que je me repose, ce n’est pas aujourd’hui que j’allais faire des réserves…

Aujourd’hui, dans le canyon j’entendis des petits cris que je ne connaissais pas, je m’approchai doucement, mon ventre ne criait pas famine mais il me fallait des réserves pour l’hiver, je distinguais au loin plusieurs formes et je me mis dans l’ombre afin de ne pas me faire repérer.

Des suricates ! On m’en avait parlé et je devais avouer que je trouvais ces créatures bizarres mais au moins il y en avait bien une dizaine ! Si je me débrouillais je pouvais même en attraper deux mais pour cela il me fallait agir vite. Ils avaient l’air à l’affut, certains dresser sur leurs pattes arrières, je fis le tour et trouvait une faille dans leurs gardes. Un sourire sadique se dessina sur mes babines et je pris mon temps, je ne voulais pas que plan échoue. Je me mis légèrement en hauteur tout en discrétion, faisant le moins de bruit possible. Je me retrouvai désormais légèrement en hauteur et alors qu’ils s’y attendaient le moins je sautai sur l’un d’eux. La panique gagna bientôt les suricates qui courraient autour de moi, ma gueule se serra autour du cou de celui sur lequel j’étais tombé et mes griffes essayèrent de blesser d’autres individus, je blessai à la patte un suricate et l’envoyait valser contre un rocher, la proie dans ma gueule avait cessé de vivre et je la laissai tomber lourdement sur le sol et m’approcha de celui assommé que je tuai rapidement d’un bon coup de croc placé.

Mon regard se perdit dans le vide un instant, en ce matin frais de chasse pour tuer le temps, mais un mouvement proche attira mon attention, en y regardant de plus près, dans une plateforme en face de moi je vis une gerbille sortit d’un petit interstice entre deux rochers, j’attendis qu’elle s’éloigne un peu pour éviter de rater mon coup, je m’approchai doucement et dès qu’elle fut arrêtée et assez loin je posai violement la patte sur l’animal, toute griffe dehors. La petite proie était paniquée et coincée sous ma patte et je resserrai un peu plus mon étreinte, jouant avec elle, j’aimais son air apeuré et paniqué, elle savait que sa vie était finie. Et finalement, après un moment d’amusement, je n’hésitai pas un seul instant à la tuer d’un coup sec pour en finir. La journée avait bien commencée.

Ma chance allait continuer quand une odeur vint me chatouiller les narines, une odeur qui me mena vers le haut du canyon sur un large plateau avec quelques herbes jaunâtres parsemant le sol de terre. Je vis une antilope entrain de brouter tranquillement. Je fis bien attention aux cailloux aux alentours et m’aidant des quelques herbes pour me cacher et de rocher un peu partout pour m’approcher de ma proie. Elle avait l’air assez vieille et petite, cela allait me faciliter la tâche pour l’attraper et la transporter. Je me plaquai au sol, mon ventre frôlait la terre et les herbes. Je tournai autour d’elle pour me mettre dans le meilleur angle possible. Quand ce fut fait, je me concentrai, bandai mes muscles et sauta vers elle. Elle voulut courir mais je la talonnais et je pu la rattraper et la faire chuter avec un coup de croc sur son flanc. Je me dépêchai de la prendre à la gorge pour la mordre le plus fort possible. J’évitais comme possible ses sabots qui brassaient l’air dans un geste désespéré mais bientôt son œil devint vitreux et ma proie arrêta de bouger. J’allais avoir de quoi manger ce soir.

De retour dans les dédales du canyon, je me baladais tranquillement dans l'espoir de trouver une proie à me mettre sous le croc ou plutôt pour faire des réserves pour cette fichue saison de l'horreur. Je pestais contre cette saison froide et humide, je préférai largement l'été et le printemps ou les pluies, bien que présentes, étaient moins régulières. En avançant dans le canyon, je vis très rapidement passé, un rongeur qui filait à vive allure. J'essaya de la rattraper pour la croquer mais plusieurs petits obstacles me ralentirent dans ma course comme des rochers ou encore des arbres tombés sur le chemin. je n'arrivais pas à rattraper la distance qui me séparait de ma cible et cette dernière finit sa course entre deux rochers, bien trop petit pour que je puisse passer bien évidemment. Je grognais doucement d'avoir raté cette opportunité et continua ma balade

Une fois arrivé dans une grande zone dégagé, je vis au loin des suricates, certains toujours en aguets face aux menaces, il me fallait agir vite si je voulais en capturer. Je voulu m'approcher plus mais un des gardes me repéra et j'entendis un cri strident et ils se mirent tous à courir et à rentrer dans leurs terriers, j'ai bien essayé de vite arriver à eux et d'en arriver mais une fois sur place, ils avaient tous eu le temps de décamper. Malheureusement je n'allais rien pouvoir attraper ...

Je ne perdais pas espoir et quittait précipitamment la caverne dans lequel je dormais car il avait commencé à neiger et je ne voulais pas me retrouver trop mouiller, malheureusement il fallait bien y passer car sinon, il n’allait pas pouvoir vivre pendant 3 mois ainsi en fuyant le moindre flocon. Je passais dans le coin où j’avais déjà par le passé, attrapé des suricates, leur terriers n’avaient pas l’air très loin et avec un peu de chance, ils sortiraient et je pourrai en attraper une ou deux comme la dernière fois. Je m’approchai mais aucun suricate n’avait l’air de sortie mais je sentis quand même leur odeur, ils ne devaient pas être loin. Je montai quelques plateaux pour obtenir une vision globale et au bout de quelques minutes, je vis un petit groupe sortir de leurs terriers et s’atteler à leurs occupations.

Je restai là pendant quelques minutes à les regarder s’agiter et à faire je ne sais quoi, je trouvais cela un peu ridicule mais drôle, ils ne se doutaient pas qu’ils allaient perdre un ou deux de leurs membres… Au bout d’un moment quand j’en eu assez de ce spectacle, je me levai doucement pour ne pas éveiller les soupçons des gardes et sauta sur l’un d’entre eux. La panique se répandit dans la colonie tandis que je sentis le sang de ma proie dans ma gorge, je le mordis violemment encore plus pour la tuer plus vite mais les autres animaux avaient fui. Je n’aurai qu’elle à manger aujourd’hui mais cela me suffit amplement. Je retournai avec le corps inerte entre mes mâchoires.

Une fois encore, dans les alentours du ravin, j’arpentais les chemins sinueux pour trouver de quoi grignoter. Des oiseaux de proies volaient dans les cieux et je décidais de les suivre dans l’espoir qu’ils se posent et que je puisse les attraper, malheureusement plus les minutes passaient et moins j’avais d’espoir. Certains partaient très loin et prenait des endroits inaccessibles pour un loup et je compris assez vite que les poursuivre ne serviraient à rien. J’ai donc continué ma route à la recherche de nourriture … En parcourant ces chemins, je vis une gerbille mais qui me remarqua également et s’échappa trop vite pour que je puisse réagir.

En me baladant j'avais vu une antilope, elle avait l'air juteuse mais ces animaux là cours vite et je n'avais malheureusement réussi à l'effleurer et elle s était échappé. Mon grognement de frustration résonnait en écho dans le canyon. Quelques temps plus tard, je vis quelque chose ondulant sur la caillase... un serpent se dirigeait doucement vers un endroit plus à l'ombre.
Les serpents sont dangereux mais je trouvais qu'il y avait un petit côté excitant à chasser des proies qui pouvait se défendre. Il ne m'avait pas encore vu et encore heureux car il pouvait se montrer rapide et une morsure ce serait avéré rapidement mortel ou au moins très douloureuse. Je me mouvais dans son dos dans le silence absolu et sautant sur l'animal, je visais juste en dessous de sa tête, je mordai aussi fort que possible, il s'enroula autour de ma patte mais sa tête était coincé et il ne pouvait me mordre. Au bout d'un moment, je sentis sa prise sur ma patte se relâcher. J'étais fier de moi sur le coup.